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L’interrogatoire d’Auguste Corteau pour L’enfant qui sema la mort

Bepolar : Le sujet que vous abordez est terrible, celui d’un jeune homme de 17 ans qui tue douze de ses camarades de classes avant de se suicider. Comment est née l’idée de ce roman ?
Auguste Corteau : L’adolescence, étant un état de transition, rempli d’émotions conflictuelles, de peur et d’envie, est intrinsèquement violente. Ce n’est pas une coïncidence si la plupart des tireurs dans les écoles sont d’une jeunesse alarmante. J’ai voulu explorer cette violence, découvrir ce qui la nourrit, et montrer qu’elle est souvent double, insidieuse, mutuellement toxique.

Bepolar : Comment avez-vous aborder ce sujet qui fait évidemment penser aux tueries américaines ? Qu’est-ce qui vous intéressait dans ce genre de faits divers ?
Auguste Corteau : Il va sans dire que de tels crimes horribles sont endémiques aux États-Unis, en raison d’une culture du port d’armes dont aucun autre pays n’est victime. Cependant, j’étais intrigué par l’idée de transposer une horreur comme celle-ci dans un décor grec - et l’environnement claustrophobe d’un village isolé semblait idéal à cet effet.

Bepolar : On va suivre Fillipos, un tenancier de bar, qui va chercher à comprendre pourquoi Antónis a tué ses camarades. Qui est-il . Comment pourriez-vous nous le présenter ?
Auguste Corteau : Filipos est un écrivain que les histoires passionnent, il souhaite les suivre jusqu’au bout. De plus, il est lui-même parent et il est donc sensible à la situation, voyant les deux côtés. Quelque chose a dû arriver à Antonis s’il a été poussé à un crime impensable et à un horrible suicide. Mais Filipos ressemble aussi à un lecteur : il est curieux, il voit la vie comme une sorte d’intrigue qui se déroule et ne se reposera pas jusqu’à ce qu’il arrive à la fin du récit.

Bepolar : Vous dépeignez une société gangrénée par la drogue et les armes, avec des affaires de pédophilie... Le portrait de la société grecque que vous faites est terrible. Vous aviez envie d’évoquer les aspects sombres de votre pays ?
Auguste Corteau : La vie rurale - en particulier celle des endroits extrêmement reculés, comme les villages de montagne - peut être extrêmement dure pour les habitants. Tout le monde est constamment dans les affaires des autres, il n’y a aucun sentiment de liberté ou d’identité individuelle : c’est comme faire partie d’une bête à plusieurs têtes, dont on ne peut échapper aux pulsions, à la mesquinerie et à la méchanceté. Bien qu’il se déroule en Grèce, le roman ne parle pas essentiellement de la Grèce. Je voulais surtout montrer comment une violence odieuse peut naître du sentiment qu’on ne peut jamais échapper aux limites de sa vie de prison.

Bepolar : Le suspens est parfait. Vous nous entrainez de chapitre en chapitre, avec notamment un "choeur des victimes". Comment avez-vous construit votre roman ?
Auguste Corteau : J’ai d’abord imaginé le crime, puis trouvé le dénouement, et enfin je l’ai étoffé en rendant mon protagoniste et mes personnages secondaires aussi crédibles et humains que possible. Le chœur empoisonné des étudiants morts rappelle les chœurs des tragédies de la Grèce antique, même s’il est parfois délibérément trompeur.

Bepolar : Qu’est-ce que vous aimeriez que les lecteurs et lectrices retiennent une fois la dernière page tournée ?
Auguste Corteau : J’aimerais que le lecteur ait le sentiment que le meurtrier a été innocenté et que, malgré la violence et la laideur infligée à Chryssodendri, l’aspect humain de toutes les personnes impliquées éclipse leur côté le plus sombre.

Un livre qui ne vous laissera pas de repos tant que vous ne l’aurez pas terminé

Bepolar : Quels sont vos projets ? Sur quoi travaillez-vous ?
Auguste Corteau : Actuellement, je joue avec un autre polar, celui-ci ayant un coroner comme protagoniste. J’ai étudié la médecine et j’ai été très attiré par la médecine légale et j’ai effectivement assisté à plus de deux cents autopsies.

Bepolar : Qu’est-ce qui fait un bon polar ?
Auguste Corteau : Ce que les anglophones appellent un page-turner : un livre qui ne vous laissera pas de repos tant que vous ne l’aurez pas terminé - idéalement, en une seule fois.

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