n°21 du top 100 des meilleurs thriller de BePolar

Conversation secrète de Francis Ford Coppola
Avec : Gene Hackman, John Cazale, Allen Garfield
Année : 1974
De quoi ça parle ?
Professionnel reconnu de la filature à San Francisco, Harry Caul est sollicité pour surveiller un couple et enregistrer sa conversation. Au retour de sa mission, il écoute l’enregistrement et s’étonne de la platitude du dialogue. Et si ce celui-ci masquait, au gré d’un code secret, un message essentiel ? Très vite, Harry soupçonne un complot meurtrier.

C’est culte parce que…
Nous sommes en 1974 et deux évènements majeurs continuent de hanter les États-Unis en sus de l’encombrant Vietnam : l’assassinat de John Kennedy et le scandale du Watergate. Rien de surprenant dès lors à voir le cinéma américain engendrer autant de thrillers paranoïaques dans un tel contexte politique. Sur ce crédo, ; Conversation secrète figure parmi les plus illustres, et pas seulement parce qu’il permît à Coppola de décrocher sa première Palme d’or. En schématisant, le long-métrage s’apparente à un mélange de Psychose pour sa part de tension mortifère, et de Blow-Up (Antonioni) pour le doute généralisé. Il faut également noter bien évidemment l’influence décisive du fameux Zapruder Film (1963), séquence célébrissime de 27 secondes donnant à voir (sans comprendre) l’assassinat de JFK. Autant d’éléments qui font de Conversation secrète une œuvre étrange, à la fois documentaire et surréaliste. Ce film opaque, dense, fascinant et redoutable – tout comme le Blow-Out ; de De Palma, pensé sur le même principe – montre bien comment un regard unique sur une action s’avère insuffisant pour restituer le réel, jusqu’à basculer irréversiblement dans la paranoïa et la schizophrénie.

via GIFER

Ce que le film apporte au thriller
Premier grand chef d’œuvre du thriller d’espionnage,Conversation secrète ; se distingue de beaucoup d’autres par son aura ténébreuse. Les moyens mis en place par Coppola sont minimalistes et installent pourtant l’angoisse avec virtuosité. Darren Aronofsky, avec Pi, se souviendra largement de l’apport
du réalisateur du "Parrain". Mention spéciale pour la scène d’ouverture incroyable, et pour celle d’écoute, plus intime, dans la salle de bain, qui fait allégoriquement écho au meurtre central de Psychose.