Les meilleurs livres de serial killers, jour 8
- Auteur : Henning Mankell
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Aujourd’hui, huitième épisode avec Henning Mankell, l’auteur qui le premier va populariser le polar nordique, au style si caractéristique. Et si le romancier suédois a écrit plusieurs romans avec des serial killers, c’est Le Guerrier solitaire, paru en 1995, deux ans avant Les morts de la Saint-Jean, que nous avons souhaité mettre en avant.
L’histoire :
Été 1994. En plein été caniculaire, les Suédois se passionnent pour la coupe du Monde de football aux États-Unis Dans un champ de colza, une jeune fille s’immole par le feu. Le lendemain un ancien ministre est retrouvé mort chez lui, tué à coups de hache et scalpé. Ce sera le premier d’une longue série. Pour le commissaire Wallander, en poste à Ystad, petite ville de Scanie, et qui pensait partir en vacances, commence une course contre-la-montre...
Pourquoi ce livre est important :
Nous sommes dans les années 1990, le serial killer est une figure bien connue du grand public, tant par les grandes fictions romanesques ou cinématographiques que par les grandes affaires criminelles qui agitent l’actualité. Si les récits de Mankell sont importants, c’est qu’ils analysent le contexte qui permet l’éclosion des serial killers via cette Suède violente, désenchantée, déstabilisée, en proie aux débauches dans toutes les castes de la société. Son approche réaliste - hommes fragiles, y compris l’enquêteur, lenteur crédible de la narration, difficultés réellement rencontrées dans une enquête (des témoins qui semblent fiables donnent d’un même suspect des indications diamétralement contraires) – va à l’encontre du rythme effréné et des enquêteurs-héros du modèle alors dominant. Mankell ouvre l’ère du doute.
Ce qu’il faut retenir (pour briller en société) :
1. Mankell et les autres représentants de ce qu’on appelle (avec un peu de facilité, chaque univers étant unique) le « polar nordique » ou « scandinave » ont remis au goût du jour le roman policier réaliste, un peu à l’abandon depuis Simenon et les auteurs du polar social. Mais on ignore souvent qu’ils doivent beaucoup au couple Maj Sjöwall & Per Wahlöö, qui ont montré la voie entre science de l’intrigue et critique sociétale habilement menée.
2. Ce roman a reçu trois prix majeurs, souvent indicateurs de très bonne qualité, et pourtant peu connus du grand public : le prix du meilleur roman suédois (très guetté par les éditeurs), le prix Mystère de la critique en 2000 (la même année que Fred Vargas !), et le Gold Dagger Award en 2001 (l’un des plus prestigieux prix britanniques).
3. Les épisodes de la série du commissaire Kurt Wallander ont tous lieux l’année de leur écriture, ce qui fait que Wallander a le même âge et le même rythme de vieillissement que son auteur. Encore le réalisme à la suédoise !
4. Henning Mankell est le gendre du célèbre et multi-récompensé réalisateur Ingmar Bergman.