Club Sang

Profitez de toutes nos fonctionnalités et bénéficiez de nos OFFRES EXCLUSIVES en vous inscrivant au CLUB.

JE REJOINS LE CLUB SANG

À la recherche du tank perdu... Dominique Dudouble est notre invité pour cet étonnant polar historique !

"Dans cette caserne soviétique d’Allemagne de l’Est, un tank disparaît. Puis trois soldats sont abattus. Et pour ajouter à la crise ambiante, un sous-officier revenu d’une escapade à l’Ouest affirme que la Vierge Marie lui est apparue… avant d’être tué à son tour."
Voici un pitch polar comme on en voit peu. Premier roman passionnant, À la recherche du tank perdu est un polar historique qui n’oublie pas de sourire. Son auteur, Dominique Dudouble est notre invité.

Bepolar : Tout d’abord, c’est votre premier roman. Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous lancer dans l’écriture ? Et pourquoi un polar ?
Dominique Dudouble : J’avais remporté un concours de nouvelles dans les années 1990, puis deux fois le concours de nouvelles du CROUS à la suite de quoi ils m’ont mis dans le jury !… Ça a révélé chez moi certaines facilités d’écriture. C’est en rentrant d’URSS en 1990, après tout ce que j’y avais vu durant quatre ans, que je me suis dit que j’avais une/des histoire(s) à raconter. Pourquoi un polar ?… Je crois, comme Jean-Patrick Manchette l’a écrit, que le polar est le genre littéraire qui restitue le mieux les tensions, les failles à l’intérieur d’une société, un peu comme le faisait la tragédie grecque dans l’Antiquité.

Bepolar : On plonge à Berlin en novembre 1989. Un char disparaît. Qu’est-ce qui vous a donné l’idée de cette histoire ?
Dominique Dudouble : Un fait divers qui s’est réellement produit à Berlin : un soldat soviétique s’est emparé d’un char et est parti vers Berlin-Ouest avant d’être maîtrisé. Et puis j’avais surtout en tête tous les trafics à l’intérieur de l’Armée, dont j’avais eu un avant-goût durant mes séjours en Afghanistan.

Bepolar : On est à une période de l’histoire très particulière en novembre 89 en Allemagne. Pourquoi avoir situé votre récit à ce moment là ? Vous aviez envie qu’il se déroule pendant un moment un peu flou de bascule historique ?
Dominique Dudouble : La chute du Mur de Berlin correspondait à une fin de règne, à un bouleversement majeur. Avec des individus (civils comme militaires) découvrant de nouvelles possibilités (les règles antérieures n’ont plus cours) et du même coup confrontés à des choix radicaux : partir ou rester ?… Quel camp rallier ?… Ce sont des moments de krisis où culminent les tensions et qui se résolvent, souvent de manière inattendue. Effectivement, cette période me paraissait propice pour y situer des choix individuels, certains dictés par la morale, d’autres par le seul profit.

Baltermans est issu d’un peuple balte persécuté et dont les Russes se sont toujours méfié ; quant à Menzel, il est juif et réformiste, deux motifs qui le rendent suspect aux yeux des dirigeants de la RDA

Bepolar : On y suit le colonel Baltermans et l’officier Menzel, un soviétique et un allemand de l’Est. Comment pourriez-vous nous présenter ces deux hommes ?
Dominique Dudouble :Tous deux sont de purs produits du régime communiste, auquel ils adhèrent (jusqu’à un certain point…) Mais ils présentent aussi deux fragilités vis-à-vis du système, Baltermans est issu d’un peuple balte persécuté et dont les Russes se sont toujours méfié ; quant à Menzel, il est juif et réformiste, deux motifs qui le rendent suspect aux yeux des dirigeants de la RDA (parmi lesquels figuraient quelques antisémites notoires…). L’effondrement du régime est-allemand (et leur propre vulnérabilité) les amènent à questionner leur loyauté envers le système. Menzel ne tarde pas à choisir son camp tandis que Baltermans se réfugie quelque temps encore derrière un conformisme de façade.

Bepolar : Il y a beaucoup d’humour. Vous aviez envie de légèreté dans ce qui est un roman d’espionnage ?
Dominique Dudouble : C’est une tendance que j’avais appréciée dans les polars (entre autres) chez James Hadley Chase, une technique consistant à "alléger le trait" au fur et à mesure que l’on avance dans l’histoire. C’est vrai que l’humour n’est pas souvent présent dans les romans d’espionnage, et c’est dommage car les situations mises en scène s’y prêteraient bien. Mais j’ai peut-être été influencé par mes lectures de jeunesse, les "San-Antonio" qu’on se refilait à la récré au lycée… les dialogues d’Audiard ou, plus récemment, par les films parodiques. J’ai sans doute aussi été influencé par Marcel Aymé, qui n’a pas son pareil pour inverser les valeurs (notamment religieuses) ou Tchekhov, dont les nouvelles et les courtes pièces démolissent joyeusement les figures de l’autorité.

la concision du journaliste d’agence permet une écriture plus "nerveuse", plus resserrée, au service d’un récit qui reste piloté par l’imagination.

Bepolar : Vous êtes un ancien journaliste de l’agence Reuter. Quel regard portez-vous sur l’écriture d’une fiction ? C’est le même travail ? L’un alimente l’autre ?
Dominique Dudouble :Mon travail chez Reuter a constitué une formidable gymnastique au niveau de l’écriture : écrire vite et bien ce que l’on veut dire de façon claire et en évitant les digressions inutiles. De ce point de vue, l’écriture de dépêches d’agence est un exercice incomparable pour tout auteur. Dans l’écriture d’une fiction, il y a une grande part qui fait appel à l’imagination : on met face-à-face deux personnages et on laisse son imagination travailler et élaborer ce qui se passe. Mais il y a aussi un plan général, conçu au départ, aménagé au fur et à mesure que le récit se construit, mais qui consiste toujours à se demander : qu’est-ce qui doit se passer dans le prochain chapitre ?… Où est-ce que j’emmène le lecteur ?… Qu’est-ce que ce chapitre apporte/va apporter au récit ?… Est-il vraiment nécessaire à la compréhension de l’histoire ?… (Pour la version "poche" de mon roman j’ai carrément dégagé deux ou trois chapitres un peu "faibles", que j’ai résumés en une phrase ou en un court paragraphe). Bref : la rigueur du journalisme d’agence aide à construire un récit cohérent ; la concision du journaliste d’agence permet une écriture plus "nerveuse", plus resserrée, au service d’un récit qui reste piloté par l’imagination. Les deux outils indispensables à l’auteur de fiction sont, selon moi, la loupe et l’hélicoptère : la loupe pour surveiller le style et le vocabulaire (toujours chercher le mot juste), l’hélicoptère pour garder toujours une vision d’ensemble du récit et savoir où l’on va.

Bepolar : Quels sont vos projets ? Avez-vous un autre roman en cours d’écriture ?
Dominique Dudouble :Oui, trois en fait. Un sur un journaliste d’origine bretonne qui revient s’installer en Bretagne et qui, une fois les premiers plaisirs des retrouvailles passés, découvre une société dans laquelle le nationalisme et la religion sont devenus les forces dominantes, avec un passé nationaliste trouble au cœur de l’intrigue. Un autre sur un directeur d’un service de renseignement qui oriente les travaux de ses agents sur les résurgences du passé et la thématique du voyage dans le temps. Enfin un troisième sur l’assassinat d’un psy qui menait la lutte contre les labos pharmaceutiques et leur tendance à vouloir imposer leurs molécules au détriment des thérapies analytiques.

Bepolar : Qu’est-ce qui fait pour vous un bon polar ?
Dominique Dudouble : Une intrigue abordant les réalités sociales et/ou politiques d’une époque, des personnages crédibles et attachants, avec leurs problèmes, leurs convictions et leurs doutes aussi, quelques rebondissements, des personnages qui révèlent d’autres aspects de leur personnalité que l’image qu’ils donnent ainsi que leurs (sombres ?) mobiles, et puis un dénouement, de préférence surprenant. Le tout lié par des dialogues incisifs et rehaussé, le cas échéant, d’une touche d’humour.

Galerie photos

Votre #AvisPolar

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

ConnexionS’inscriremot de passe oublié ?

Bepolar.fr respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. et nous veillons à n’illustrer nos articles qu’avec des photos fournis dans les dossiers de presse prévues pour cette utilisation. Cependant, si vous, lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe constatez qu’une photo est diffusée sur Bepolar.fr alors que les droits ne sont pas respectés, ayez la gentillesse de contacter la rédaction. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.