De l’Islandais Arni Thorarinsson, je m’étais heurté à Le temps de la sorcière, roman policier qui avait réalisé l’exploit de me faire décrocher au bout d’une centaine de pages. Déambulant le 1er mai au Salon du Livre d’Arras, qui vois-je derrière une table ? L’auteur de ce livre ! Un signe du destin ? Un appel divin m’invitant à retenter ma chance avec une autre de ses œuvres ? Je m’approche, m’attarde sue la quatrième de couverture du Dresseur d’insectes et le prend. Je demande une dédicace à l’écrivain et tente - en anglais, of course, pas en islandais - de lui expliquer mes (...)

Mo Malo (avec le O barré à la scandinave), l’auteur de Qaanaaq, est le pseudonyme de Frédéric Mars, un auteur français attaché à la ville de Saint-Malo... D’où le choix de son nom "nordique". Cette volonté - de l’éditeur ? - de surfer sur le succès des polars venus du froid est hautement critiquable, donnant l’impression de vouloir tromper le lecteur, déjà séduit par la très belle première de couverture. Le contenu est-il à la hauteur de l’emballage ? Qaanaaq, inspecteur danois, retourne au Groenland, la terre de ses ancêtres - il a été adopté à l’âge de trois ans - pour résoudre une (...)

Manon, thanatopractrice, a l’habitude de la mort et des cadavres. A cause de son frère Ariel, qui oscille entre délinquance et errance, elle est pourchassée par les membres d’une secte, héritière du Hellfire Club britannique. Ombres se mouvant derrière les apparats de la bourgeoisie, formes redoutables aux appétits déviants, ces adorateurs de la mort tracent une courbe sanglante, ponctuée de cadavres, qui peu à peu étouffe les deux protagonistes. "On ne peut rien faire contre eux tant qu’on ignore contre qui on se bat." Les masques portés, qui rendent les perversions invisibles, sont les (...)

Dans Block 46, les racines du mal plongent dans l’horreur du camp de Buchenwald-Dora. Les abominations nazies, loin de disparaître avec la fin de la guerre, contaminent Londres et une petite ville suédoise où sévit un - ou plusieurs, qui sait... - tueur en série dont les proies sont des enfants. La profileuse Emily Roy, accompagnée de l’écrivaine Alexis Castells, tente de dénouer les fils sordides de ces assassinats doublés de tortures. Johana Gustowsson bâtit son intrigue sur une narration morcelée. Dans certains chapitres, avec une précision monstrueusement documentaire, elle raconte (...)

Berceuse assassine, ténébreux polar signé Tome (scénario) et Ralph Meyer (dessin), compose en trois couplets une chanson de haine. Telenko, chauffeur de taxi à New York, déteste sa femme handicapée qui le vomit tout autant. De nuit, le cœur fragile, il sillonne la ville, putain trop maquillée de publicités qui échouent à masquer l’horreur de ses bas-fonds. La violence et la crasse de cette grosse pomme pourrie contamine ses habitants, glisse en eux les pensées les plus sombres : Telenko décide se débarrasser de son épouse... mais n’est pas sûr d’en avoir le courage. Quelqu’un (...)

Dès la première de couverture, tout est dit, ou presque. Un visage sévère, impitoyable, magnifié d’un regard... fatal, occupe la moitié de l’espace, entre ombre et lumière de sang. Au second plan, un crochet menaçant. Cette face est celle de Mélanie Horst ou d’Aimée Joubert, tant cette belle jeune femme, superbement représentée à chaque page de l’album, change de nom, comme elle change de ville et d’apparence. Là, elle arrive à Bléville, commune du bord de Manche, par le train de nuit. Elle s’installe dans une modeste pension, se fait une place parmi la bourgeoisie de la ville, entre (...)