- Réalisateur : Chloe Domont
- Acteurs : Phoebe Dynevor, Eddie Marsan, Alden Ehrenreich
- Distributeurs : Netflix, Netflix - Original International
- Genre : Thriller
- Nationalité : Américaine
- Plateforme : Netflix
- Date de sortie : 6 octobre 2023
- Durée : 1h53min
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Résumé :
Une promotion inattendue dans un fonds d’investissement pousse deux jeunes amoureux au bord de la rupture et menace de détruire bien plus que leurs récentes fiançailles.
Ça va saigner ! Dès le début de ce thriller psychologique, les enjeux du récit s’incarnent dans la relation d’un couple de yuppies, qui ont une relation sexuelle interrompue. Emily, la jeune femme, a ses menstruations. Les deux amoureux en rient. Bientôt, ils ne s’amuseront plus, comme ils le font en ce début d’histoire, où leurs amours clandestines obéissent à la réalité de leurs situations : en effet, Emily et Luke travaillent dans le même fonds d’investissement, où leurs collaborateurs sont avant tout des concurrents.
Or, il se trouve qu’Emily est promue à de plus hautes responsabilités et que son compagnon en prend rapidement ombrage. La jalousie obsessionnelle n’est pas une nouveauté dans l’histoire du thriller, mais il est réactualisé par une forme de cinéma post #MeToo qui montre comment la domination masculine résiste coûte que coûte à la possibilité d’un pouvoir féminin légitimé par des compétences. Emily n’a pas l’ambition cynique, mais elle évolue dans un monde de mâles alpha qui la traitent avec condescendance. Et le plus terrible est que son compagnon évolue au diapason de cette mortifère entreprise, par des remarques insidieuses réitérées, le but étant de reconquérir le terrain perdu, comme on récupère des parts de marché après une mauvaise opération financière, le but étant d’assigner Emily à son identité féminine au service des hommes, quitte à la traiter de prostituée.
L’érotisme sulfureux n’a pas non plus l’ambition de révolutionner le genre, mais il montre que dans des univers aussi malsains, on peut à la fois faire l’amour et la guerre, ou décider de ne plus faire l’amour pour montrer qu’on est en guerre, comme Luke qui rejoue d’une certaine façon Lysistrata, la célèbre pièce d’Aristophane. Si la symbolique paraît un peu trop évidente, si la fin du film cède au spectaculaire que profile la construction scénaristique, Fair Play parvient à mettre en place une lente et inéluctable déliquescence, lorgnant du côté des longs métrages Eyes Wide Shut et Basic Instinct pour l’ambiance paranoïaque et American Psycho pour le cynisme. Phoebe Dynevor, et Alden Ehrenreich y sont particulièrement convaincants dans les rôles principaux. Mais on aurait aimé un scénario plus original.