N°24 DU TOP 100 DES MEILLEURS THRILLER DE BEPOLAR

L’échelle de Jacob
Avec : Tim Robbins, Elizabeth Peña, Danny Aielo
Année : 1990
De quoi ça parle ?
New York, 1975. Jacob Singer, un postier traumatisé par son service au Vietnam, est sujet à des hallucinations cauchemardesques. Il croise au quotidien des personnes aux visages déformés et se réveille parfois dans des lieux inconnus. Alors qu’il s’enfonce chaque jour un peu plus dans la folie, ce dernier tente de comprendre ses hantises avec le soutien de sa petite amie Jezzie.

C’est culte parce que…

Pour son style visuel très sombre et graphique, son entrelacement complexe de flashbacks et de flashforwards complètement fous, ses scènes tantôt réelles, tantôt fantasmées ou même surréelles, L’Échelle de Jacob est une expérience stupéfiante. S’il s’avère possible de tout décoder, il serait
dommage d’en faire l’objet d’une première vision. Mieux vaut avancer à vue dans cet océan de tourments pour en saisir toute la poésie macabre et cafardeuse. Aussi tentant soit-il de classer L’Échelle de Jacob dans la case stricte du film fantastique (qu’il personnifie évidemment dans sa dissolution du réel et son ouverture sur l’Enfer, comme s’en inspirera en autres le jeu vidéo Silent Hill sa porosité avec un quotidien dont l’horreur se touche et se sent le place aussi dans l’univers du film néo noir. C’est que la trajectoire de Jacob se lit aussi comme un long chemin vers la fatalité. Mention spéciale
pour la musique brumeuse de Maurice Jarre, à l’intersection entre les envolées shamaniques d’un Tangerine Dream et de la mélancolie d’un Erik Satie.
Ce que le film apporte au thriller

La contribution essentielle de Lyne en la matière repose sur son habileté à maintenir le thriller tout du long même en le dépouillant de tout ce qui permet en règle générale de lui donner corps. Ainsi, l’angoisse vertigineuse qui hante Jacob et le soustrait continuellement au réel ne s’explique jamais de manière définitive. Pourtant, même en laissant le spectateur dans une perpétuelle expectative, cette inquiétante étrangeté – proprement impénétrable car sans fondement direct – produit une terreur palpitante. Une atmosphère prodigieuse, tout simplement.