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Bondrée -Andrée A. Michaud

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11 #AvisPolar
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Résumé :

À l’été 1967, une jeune fille disparaît dans les épaisses forêts entourant Boundary Pond, un lac des confins du Québec rebaptisé Bondrée par un trappeur mort depuis longtemps. Elle est retrouvée morte, la jambe prise dans un piège à ours rouillé. On
veut croire à un accident, lorsqu’une deuxième adolescente disparaît à son tour... Déjà couronné de trois prix au Québec, « Bondrée » a reçu le Prix des lecteurs Quais du polar 2017 et était sélectionné pour le Grand Prix des Lectrices de ELLE.

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Vos #AvisPolar

  • IsaVP 18 août 2020
    Bondrée -Andrée A. Michaud

    Bien plus qu’un thriller, ce roman très littéraire nous fait entrer dans son histoire comme si nous avions poussé une porte s’ouvrant sur Bondrée, une superbe région de villégiature de la frontière canadienne. Tout se déroule comme dans un film et nous avons le sentiment de participer aux évènements, non en tant que spectateur, mais comme un membre de cette communauté aux langues mélangées, où les vacanciers ont aujourd’hui remplacé les trappeurs.
    On entend les sons de la forêt, on sent le souffle du vent, on est ému par la beauté des lieux ... et l’on est pétrifié par le cri des victimes du tueur des bois.
    L’auteure connaît tellement bien la nature humaine qu’elle fait surgir en nous les émotions des personnages et au delà de l’empathie, nous vibrons avec eux.
    Les sensations sont intenses, les décors magnifiques et les douleurs profondes.
    Un roman qui laisse son empreinte dans notre esprit et que l’on n’oubliera pas de si tôt.

  • Kirzy 10 juin 2020
    Bondrée -Andrée A. Michaud

    Il est des romans étiquetés « polars » qui dansent autour des codes habituels de ce genre en les épurant a minima pour les envelopper d’une atmosphère étrange et inquiétante qui happe le lecteur dès les premières pages.

    Il faut dire que cela commence comme une légende au fin fond du Québec, à la frontière du Maine, sur les rivages du lac Boundary, la légende d’un trappeur solitaire qui y avait trouvé refuge pour fuir la conscription de la Deuxième guerre mondiale puis s’était suicidé lorsqu’une femme trop belle pour lui s’était refusée à lui. Les enfants aiment invoquer son esprit pour jouer à se faire peur comme aiment à le faire les enfants. Mais voilà que ses pièges ours semblent ressurgir de la terre noire de la forêt, une adolescente est retrouvée morte, déchirée par un de ces pièges. Puis une deuxième. Comme une malédiction posthume pour détruire la beauté de la jeunesse. Nous sommes en 1967.

    C’est peut-être la première fois que je lis un polar en ne m’intéressant pas à l’intrigue de l’enquête à proprement parler : il y a bien une traque de l’assassin, des interrogatoires, une autopsie, des suspects, mais la tension n’est pas crée par une multiplication de rebondissements et de fausses pistes. L’essentiel réside ailleurs car ces crimes tendent un miroir à la population qui les subit. Et c’est cela qui est formidablement désossé, les lignes de fracture que créent les meurtres des jeunes filles lorsqu’il déchire la langueur du Summer of love, leurs répercussions sur la communauté au sein de laquelle tout le monde se connaît et qui héberge le meurtrier.

    En alternant les chapitres menés par un narrateur omniscient ou par la jeune Andrée qui se souvient à la première personne, l’auteure sait puissamment dire la montée des tensions, la méfiance qui s’insinue, la colère, la tristesse, la peur qui remplacent la sidération initiale. L’acuité psychologique dont fait montre l’auteure est remarquable. le lecteur est comme envahi par les pensées de chacun, témoins, victimes, enquêteurs, assassin. Un flot d’émotions jaillit des pages et m’a habitée durant toute la lecture.

    Cette intensité naît de la force d’évocation de l’écriture, d’une richesse incroyable qui célèbre la francophonie en la mariant à des anglicismes et des québécismes qui jaillissent et régalent. Cette explosion des frontières linguistiques est une véritable performance stylistique tant la langue est virtuose, sensuelle et sensorielle. de nombreux passages m’ont éblouie et donnée des frissons, aussi bien lors des descriptions quasi impressionnistes de la nature, lacustre ou forestière, que lorsque Andrée A. Michaud se place au chevet des âmes. Comme lorsqu’elle se penche sur celle d’une voisine de l’adolescente tuée dont son mari à retrouver le corps :

    « Celle-ci avait confirmé que son mari s’absentait souvent de longues heures pour revenir l’haleine chargée d’odeurs de gomme d’épinette, les yeux remplis de lueurs prises à l’eau des ruisseaux ou à l’oeil des bêtes tapies dans l’obscurité verte des sous-bois. Elle ne connaissait pas la véritable origine de ces lueurs, ne comprenait pas que l’eau froide puisse se transformer en lumière au coin d’un oeil, mais elle pouvait décrire le goût amer de la forêt, qui demeurait longtemps dans sa bouche après que son mari, à coups de langue lumineuse, avait tenté de lui inoculer cette essence contenant la beauté des arbres. Elle n’avait cependant rien pour leur apprendre sur Zaza Mulligan, sinon que son corps fantomatique marchait depuis la veille au côté de celui de son mari, qui lui avait parlé de la jambe déchirée de Zaza, mais surtout de sa chevelure, de cette trainée de lumière éteinte dans l’ombre verte. C’est ce qu’avait d’abord vu Ménard en s’écartant du sentier, une longue chevelure rousse, ne comprenant pas bien ce qu’était cet enchevêtrement soyeux. Il avait ressenti un violent coup au sternum en l’apercevant, pareil à ceux qui lui transperçaient la poitrine quand sa petite Marie lui échappait pour traverser la rue. »

    J’ai été hypnotisée même si j’ai parfois décroché dans le dernier tiers à cause de quelques longueurs et d’une révélation de l’identité du coupable qui ne m’a pas convaincue.

    Un polar d’atmosphère atypique et puissant par la force d’évocation qu’il distille, porté par une plume rare et superbe.

  • Clémence Bernard Delpy 31 mai 2020
    Bondrée -Andrée A. Michaud

    J’ai eu la joie d’être à nouveau sélectionnée lors de la dernière édition masse critique de Babelio. Bondrée m’avait dans un premier temps attirée avec sa belle couverture et l’atmosphère qui s’en dégage, puis le synopsis : été 67, jeunes filles disparues ou assassinées m’avait donné envie de découvrir ce roman. Malheureusement, je suis totalement passée à côté de ma lecture et ce roman, même s’il m’aura marquée d’une certaine manière (gros impact psychologique), n’a pas su me charmer.
    Pourtant ! le récit est bien construit, les chapitres courts, les points de vue alternés (on passe par l’inspecteur de police chargé de l’enquête, les disparues, le coupable et l’on retrouve à chaque fois la vision d’Andrée, par qui l’histoire est contée, du haut de ses 12 ans) donnent une certaine dynamique à l’intrigue, certains chapitres nous apportent un éclairage nouveau en nous plaçant dans la tête de la victime quelques jours ou instants plus tôt, le texte est émaillé d’expressions ou mots en anglais et québécois (boundary étant située à la frontière Canada/USA) ce qui rend la lecture plutôt agréable.
    Il est écrit "roman noir" sur la couverture, et c’est justement ce qui m’a gênée je pense, Bondrée est beaucoup trop noir pour moi ! Andrée A. Michaud nous plonge dans un univers oppressant, ou la violence est omniprésente sans être pour autant étalée, mais elle est là, qui se cache derrière les mots, la violence et la folie humaine qui mènent à leur perte ceux qui s’y frottent de trop près. Une histoire que j’ai finalement trouvé très longue car je n’ai pas décelé beaucoup d’espoir et ai même du faire une pause pour me changer les idées avec un autre roman !
    Le point positif de l’enquête est que, pour ma part, la surprise a été totale lorsque le "coupable" a finalement été dévoilé, on savait de qui il s’agissait depuis un bon moment mais on n’apprend QUI il est qu’à la toute fin ! de plus, l’auteur a parfaitement su me transporter à Boundary et me faire représenter le village de vacance, la forêt, le lac... à travers ses descriptions.
    Un roman qui me laisse pensive et surtout mal à l’aise... au final, même si je n’ai pas aimé, peut être est-ce une réussite en soi ?

  • ju_se_livre 24 mai 2020
    Bondrée -Andrée A. Michaud

    Une très belle surprise. *Bondrée* c’est un livre d’ambiance, d’atmosphère. Un livre où certes il y a une enquête policière mais sans course poursuite ou cascades. C’est un livre où on s’imprègne de l’histoire, où on a l’impression de vivre ces drames et que l’on fait parti des personnages en tant que spectateur.
    📖
    Pourtant, j’ai été complètement dérouté par le début de cette lecture et la plume de l’auteur. L’histoire se situe à la limite du Québec et du Maine. Des personnages sont français, d’autres sont anglais. Ce qui est perturbant c’est que l’auteur va mixer l’anglais et le français (sans aucune traduction). Mais ce qui au début m’est apparu comme un frein cassant la fluidité, m’a finalement convaincu par la suite une fois habituée. Après tout, ici se côtoient deux cultures.
    📖
    L’auteure a vraiment une plume à part, très poétique. J’ai été conquise par ses personnages et surtout les chapitres concernant Andrée qui raconte cette experience à travers ses yeux de gamine de 12 ans. Et puis, il y a Michaud, le flic déjà hanté par une précédente affaire et qui va devoir faire face à ses vieux démons pour que justice soit faite. L’assassinat de deux jeunes filles, qui va complètement chambouler la quiétude des lieux, la vie tranquille de ces vacanciers en y instillant un climat anxiogène.
    📖
    En bref, un roman noir bien écrit, maîtrisé, à la plume envoûtante. J’ai savouré l’écriture de Andrée Michaud. Et malgré les drames qui se sont abattus sur Bondrée, je n’avais pas envie de partir et de quitter cette communauté.

  • jml38 27 octobre 2019
    Bondrée -Andrée A. Michaud

    Eté 67 au bord du lac Bondrée au Quebec l’insouciance règne dans une petite communauté de vacanciers, mélange de francophones et d’anglophones qui d’ailleurs ne se mélangent pas trop. « Lucy in the sky with diamonds » est la chanson fredonnée par la jeunesse locale.
    Mais la mort rôde. Une première jeune fille est retrouvée morte la jambe prise dans un piège vestige d’un passé lié à un trappeur, Peter LANDRY, légende locale qui hante encore les lieux.
    Alors que l’enquête s’oriente plutôt vers la thèse de l’accident la disparition d’une autre jeune fille provoque stupeur et panique dans ce petit coin tranquille et la crainte s’installe dans toutes les familles.

    C’est avant tout un livre qui se lit lentement pour profiter pleinement d’une écriture superbe, le style est très littéraire ( voire poétique ), une impression envoutante se dégage renforcée par l’absence de dialogues.
    Le roman alterne entre une narration omnisciente et celle pleine de candeur de la jeune Andrée qui apporte son témoignage plus humain sur les événements tragiques qui vont la faire grandir prématurément, cet été meurtrier annonçant pour elle la fin de l’enfance.
    L’intrigue policière est bien construite mais c’est surtout l’ambiance angoissante et l’atmosphère pesante qui font le charme de ce roman encore une fois magistralement servi par l’écriture de l’auteur qui a inventé une langue hybride, un mélange de français et d’anglais agrémenté d’expressions québécoises, qui ne gêne en rien la lecture et contribue à l’originalité de l’oeuvre.
    Les personnages sont attachants à l’image du policier Stan MICHAUD pour qui cette affaire qui lui rappelle de mauvais souvenirs est celle de trop qui va le pousser vers la retraite.
    « Bondrée » est un véritable petit bijou, un roman d’une rare puissance qui résonne longtemps après la fin de la lecture, un énorme coup de coeur qui mérite, à mon humble avis, amplement le prix des lecteurs Quais du Polar qui lui a été décerné en 2017.

  • Charthémiss 8 juin 2019
    Bondrée -Andrée A. Michaud

    L’écrivain nous plonge dès les premières lignes dans une atmosphère mystérieuse et captivante, où la nature et « Bondrée » sont des personnages à part entière, dans une sorte de huis clos que je ne vous dévoilerai pas.

    Les Québécois ont, selon moi, le meilleur des deux mondes : le côté littéraire très français et le côté conteur d’histoire hors pair spécifique aux anglo-saxons.
    Les connaisseurs apprécieront…

    Si les éditions Rivages ont classé le livre dans leur collection Noir, Andrée A.Michaud mérite que l’on s’intéresse aussi à sa plume.
    Elle a un tel talent que vous vous laisserez happer par ses magnifiques descriptions (qui sont très cinématographiques au passage), les chemins dans lesquels elle vous emmène pour mieux vous perdre jusqu’au dénouement final dans les dernières pages.

    Une réussite et une personne humaine profondément attachante que j’ai eu le plaisir de rencontrer.

    Belle lecture à tous !

  • Sally Rose 18 mars 2019
    Bondrée -Andrée A. Michaud

    À la fin des années 60, dans une zone frontière entre le Québec et le Maine, se trouve un bois autour d’un lac où les citadins viennent passer la belle saison.
    Zaza et Sissy sont deux adolescentes aguicheuses, inséparables, qui n’en sont pas à une provocation : cigarettes, tenues très légères, maquillage ostensible, elles passent pour des filles de mauvaise vie. Un jour Zaza disparaît.
    Ce roman est tout simplement magnifique. Dans la case roman policier, ce récit est de la belle littérature, créant une atmosphère chargée mais également bucolique, laissant une belle part au paysage, à la nature qui devient presque un personnage animé. Les personnages ne sont pas en reste, l’auteure nous laissant entrer dans le méandre de leurs pensées en leur donnant parfois la parole.
    Cette construction polyphonique contribue à faire tourner la tête du lecteur car parfois la narration revient en arrière en adoptant le point de vue d’un des personnages.
    Le lecteur français est également bousculé dans ses règles linguistiques : l’auteure a souvent recours à l’anglais et le français dans la même phrase, utilisant, bien évidemment, des expressions québécoises dont parfois le sens échappe ou, au contraire, dont le sens est amplifié par le réalisme des termes employés.
    L’intrigue est dense, toujours ramenée au plus près des protagonistes, enfants, adolescents, adultes, jeunes ou vieux, anglophones ou francophones, civils ou policiers qui sont ici fort sympathiques car très humains.
    Un excellent moment de lecture. Les autres titres de cette auteure sont d’ores et déjà dans ma liste d’envie.

  • kateginger63 12 mars 2019
    Bondrée -Andrée A. Michaud

    *
    Un roman d’atmosphère pour amoureux des forêts sombres
    *
    Bondrée est un roman que je voulais lire depuis fort longtemps. Il a eu tellement d’éloges. Et cette lecture tombe à pic puisque depuis peu, suite à mon merveilleux séjour au Québec, je m’intéresse de plus près aux ouvrages de nos chers cousins.
    Et, cerise sur le gateau, je l’ai lu en même temps qu’une fille québecoise (lecture commune avec Anne). Pour partager nos ressentis au cours de la lecture.
    *
    Il s’agit ici d’un roman d’atmosphère ou d’ambiance. Tout de suite, j’ai pensé à la très envoutante série vintage des années 90, "Twin Peaks", de David Lynch. Vous savez, celle qui parle d’un meurtre d’une jeune fille, Laura Palmer, retrouvée sur les berges d’une rivière encaissée dans un vallon très boisé.
    Ici, dans Bondrée , on retrouve le même type d’intrigue, avec les mêmes codes. Un meurtre de jeune fille, un inspecteur tourmenté par un crime ancien assez sordide, dans un paysage hostile, forestier, ténébreux et oppressant.
    *
    Focus été 1967 : Boundary Pond, un endroit isolé enclavé entre deux frontières, le Canada et le Maine (USA). Un lac peuplé de touristes et de mignons chalets en bois. Une forêt impénétrable, dense et un peu mystérieuse. Voilà pour le décor.
    Une narratrice, Andrée (comme l’auteure), jeune demoiselle de 12 ans, en vacances avec sa famille.
    Une légende : Pierre Landry, un trappeur canuck qui aurait été retrouvé pendu dans sa cabane suite à un intense chagrin d’amour.
    Le temps est au rire et à l’insouciance. Certes. Mais le bonheur sera de courte durée. Puisque Zaza, jeune fille si jolie (et aussi sexy) est retrouvée morte près d’un piège à ours. Appartenant à.....Pierre Landry.
    Et voilà le début d’une intrigue palpitante qui s’achèvera dans le sang et la fureur.
    *
    Le début a été chaotique. Beaucoup de noms de personnages à retenir tout d’abord. Puis le mélange de français et d’anglais a été déroutant. C’est certainement voulu et doit être assez authentique puisque nous nous retrouvons coincés entre deux cultures. C’est ce qui fait son charme. Et puis de nouveaux noms québecois (heureusement que ma co-lectrice m’a aidé !). Ensuite, vers la moitié du roman, tout s’enchaîne et je me suis retrouvée dans un tourbillon de sensations (olfactives, tactiles, musicales et visuelles).
    Justement, c’est bien ce qui m’a plu ici, la description si "réelle" de cette nature hostile, cette angoisse latente et pernicieuse. Plusieurs fois, je me suis retournée (et même sursauté) au moindre bruissement de feuille tombée. Une immersion totale dans le paysage.
    La psychologie des personnages est assez inégale. Certains, comme l’inspecteur sont décrits avec justesse et profondeur. Tandis que d’autres, notamment le meurtrier sont à peine esquissés.
    La jeune Andrée paraît très mature (peut-être trop), et perd son innocence assez vite. Quelques chapitres aussi racontés par divers protagonistes (le meurtrier, les victimes juste avant leur mort) apportent une dynamique fort bien venue. Une plume poétique et assez souvent métaphorique qui rajoute une valeur ajoutée à l’intrigue policière.
    *
    Un roman teinté de mystère, parfois d’onirisme, m’a charmé et subjugué le temps d’un été caniculaire et moite.
    Come on Zaza and Sissy , "le souvenir de la beauté peut blesser l’un d’entre nous"

  • Le Carnet de Stitch 26 février 2019
    Bondrée -Andrée A. Michaud

    Bondrée est un roman qui a déjà reçu trois prix littéraires : le Prix du Gouverneur général du Canada, le Prix Arthur Ellis et le Prix Saint-Pacôme du roman policier. Cette année, ce roman fait partie de la sélection du Prix SNCF du Polar 2019.

    C’est la première fois que je découvre cette auteure canadienne : Andrée A. Michaud. Malheureusement, son roman policier Bondrée ne fait pas partie de mes coups de cœur. Un bon moment de lecture avec des passages parfois longs et ennuyants. J’ai eu des difficultés à rentrer dans l’histoire et à y accrocher.

    Bondrée est un lieu magnifique et paisible dans les contrées canadiennes en été. Bondrée et ses légendes vivantes à ne pas dormir la nuit. Bondrée où deux jeunes filles sont retrouvées mortes dans les bois. Tout le monde est suspect. Des policiers avec de lourds secrets en rapport avec des enquêtes précédentes. Une ambiance lourde, pesante et angoissante.Tous les éléments sont réunis pour faire un bon polar.

    Une enquête qui tourne en rond. On est mené par le bout du nez. On note quelques incohérences dans l’enquête. Ce roman est plus un roman psychologique. Le dénouement de l’enquête m’a laissé sur ma faim.

    Cependant, Andrée A. Michaud a une belle écriture. Une écriture fluide et légère. Elle sait nous tenir en haleine jusqu’à la fin de l’enquête.
    Un roman avec une écriture particulière... Il n’y a pas de ponctuation pour les dialogues.

    Néanmoins, le roman est mal traduit car il y a beaucoup de passages écrits en anglais. Je ne sais pas si cela est fait exprès. Cela peut devenir un problème pour les personnes qui ne comprennent pas l’anglais. Mais ces phrases en anglais ne sont pas vraiment dérangeants dans la lecture !

    Les personnages sont bien construits et attachants. Le tout dans un cadre magnifique !

    Un roman noir que je vous recommande de lire ! Hâte de découvrir le dernier roman sélectionné pour le Prix SNCF du Polar 2019 !

  • JaneWatson 23 février 2019
    Bondrée -Andrée A. Michaud

    Eté 1967, Summer of love, au bord du lac de Boundary Pound, cerné de forêts profondes, à la frontière entre le Canada et les Etats-Unis.
    Bondrée, pour les intimes.
    Endroit propice aux légendes tressées autour du personnage d’un trappeur dont certains se souviennent et qui flanque le frisson à tout le monde...
    Le lieu de villégiature fait le plein de vacanciers canadiens et américains, qui reviennent année après année. Ils ne se fréquentent pas forcément, mais ils se connaissent tous.

    Parmi eux, les Mulligan et les Morgan, dont les filles, Zaza et Sissy, deux amies fusionnelles, laissent derrière elles un sillage d’attirance sexuelle chez bien des hommes et de jalousie chez bien des femmes.

    Et les Duchamp, qui viennent aussi chaque année avec leurs trois enfants, Bob, Andrée et Millie.

    Une nuit, Zaza disparaît. Elle est retrouvée morte, dans une clairière, la jambe prise dans un vieux piège à ours.
    L’inspecteur Michaud conclut à un accident.
    Mais trois semaines après, une autre jeune fille est engloutie à son tour dans le crépuscule...

    Que l’on accompagne Andrée Duchamp dans ses vacances adolescentes bouleversées par la disparition de Zaza puis par l’angoisse grandissante parmi les vacanciers, ou bien l’inspecteur Michaud venu du Maine enquêter sur cet "accident", les personnages sont bien campés, les caractères finement évoqués.

    Zaza et Sissy font écho aux Zaza-et-Sissy que nous avons tous pu croiser.
    Les vedettes de la villégiature.
    Tout le monde les connaît. Tout le monde a un avis sur elles. Tout le monde les regarde.
    Elles fascinent Andrée, litteldole so cut, Sissy, à qui elles donnent des gommes ballounes.
    Deux jeunes filles qui se jouent du désir qu’elles éveillent chez les hommes, qui se fichent que les femmes en prennent ombrage, riant au nez de tous ces bien-pensants qui les toisent de haut.
    Deux jeunes filles insouciantes et libres.
    Pas si chanceuses qu’on veut le croire, ni si bien-aimées non plus.
    Plutôt délaissées par leurs parents, gâtées à hauteur de leur désintérêt pour elles et qui ne comptent que l’une sur l’autre.
    Dont le souvenir égratignera la mauvaise conscience de tous ceux qui en pensent tant de mal... révélant malgré elles le meilleur et le pire en chacun.

    La plume d’Andrée A. Michaud a une force d’évocation remarquable. Elle enveloppe la narration de mots anglais, tics de langage, expressions québecoises, jurons, passant d’une langue à l’autre dans la même phrase si naturellement qu’on croit l’entendre.
    Tous ces voisins prennent vie, les anglophones, les francophones. La lumière scintille en poudre d’or sur le lac. La forêt se pare du chatoiement de toutes ses nuances d’émeraude. Les journées vibrent dans une chaleur harassante avant la déferlante d’orage. Mais une inquiétude pesante rampe autour de Bondrée... Elle monte avec le crépuscule, soir après soir, semaine après semaine, retombe un peu, un court répit, pour assurer ensuite davantage son emprise sur la communauté...

    A l’aise dans la peau d’une adolescente comme dans celle d’un inspecteur au bord de rendre son insigne, hanté par les fantômes d’affaires abominables, l’auteur tisse subtilement la toile de cet été 67, où viennent se prendre jeunes filles, illusions, enfance, tranquillité et innocence...
    Tout y est juste, le ton, les préoccupations, les descriptions, les relations familiales, amicales, de voisinage.
    Tout peut réveiller un souvenir enfoui en soi, qui dit les incertitudes de l’adolescence, les odeurs de barbecue, les voix appelant les enfants dans le soir d’été, la ligne rose vif au-dessus des cîmes suivant l’engloutissement du soleil, les mères, les pères, leur regard sur leurs enfants, leur absence aussi...
    Au fil des pages, l’ambiance se tend, une sourde anxiété fait place à l’angoisse, l’air devient irrespirable.

    J’ai été très impressionnée par la maîtrise, la profondeur, la finesse d’observation d’Andrée A. Michaud, sa délicatesse et sa poésie.
    Bondrée est pour moi un grand roman, j’en ai suivi chaque méandre avec délectation.

  • La Caverne du Polar 30 novembre 2018
    Bondrée -Andrée A. Michaud

    Bondrée est un roman dans lequel l’auteur a parfaitement su transformer un cadre de vacances idyllique en un lieu cauchemardesque. Boundary Pond ou Bondrée, est un lac entouré de forêts sur la frontière entre le Maine et le Québec. On y trouve un camping et quelques chalets fréquentés aussi bien par des francophones que des anglophones.

    Lors de l’été 1967 une jeune fille du nom de Zaza Mulligan est retrouvée morte, prise dans un vieux piège à ours. Le chef de la police Stan Michaud conlus à un accident. Sauf que quelques jours plus tard sa meilleure amie Sissy Morgan va connaître le même sort et mourir de manière identique ! Dès lors les soupçons pèsent sur Pierre Landry un ancien trappeur qui s’est pendu devant sa cabane et qui hante la forêt depuis trop longtemps. Sa mémoire et ses anciens pièges inspire très certainement un tueur.

    Les deux personnages principaux de ce livre sont Stan Michaud un flic à bout de force rongé par un lourd passé qui tourne au café et la jeune héroïne Andrée Duchamp qui nous livre sa vision des choses avec ses yeux d’enfants. Le contraste entre l’œil de la jeune Andrée et le flic expérimenté est saisissant.

    La construction de ce roman est particulière, il y a une absence totale de dialogues. L’auteur a choisi d’alterner entre la narration à la première personne et d’autres chapitres écrits à la troisième personne. Bondrée est aussi un mélange de français québécois avec quelques phrases d’anglais.

    Au fil du roman on se laisse happé par l’angoisse qui s’abat sur la communauté de Bondrée qui est impuissante face à cette horreur. L’histoire, l’intrigue et le dénouement sont bien ficelés.

    Andrée A. Michaud a un talent fou, elle a fait de ce roman un livre atypique, passionnant et déroutant à la fois ! J’ai pris un grand plaisir à lire ce livre, c’est une très belle découverte en ce début d’année.

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