
- Auteur : Négar Djavadi
- Editeur : Liana Levi
- Date de sortie : 20 août 2020

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Résumé :
Benjamin Grossman veut croire qu’il a réussi, qu’il appartient au monde de ceux auxquels rien ne peut arriver, lui qui compte parmi les dirigeants de BeCurrent, une de ces fameuses plateformes américaines qui diffusent des séries à des millions d’abonnés. L’imprévu fait pourtant irruption un soir, banalement : son téléphone disparaît dans un bar-tabac de Belleville, au moment où un gamin en survêt le bouscule. Une poursuite s’engage jusqu’au bord du canal Saint-Martin, suivie d’une altercation inutile. Tout pourrait s’arrêter là, mais, le lendemain, une vidéo prise à la dérobée par une lycéenne fait le tour des réseaux sociaux. Sur le quai, les images du corps sans vie de l’adolescent, bousculé par une policière en intervention, sont l’élément déclencheur d’une spirale de violences. Personne n’en sortira indemne, ni Benjamin Grossmann, en prise avec une incertitude grandissante, ni la jeune flic à la discipline exemplaire, ni la voleuse d’images solitaire, ni les jeunes des cités voisines, ni les flics, ni les mères de famille, ni les travailleurs au noir chinois, ni le prédicateur médiatique, ni même la candidate en campagne pour la mairie. Tous captifs de l’arène : Paris, quartiers Est.
Matildany 20 janvier 2021
Arène - Négar Djavadi
L’Est de Paris où se téléscopent ceux qui y passent ou y vivent. Loin des cartes postales ou des décors clinquant de films...la débrouille, les embrouilles et la revanche à prendre.
Benjamin Grossmann, qui a grandi là, devenu un important cadre dans une société de streaming, se fait banalement dérober son portable dans la rue...il retrouve le pickpocket, une dispute éclate. Le lendemain, une vidéo circule : un jeune de cité, pris pour un migrant, est au sol, immobile.
Il est frappé brutalement par une policière, qui l’incite à se relever avant de comprendre qu’il est mort.
Comme au jeu des dominos, les répercussions abattront l’un après l’autre les intervenants, depuis la fliquette turque qui doit s’imposer dans son boulot et fuit le patriarcat familial, l’immigré chinois acculé par les dettes qui jongle avec ses trois boulots, le gamin de la cité, la lycéenne qui a filmé..
Découpé en nuances, (terme utilisé en musique pour signifier l’intensité du rythme), le roman Négar Djavadi est une valse, un opéra, un requiem...
C’est l’hypocrisie de la société, avec les camps de migrants établis en plein Paris, au vu de tous, les dérives sociales, les petits arrangement. C’est le Paris malade, traumatisé par les attentats du Bataclan et de Charlie Hebdo.
C’est le Paris contemporain, où tout file, le temps, l’argent, les images...
J’ai beaucoup aimé ce roman au rythme trépidant, analysant les dérives de l’image reine, dénonçant l’intrusion et la dérive des réseaux sociaux dans l’actualité. La tension monte implacablement, à l’image d’une série télé bien calibrée, on sent les études de scénariste de l’auteure en filigrane, le terme "Arène" étant utilisé dans le milieu pour désigner le lieu de l’action.
Ma note : 4,5/5
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