Les meilleurs livres de serial killers, jour 3
- Auteur : Jim Thompson
Fans de tueurs en série psychopathes ? Envie de devenir un expert des romans de serial killers ? BePolar vous propose un palmarès des meilleures fictions sur le sujet !
Aujourd’hui, troisième volet : on quitte les grands inspirateurs historiques pour rencontrer les tueurs en série modernes, qui vont effrayer et fasciner les lecteurs. Et à ce jeu-là, on peut prêter au roman L’Assassin qui est en moi (The Killer inside me en VO) de Jim Thompson, paru en 1952, un rôle prépondérant, qui va fortement influencer les créations à venir…
L’histoire :
Lou Ford, shérif adjoint séduisant et populaire de 29 ans dans une petite ville du Texas, nous raconte son parcours : il a beau représenter l’ordre et la loi, c’est un psychopathe très malin qui, sous couvert de normalité, cache une seconde vie dérangée et des instincts meurtriers implacables. On suit dans ses pas son itinéraire criminel pour se venger d’une vieille histoire de famille…
Pourquoi ce livre est important :
De fait quasiment anecdotique (cela arrive et on le raconte de l’extérieur), le crime sériel devient le sujet central d’un roman ; son principal instigateur, le serial killer devient le personnage clé du récit. Il horrifie et fascine, créé un sentiment d’attraction/répulsion qui est l’une des clefs du succès du polar. Le côté réaliste du personnage, son intelligence méthodique, son nihilisme le rapprochent du lecteur, créé un sentiment d’empathie malsain et, d’une certaine manière, transforment le lecteur en monstre ou en mieux en voyeur. Le polar moderne est né…
Ce qu’il faut retenir (pour briller en société) :
1. Lou Ford est l’un des premiers criminels vu de l’intérieur, le contrat de lecture s’en trouve modifié : avec le sentiment d’identification propre au roman, l’assassin, c’est nous !
2. Le shérif Ford est un personnage typique de roman noir : les valeurs traditionnelles sont remises en question de manière habile et les apparences sont trompeuses. Le nihilisme de l’assassin l’ancre profondément dans son époque, fait de doutes.
3. Le père de Jim Thompson était... shérif ! Vous avez dit « Tuer le père » ? Plus sérieusement, le père de l’auteur mourut avant que ce dernier ne puisse honorer une promesse, ce qui le marqua à vie.
4. 4. Thompson fut assez peu reconnu de son vivant, et l’est devenu grâce aux adaptations de ses œuvres au cinéma… et à la reconnaissance de son talent en France, notamment chez ses éditeurs Marcel Duhamel à la Série Noire puis François Guérif chez Rivages/Noir et les fans de polar.
5. La fin du roman est… pour le moins ambigüe. Et vous qu’en avez-vous compris ?