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La saison des Feux - Celeste Ng

Enquêteurs qui l'ont lu

Ju lit les Mots

1 #AvisPolar / 379 notes

Son #AvisPolar sur La saison des Feux - Celeste Ng

Le feu brule entre ces pages ! Il consume le lecteur, comme il consume les personnages…

Des personnages vivants dans une autre sphère, qui pensent avoir tous les droits mais surtout toutes les réponses… Il suffit d’un grain de sable pour que tout parte en fumée, à l’image de ces non-dits et des secrets qui jalonnent le récit.

Une intrigue que l’auteur construit sur des bases que l’on pourrait penser branlantes, mais tout est étudié, millimétré pour que le récit soit d’une rare qualité. La plume, raconte détaille, décortique avec minutie, pour terminer sa course folle avec une psychologie des personnages qui enflamme le lecteur.

Chacun sera touché par la grâce… La grâce ou la révélation de leur identité propre… Ils vont passer d’êtres lisses, insipides pour prendre de l’épaisseur et trouver leur identité. Une identité qui sera gravée en eux… Mais leur sera peut-être salvatrice un jour… Sans qu’eux même ne sachent réellement d’où leur vient ce goût amer… Une amertume qui devient palpable au fil du récit et qui prend tout son sens… Mais les regrets sont-ils salvateurs ? Les regrets corrigent-ils la trajectoire que l’on peut prendre ?

Parfois oui ! Parfois les regrets, nous font prendre conscience de nos erreurs et nous tentons de corriger le futur. Mais certaines personnes, ne sont pas prêtes à assumer leurs erreurs et leurs regrets les consumeront. Jamais ce feu ne s’éteindra…

La saison des feux est non seulement physique et réelle avec cette maison qui se consume littéralement… Mais c’est surtout un feu, que chaque être de cette intrigue va effleurer. Chacun aura sa part de doute, sa part de remise en cause… Mais parfois le feu laisse des cicatrices indélébiles qui marquent au fer rouge, et celles qui font le plus souffrir ne sont pas les plus apparentes.

J’ai plongé dans cette histoire qui m’a prise dans ses filets, pour me recracher en deux jours, sonnée, meurtrie au même titre que ces personnages que l’auteur malmène, mais qu’elle va faire évoluer, grandir et cela d’une manière lente, douce, emplie de rage. Chacun sortira différent, le lecteur aussi… Un lien ténu mais invisible se créé, non pas avec des révélations qui laissent sur le carreau, mais par cette trame, ce tissage solide que les êtres arrivent à créer…

Avec sa plume, l’auteur dissèque l’existence lisse d’une certaine frange de la population américaine, en livrant une vraie étude sociétale mais surtout livre un thriller d’une rare densité.

Je remercie les éditions Sonatine pour leur confiance, Babelio pour la masse critique et NetGalley, grâce à qui j’ai pu découvrir cette plume vers laquelle je retournerai avec plaisir.

Root

1 #AvisPolar / 167 notes

Son #AvisPolar sur La saison des Feux - Celeste Ng

Mia Warren est photographe. Elle représente le monde tel qu’elle le ressent, et met en lumière ce qu’on voudrait parfois taire. À 36 ans, elle est incapable de tenir en place. Elle a déjà traversé une bonne partie des États-Unis accompagnée de sa fille, rien ne semble jamais pouvoir la retenir nulle part. Si Mia se satisfait de cette vie marginale, il serait temps pour Pearl de connaître autre chose. C’est à Shaker Heights, non loin de Cleveland, qu’elles décident de s’établir. La devise du quartier : « La plupart des communautés se développent au hasard, les meilleurs sont planifiées. » Était-ce l’endroit le plus approprié ? Shaker Heights a ses règles, et personne ne les discute. On dépose ses poubelles derrière la maison le vendredi matin, pour ne pas entacher le décor de film que constitue le quartier. L’exemple en dit long sur les Richardson. Bill et Elena Richardson, et leurs 4 enfants. Snobs, cultivés, bien élevés. La famille américaine idéale, où l’on se doit de prétendre défendre les droits de l’Homme et où l’on choisit son université avec soin. Pas de place pour l’imprévu, l’inconvenant, le déplaisant. Pas de place pour Izzy, la benjamine des Richardson, anticonformiste dans l’âme.

Et c’est ainsi que tout commence.

La maison fume encore. Depuis sa « pelouse arborée », comme on dit ici, Elena Richardson observe la carcasse noircie. Trip, Lexie et Moody, juchés sur le toit de la voiture, réalisent qu’il ne reste rien de leur vie. Izzy a disparu. Ça ne fait aucun doute pour personne, ce feu, c’est elle qui l’a allumé, au sens propre du terme, après en avoir attisé bien d’autres dès ses plus jeunes années. L’auteur nous ramène alors à l’été précédent, lorsque les Warren ont emménagé dans la petite maison de location des Richardson. Elena se réjouissait de cette bonne action : une mère célibataire qui peine à joindre les deux bouts, il fallait lui tendre la main. Très vite, Pearl a sympathisé avec ses enfants jusqu’à faire partie de la famille. Moody a gagné son amitié, Lexie sa confiance, Trip feignait de ne pas remarquer ses regards enamourés. Elena et Mia, d’abord réticentes à voir se côtoyer les torchons et les serviettes, entretenaient des rapports cordiaux. Alors qu’un nouvel équilibre semblait s’être installé, Izzy s’est rapprochée de Mia, brisant plus que jamais le modèle maternel, idolâtrant chez elle ce que Pearl délaissait au profit des Richardson.

Entre thriller psychologique et comédie de mœurs, La Saison des feux brosse un portrait de la société fascinant. Le titre original, Little Fires Everywhere, prend peu à peu tout son sens. Partant d’une histoire somme toute banale, le récit se structure doucement, porté par des personnages épatants. Tous sont travaillés avec le même soin. Chacun se révèle au contact de l’autre, hésitant entre se soustraire au carcan qu’il a toujours connu et la liberté qui lui fait des appels du pied. Le problème de la liberté, c’est qu’on ne sait pas jusqu’où elle peut nous conduire. Sont-ils prêts à tomber les masques ? Méfiance ou tolérance, sécurité et sincérité, aveux et secrets, chacun tente de préserver ce qu’il a. Celeste Ng décrypte la relation mère/fille avec piquant, confronte intelligemment les générations et pose un regard résolument féminin sur l’Amérique de Clinton. Une satire saisissante.

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