60 - Top des 100 meilleurs films thrillers
- Réalisateur : Roman Polanski
- Acteurs : Jack Nicholson, Faye Dunaway, John Huston, Perry Lopez, John Hillerman, Richard Bakalyan
- Genre : Policier / Polar / Film noir
- Nationalité : Américaine
- Date de sortie : 18 décembre 1974
- Durée : 2h10mn
- Plus d'informations : Le Top 100 des meilleurs films thrillers de BePolar
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Sous son vernis de polar classique, Chinatown" dresse le tableau caustique d’un Hollywood crépusculaire. Un monde désenchanté en proie à la régression et à la pulsion de mort.
Résumé :
Gittes, détective privé, reçoit la visite d’une fausse Mme Mulwray, qui lui demande de filer son mari, ingénieur des eaux à Los Angeles. Celui-ci est retrouvé mort, noyé. Gittes s’obstine dans son enquête, malgré les menaces de tueurs professionnels.
N°60 DU TOP 100 DES MEILLEURS THRILLER DE BEPOLAR
Chinatown
Avec : Jack Nicholson, Faye Dunaway, John Huston
Année : 1974
De quoi ça parle ?
Los Angeles, 1937. Jack Gittes, détective privé, reçoit la visite d’une femme splendide qui le sollicite pour surveiller son mari, un ingénieur des eaux. Malgré lui, Gittes s’immisce dès lors dans une affaire tortueuse de corruption…
C’est culte parce que…
Polanski réussit à synthétiser la cinquantaine d’années d’évolution du polar et du film policier, livrant ainsi une œuvre parfaite – sorte d’apothéose d’un genre. En sus de l’aura mystérieuse de l’âge d’or des films noirs hollywoodiens, le cinéaste ajoute le soleil caniculaire de la Californie et bien sûr la conscience sociale crépusculaire des années 70. Ainsi, même avec ses décors retro, ses flics et ses voyous d’antan, Chinatown ne ressemble pas à un simple revival nostalgique du polar classique. Non, Polanski cherche au contraire à réinvestir tous les codes du genre pour mieux les subvertir, un peu comme Sam Peckinpah réécrivait le western en 1969 avec le transgressif La Horde sauvage. C’est l’époque de la rébellion du Nouvel Hollywood et le réalisateur franco-polonais veut télescoper son intrigue des années 30 avec la corruption contemporaine, dans un geste politique. Pas un hasard si
tout dans Chinatown participe d’une authentique tragédie, à la frontière entre mysticisme et fatum.
Outre la construction vertigineuse et envoûtante du scénario, l’on reste scotché ici devant le jeu à la fois élégant et romantique de Jack Nicholson (en miroir à Faye Dunaway) – un style dont l’acteur n’est pas coutumier. Personnalité un peu lunaire et à contretemps qui peut-être favorise aussi la trajectoire funeste du protagoniste. Avec son sparadrap sur le nez (pour dire son flair chancelant), il ne sent pas le double jeu ni tous les rapports cruels et équivoques qu’entretiennent les différents instigateurs du complot. C’est que Polanski place Gittes au même niveau que le spectateur. Même en position de voyeur, nous demeurons comme lui incapables de voir derrière les apparences. Mention spéciale pour Dunaway, fatale en diable, et Huston en papa pervers. Sans compter aussi le rôle de Polanski en personne, qui interprète Midget, un truand déséquilibré qui aime les armes blanches. Nul doute que le cinéaste a pensé en creux au meurtre de sa femme Sharon Tate en travaillant sur Chinatown
.
Ce que le film apporte au thriller
Chinatown est peut-être le premier film à nimber le polar d’une cruauté aussi radicale et aussi proche du thriller moderne. Dans sa tribulation contre la fatalité, Gittes sue sang et eaux et croise la route de véritables psychopathes. Des rencontres inquiétantes sinon terrifiantes, portées par la
musique menaçante de Jerry Goldsmith.
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