43 - Top des 100 meilleurs films thrillers

- Réalisateur : Satoshi Kon
- Acteurs : Marie-Eugénie Maréchal, Véronique Alycia, Gérard Rinaldi
- Distributeur : Splendor Fillms
- Genre : Policier
- Nationalité : Japonais
- Date de sortie : 8 septembre 1999
- Durée : 1h21
- Plus d'informations : Le Top 100 des meilleurs films thrillers de BePolar
- Date de reprise : 9 mai 2018

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Trésor d’angoisse de l’animation japonaise, cette trame de terreur psychologique tout en sobriété demeure toujours un modèle indépassable. Une œuvre inclassable et glaciale à souhait.
Résumé :
Mima est une icône pop, membre d’un « girls’ band » à succès. Quand elle décide de quitter le groupe pour devenir vedette d’une série télévisée, ses fans se désolent. Aussitôt, sa vie tourne au cauchemar. Elle reçoit des messages menaçants sur Internet et d’inquiétants événements entourent Mima et ses proches : des hallucinations, des menaces et pire encore... des meurtres.
N°43 DU TOP 100 DES MEILLEURS THRILLER DE BEPOLAR
Perfect Blue
Année : 1997
De quoi ça parle ?
Mima, une star de la pop, quitte son groupe pour devenir actrice dans une série télévisée, au grand dam de ses fans. Du jour au lendemain, son quotidien devient un enfer. Elle reçoit des menaces sur internet, puis se retrouve peu à peu en proie à des hallucinations. Tandis que des événements étranges et même des meurtres se produisent…
C’est culte parce que…
"Perfect Blue", premier film de Satoshi Kon, n’a peut-être jamais été aussi brillant que plus de vingt ans après sa sortie. Pourquoi ? Parce que l’on peut désormais prendre la mesure du caractère quasi prophétique de l’œuvre, grande allégorie des peurs suscitées par la virtualisation des rapports sociaux. Mais plus qu’un simple discours sur l’émergence d’internet et sa fracture, ce long-métrage matérialise aussi tout l’imaginaire et les fantasmes du XXIème siècle.
C’est visionnaire et en même temps infiniment hitchcockien dans sa structure et dans son rapport aux images. Et pour cause, tout dans ce chef d’œuvre (et par extension dans tous les films de Satoshi Kon) repose sur la mise en scène d’images mentales, en cela que nous ne sortons jamais du point de vue de Mima. À travers ses twists, sa violence foudroyante, ses faux-semblants, Perfect Blue se classe dans la généalogie des thrillers de Brian de Palma, mais va plus loin en effleurant largement une œuvre comme Lost Highway (Lynch) – s’en remettre au personnage étrange poursuivant Mima caméra à la main. Incontournable et précurseur, notamment pour la scène de la baignoire dont se servît peu après Aranofsky dans Requiem for a dream (2000).
Ce que le film apporte au thriller
Comme chez David Lynch, Perfect Blue dépasse les strictes frontières du thriller, en cela qu’il est si multiple qu’il ne peut s’assimiler uniquement aux sommes de ses parties. Ne se réduisant ni un genre, ni à un style, ni à une trajectoire scénaristique, ni à une analyse unique des événements qu’il raconte, le film dialectise en multipliant les sauts d’échelles, les tensions… le tout autour de la définition d’identité.
Impossible dès lors de dissocier l’état de veille, le rêve ou le cauchemar. La fiction et la réalité (Mima et son double, par exemple) s’entremêlent jusqu’à créer un personnage outrepassant son statut initial. En résulte un être plus libre et indépendant, se refusant à être la marionnette du spectateur. Terrorisant et virtuose.
Voir en ligne : Le Top 100 des meilleurs films thrillers de BePolar