39 - Top des 100 meilleurs films thrillers
- R�alisateur : David Cronenberg
- Acteurs : Gabriel Byrne, Ralph Fiennes
- Distributeur : Metropolitan FilmExport
- Nationalit� : Canadien, Britannique
- Dur�e : 1h38
- Plus d'informations : Le Top 100 des meilleurs films thrillers de BePolar
Prêt pour une plongée en apnée au cœur de la folie ? Ce film, l’un des plus beaux et réflexifs de Cronenberg, offre un voyage d’une rare intensité.
R�sum� :
Après plusieurs années d’internement psychiatrique, un jeune homme, surnommé Spider, est transféré en foyer de réinsertion dans les faubourgs de l’est londonien.
C’est à quelques rues de là qu’enfant, il a vécu le drame qui a brisé sa vie. Il n’avait pas encore douze ans, lorsque son père a tué sa mère pour la remplacer par une prostituée dont il était tombé amoureux.
De retour sur les lieux du crime, Spider replonge peu à peu dans ses souvenirs et mène une étrange enquête.
N°39 DU TOP 100 DES MEILLEURS THRILLER DE BEPOLAR
Spider
Avec : Ralph Fiennes, Bradley Hall, Gabriel Byrne
Année : 2002
De quoi ça parle ?
Spider, un jeune homme sujet à la schizophrénie, rejoint un foyer de réinsertion après des années d’internement psychiatrique. C’est ici à quelques pas qu’il a vécu enfant le drame de sa vie : à onze ans, son père aurait assassiné sa mère afin d’y substituer une prostituée dont il était épris. Sur les lieux du meurtre, Spider se lance dans une enquête transperçant les méandres arachnéens de ses souvenirs…
C’est culte parce que…
Rentrer dans l’atmosphère suffocante de ce drame psychologique est une chose qui se mérite : il faut en effet quelque peu pousser les abîmes pour pénétrer ce théâtre psychanalytique tout en épure et monochromes. Mais une fois à l’intérieur, la logique est pour Cronenberg plus que jamais
expérimentale – dans la veine sans doute de Mulholland Drive (pour l’incarnation des différentes personnalités). Ne pas se laisser abuser par l’apparente rigidité de sa structure, car Spider dépasse largement toute tradition classique. Son aspect vaporeux et lancinant s’avère nécessaire pour prendre la mesure de toutes ses imbrications. C’est qu’ici la folie s’explore en archéologue : une fouille non plus des entrailles organiques comme souvent chez le cinéaste canadien, mais une plongée dans le labyrinthe du cerveau.
À travers son aller-retour entre enfance traumatique et monde adulte déréglé, le film s’apparente à La vallée de la peur (Walsh), La maison du docteur Edwardes (Hitchcock) ou encore Sleepy Hollow (Burton). Un environnement qui tente d’appréhender la mécanique de l’inconscient, mais s’approcher des démons de l’enfance garantit-il l’apaisement ? Mentions spéciales pour le récit inextricable, pour l’incroyable performance de Ralph Fiennes et, comme souvent chez Cronenberg, pour la musique atmosphérique d’Howard Shore.
Ce que le film apporte au thriller
Spider se distingue du thriller traditionnel car il choisit sciemment de tourner le dos aux attentes : il n’a en effet rien d’aimable ou d’immédiatement divertissant. Et c’est justement là tout son enjeu : produire un suspense qui naît et s’épaissit à mesure de notre engagement dans l’investigation. Se saisir de ce fruit malade et tortueux, c’est se garantir – à condition de se défaire de sa passivité – une expérience passionnante et étouffante.