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Le Mal en soi - Antonio Lanzetta

Enquêteurs qui l'ont lu

Saveur Littéraire

1 #AvisPolar / 128 notes

Son #AvisPolar sur Le Mal en soi - Antonio Lanzetta

Il est de ces romans au début sanglant et dérangeant, empli de cadavres et de noirceur ; un de ces romans où la fin pourrait nous laisser scotché devant la dernière ligne, en nous questionnant sur nos mœurs, sur notre vision du Mal, celle du Bien. Premier roman que je découvre d’Antonio Lanzetta, premier opus des enquêtes du journaliste Damiano Valente ; Le Mal en soi est un thriller psychologique au potentiel puissant qui n’ose pas aller jusqu’au bout du mal.

Un auteur assez peu médiatisé en France et un roman au résumé alléchant, la scène de crime redoutable qui nous attendait au premier chapitre ne pouvait que mettre dans de bonnes conditions ! Sans plus attendre, nous découvrions le journaliste qui ferait office, en partie, d’enquêteur sur cette première affaire. Damiano Valente, un type pas très beau, un estropié, un affamé des affaires sordides, dit-on. Le Chacal, pour les intimes, figure plutôt atypique que l’on accueille avec joie dans la liste des enquêteurs modernes. Deux époques, celle du présent, et celle de l’enfance de Damiano et de son groupe d’amis. Une scène macabre, un enlèvement assorti de frissons, et des amitiés de jeunesse. Entre tout ça, un meurtrier à l’œuvre que l’on a le droit d’effleurer par quelques chapitres mystérieux.

Quand Donato Carrisi, confrère italien, prenait la plume pour nous questionner sur la place des médias et du sensationnalisme attendu dans le crime, Antonio Lanzetta le fait par petites doses, suffisantes néanmoins pour voir Damiano, son journaliste à l’affût, comme autre chose qu’un chacal qui cherche la 1ère page de son journal. Humain, vulnérable et intègre à peu près, acceptant de faire l’impasse sur un succès médiatique lorsque la victime retrouvée le ramène à son passé, à son amie assassinée. Un portrait de journaliste assez peu mis en avant et rafraîchissant, puisque cette fois, le cavalier solitaire s’offre rapidement l’aide des tribunaux et de la police – on l’y force un poil, certes –. Entre moments du passé et du présent qui défilent habilement, c’est quand même le présent qui retient le plus l’attention, pour sa noirceur et ce qui s’y passe, quand le passé ne fait qu’expliquer les craquelures puis la destruction d’un groupe de jeunes gens, tandis que le loup rôde pas loin, sous des traits dissimulés.

Le coup de cœur aurait pu se présenter à ce niveau ; la plume d’Antonio Lanzetta est affinée, elle sait insuffler frissons et tension, crainte pour les personnages, et intérêt pour les secrets disséminés ici et là. Mais ce potentiel qui n’ose pas aller au bout du mal, qu’est-ce ? Le Mal en soi prend son temps, parfois peut-être même trop, pour dépeindre les relations des uns avec les autres et c’est nécessaire au regard des chapitres au présent. Hélas, c’est cette place-là si importante dans le récit qui réduit l’espace pour ce fameux meurtrier, ce personnage sans visage qui décapite ses victimes après les avoir torturés. Les premiers chapitres le mettant en scène étaient pourtant pleins de mystères, le lecteur s’accrochait en attendant les révélations, la suite… Le constat est là : ce roman ne prend pas le temps de traiter avec la même ampleur et la même finesse ses enquêteurs et âmes brisées que son meurtrier.

Une dernière partie amère comparée au reste de ce thriller psychologique de haut niveau ; là où l’auteur prenait un soin tout particulier à animer les personnages, à les laisser guider le récit, ce procédé ne s’étend pas sur cet autre personnage si important, celui qui a brisé tant de vies. Et voici que la fin arrive de nulle part, avec ce goût d’inachevé qui laisse sur une frustration assez désagréable. Pas d’explications claires, ce n’est pas si grave, mais pas de genèse, pas d’approfondissement sur les motivations et les débuts de ce tueur, rien, ou si peu… voilà une fin déconcertante, et pas pour le meilleur. Peut-être était-ce parce que le roman était court, mais j’ai souvent eu l’impression qu’il manquait plusieurs pages, voire plusieurs chapitres, pour clôturer une histoire si prometteuse. Pas de coup de cœur pour cette fois, ça reste une très bonne lecture, et pourtant, il y avait un amour de jeunesse et les épreuves de la vie, une adolescence qui perd son innocence dans les villages italiens avec leur mafia de petite taille, et les rivalités du cœur. Et le loup, pas si loin… Humain, mais au goût d’incomplet.

Note : 3,5/5

(https://saveurlitteraire.wordpress.com/2021/06/15/166-le-mal-en-soi-antonio-lanzetta/)

Musemania

1 #AvisPolar / 417 notes

Son #AvisPolar sur Le Mal en soi - Antonio Lanzetta

Je tiens à remercier vivement Lecteurs.com qui m’a sélectionnée pour la lecture du livre « Le mal en soi » d’Antonio Lanzetta, dans le cadre de l’opération « Explorateur du Polar », ainsi que les Editions Bragelonne et Netgalley qui me l’ont également offert. Ce thriller est vrai page-runner comme je les aime.

Alors que je m’étais inscrite un peu par hasard et sans trop y croire à l’opération « Explorateurs du polar », j’avais également postulé via Netgalley. Quelle ne fût pas ma surprise de découvrir deux mois plus tard, le livre dans ma boîte aux lettres. Vu que je n’avais pas encore eu le temps de le lire en ebook, ça n’a été que pur bonheur de le recevoir en broché.

La quatrième de couverture m’avait directement attirée de par le côté un peu glauque de l’histoire. En plus, malgré de très bons auteurs italiens, la littérature policière italienne n’est que peu représentée dans ma bibliothèque. L’accroche commerciale parlant de l’auteur comme du Stephen King italien a eu aussi le don de m’attirer (même si je n’ai pas vraiment compris le lien).

Tout commence de nos jours par la découverte d’un corps décapité et atrocement mutilé d’une jeune fille pendue à un saule à Castellecio dont la tête repose sur ses racines. Toute cette mise en scène rappelle le meurtre similaire qui avait fait trembler ce petit bourg de l’Italie méridionale et plus particulièrement Damiano Valente, ami proche de la victime et écorché de la vie. Devenu écrivain spécialisé dans le true crime, il s’alliera au commissaire De Vivo afin d’enfin mettre hors d’état de nuire, l’Homme du saule comme la presse l’a surnommé.

Aux premiers abords, l’histoire semble avoir déjà été, à maintes reprises, utilisée dans de nombreux thrillers : un individu ne s’étant jamais remis de la mort d’un proche revient des années plus tard à la chasse du terrible tueur qui a remis le couvert. Pourtant, je n’ai pas ressenti de sentiments de déjà-vu et ne me suis absolument pas ennuyée dans ce livre (assez court ; moins de 300 pages) d’Antonio Lanzetta.

Ce dernier alterne le récit de nos jours avec ce qui s’est passé durant l’été 1985 (oh, mon année de naissance ;-) et avec une originalité qui mérite d’être mise en évidence, le personnage principal dans un pan de l’histoire ne l’est pas forcément dans l’autre. Chaque individu est utile au déroulé de l’intrigue et y trouve une place particulière. Le personnage principal, Damiano Valente, est loin des archétypes beau-gosses de certains thrillers et il vous faudra attendre un certain nombre de pages pour comprendre le pourquoi du comment.

L’auteur met l’accent sur les personnages et leurs psychologies tout comme sur les environnements dans lesquels ils évoluent. L’atmosphère est lourde et sombre, ce qui plonge le lecteur à vouloir tourner au plus vite les pages pour en découvrir le coupable. Les indices se mettent en place crescendo et l’auteur distille du suspens à chaque page. Petite déconvenue : ma première idée du tueur fut la bonne. Malgré tout et franchement, j’ai été agréablement surprise par le déroulé de ce thriller qui a répondu à mes attentes.

Premier livre traduit en français pour cet auteur, les débuts sont plus que prometteurs selon moi et je lui souhaite bonne route et qu’il nous fasse encore frissonner de sa plume noire et addictive.

Chronique sur mon blog : https://musemaniasbooks.blogspot.com/2018/06/le-mal-en-soi-dantonio-lanzetta-thriller.html

Root

1 #AvisPolar / 167 notes

Son #AvisPolar sur Le Mal en soi - Antonio Lanzetta

31 ans. 31 ans que la peine et la haine rongent Damiano Valente. Comment faire son deuil lorsque l’infirmité vous rappelle chaque jour que vous n’échapperez pas au passé ? C’était l’été 1985, à Castellaccio, dans le sud de l’Italie. Damiano, Flavio, Stefano et Claudia ne souhaitaient rien tant que profiter de la belle saison. Comment auraient-ils pu se douter ? On n’imagine pas ces choses-là.

Stefano, un peu roquet, le verbe haut, n’aime pas qu’on lui fasse de l’ombre. Damiano est sportif et conciliant, mais il ne faut pas trop lui marcher sur les pieds. Et Claudia, la jolie Claudia, rieuse, volontaire et intègre. Pas facile pour Flavio, l’orphelin de Turin, d’atterrir ici, chez un grand-père qu’il ne connait pas. Pourtant, des liens se nouent très vite. Claudia et Flavio s’observent à la dérobée sous le regard résigné de Damiano et la jalousie de Stefano. C’est l’âge où les amitiés partent de trois fois rien et deviennent plus fortes que tout. le temps des premiers émois, des grandes promesses. Sa promesse, Damiano la tiendra. Il trouvera qui a tué Claudia et fait voler leurs vies en éclats.

Lorsque le corps d’une jeune femme, la tête tranchée, est retrouvé là où tout a commencé, le Chacal s’incruste dans l’enquête. le commissaire de Vivo n’a pas grand-chose à se mettre sous la dent, c’est l’occasion pour Damiano de remonter à l’origine du mal.

Alors oui, bien sûr, certains éléments de l’intrigue rappellent l’inoubliable Ça de Stephen King : des jeunes gens au coeur d’un drame, une narration qui alterne entre 1985 et aujourd’hui, le besoin viscéral que justice soit faite. Mais ce roman peut s’affranchir de toute comparaison pour qu’on lui reconnaisse l’excellence qui est la sienne. Antonio Lanzetta crée, dès les premiers mots, une atmosphère incroyable. Poisseuse, oppressante, emprunte d’une profonde tristesse. Puis on remonte le temps, le contraste est saisissant, et on se retrouve bercés d’insouciance sous le soleil de l’Italie profonde. Plus que des descriptions, l’auteur nous emmène en voyage à chaque ligne. J’ai l’impression d’avoir vécu cet été 85. Cet instant unique où les personnages vacillent sur la ligne de l’adolescence, pas encore prêts à renoncer à leur innocence mais poussés vers l’âge adulte par des événements qui les dépassent. Et quels personnages ! Brisés par la vie mais toujours debout. D’une force émouvante. J’ai éprouvé beaucoup d’affection pour Don Mimi, le grand-père de Flavio, dépeint avec une grande tendresse – malgré sa rudesse – et tout le respect dû à nos anciens. Poétique, atroce, fascinant, j’ai fait durer les derniers chapitres sans rien voir venir (j’ai cru que, mais non).

Le Mal en soi n’est pas l’apanage des criminels…

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