Pour un départ, c’est plutôt intéressant ! Claude Robert vient de signer son premier polar, Le Tableau, avec une intrigue qui nous entraîne dans le monde de l’art...
Bepolar : Comment est née l’idée de ce roman ?
Claude Robert : J’ai souhaité situer mon récit dans le milieu artistique, un univers que je connais bien grâce à mes amitiés et à ma seconde formation en art-thérapie. J’aime m’appuyer sur des environnements familiers pour amorcer mon écriture. Les artistes expriment souvent des vécus intenses à travers leur création, des émotions ou expériences qu’ils traduisent rarement en mots. Comme il s’agit d’un polar, j’ai choisi d’explorer leurs parts sombres, tout en tâchant de capturer également le plaisir et la liberté qu’apporte l’acte de créer.

Bepolar : Les inspecteurs Ji et Costa vont devoir trouver qui a tué un peintre avec une mise en scène sordide, et un de ses clients. Qui sont-ils ? Comment pourriez-vous nous ls présenter ?
Claude Robert : Dans mon premier roman, Rouge, Costa et Ji se rencontrent pour la première fois. Costa est un policier solitaire, farouchement indépendant, qui refuse toute idée de coéquipier. Ji, quant à lui, a connu une rupture professionnelle douloureuse après avoir lutté contre une dépendance à l’alcool. Relégué à un poste moins exigeant, il savoure désormais l’éloignement du stress des enquêtes.Malgré leurs différences, Ji accepte de collaborer avec Costa. Ce duo improbable finit par se rapprocher, au fil des enquêtes, découvrant une forme de respect et d’amitié mutuels.Leur équipe s’étoffe avec l’arrivée d’Anna, une jeune policière motivée, et de Leyvraz, un passionné d’informatique au talent précieux. Costa, bien qu’il n’ait jamais souhaité devenir chef d’équipe, endosse progressivement ce rôle avec efficacité et finit par apprécier cette dynamique collective.
Bepolar : Certaines scènes sont terribles, notamment celle du crime. Raconter le pire, est-ce que c’est pour vous une bonne façon d’attraper l’attention des lecteurs et lectrices ?
Claude Robert : Je ne souhaite pas que ce soient les scènes de crime terribles qui retiennent l’attention du lecteur. Si elles le sont dans ce roman, c’est parce qu’elles servent un but précis en lien avec l’intrigue et le mobile des personnages. En tant que grande lectrice de polar, je ne suis pas attirée par les descriptions sanguinolentes que certains auteurs affectionnent ; ce n’est pas ce que je cherche à transmettre dans mon écriture. Ce qui m’a surpris, c’est que certains lecteurs m’ont confié que mes descriptions provoquaient en eux des images plus marquantes que ce que je décrivais réellement. Cela montre, à mon sens, que l’imagination du lecteur joue un rôle essentiel, parfois plus puissant que des détails explicitement écrits.

Bepolar : Qu’est-ce que vous aimeriez d’ailleurs qu’ils gardent en eux une fois la dernière page tournée ?
Claude Robert : Au-delà du plaisir de la lecture, j’espère avoir abordé un sujet qui me tient particulièrement à cœur. À une époque marquée par le mouvement #MeToo, où les abus envers les femmes sont enfin mis en lumière, il me semble que la maltraitance et les abus subis par les hommes restent largement sous-représentés. Cela s’explique peut-être par le silence assourdissant des victimes, encore trop souvent prisonnières de la honte ou de la peur de ne pas être entendues.Dans mon parcours professionnel, j’ai été confrontée à des récits bouleversants, où la violence des actes m’a profondément marquée. À travers ce livre, j’espère sensibiliser mes lecteurs à ces réalités invisibles, tout en explorant leurs répercussions psychologiques et sociales.
Bepolar : Avez-vous un nouveau polar en chantier ? Quels sont vos projets ?
Claude Robert : Oui, j’écris actuellement mon troisième polar. Je me suis profondément attachée à mes personnages, et ce genre littéraire me passionne car il offre une grande liberté pour explorer les dimensions sociétales, la psychologie et l’âme humaine. Ce qui m’intrigue particulièrement, c’est cette frontière floue entre le bien et le mal, un thème qui traverse toutes mes intrigues.Une des raisons pour lesquelles je ne me lasse jamais d’écrire, c’est que je ne connais pas l’identité de l’assassin lorsque je commence. Je mène l’enquête en même temps que mes protagonistes, ce qui me garde en haleine tout au long du processus.

Bepolar : Qu’est-ce qui fait un bon polar ?
Claude Robert : Pour moi, qui en lis beaucoup, un bon polar repose avant tout sur une intrigue solide, capable de surprendre et de tenir en haleine. J’apprécie également de retrouver des inspecteurs familiers d’un livre à l’autre, car ils deviennent comme des compagnons que l’on aime voir évoluer. Enfin, j’attends qu’un polar m’emmène ailleurs, qu’il me fasse découvrir de nouveaux univers, qu’ils soient géographiques, sociétaux ou psychologiques.
Le résumé du Tableau :
"Un peintre talentueux et reconnu est retrouvé mort dans son atelier, assis sur une chaise, les mains sectionnées, face à un tableau effrayant peint avec son sang. La victime est un homme à la vie tumultueuse, admiré par certains, haï par d’autres. Un mégalomane qui se disait descendant d’empereur et semblait avoir fini par croire à son fantasme en donnant à ses enfants les prénoms de la lignée royale à laquelle il prétendait appartenir. Vérité ou fantasme ? Quand l’un de ses fidèles clients meurt à son tour, lui aussi mutilé et torturé, l’enquête prend une nouvelle direction : l’assassin semble viser un réseau sordide et sans scrupule animé par la perversion et la décadence. Les inspecteurs Ji et Costa feront équipe pour résoudre cette affaire qui touche aux limites de l’art et à son possible pouvoir expiatoire. Le tableau est un thriller sombre et envoûtant où l’art et la psychologie se mêlent aux codes du roman policier.
Claude Robert y aborde le thème du mystère de la création et de la réalité parallèle que l’art peut engendrer quand il devient obsessionnel. Portée par des personnages complexes et faillibles, l’intrigue plonge dans les zones les plus sombres et reculées de l’âme humaine."



























































































































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