79 - Top des 100 meilleurs films thrillers
- Réalisateur : Fritz Lang
- Acteurs : Louis Hayward, Jane Wyatt, Lee Bowman , Dorothy Patrick, Ann Shoemaker
- Distributeur : Wild Side
- Genre : Policier / Polar / Film noir
- Nationalité : Américaine
- Date de sortie : 25 mars 1950
- Durée : 1h22
- Plus d'informations : Le Top 100 des meilleurs films thrillers de BePolar
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Résumé :
Stephen Byrne est un écrivain raté. Pendant que sa femme est absente, il tente de violer leur domestique, mais celle-ci se débat tellement qu’il finit par l’étrangler. John, le frère de Stephen, arrive à ce moment précis dans la maison et à la demande de ce dernier, aide à cacher le corps. Lorsque la police retrouve la dépouille dans le fleuve, tous les soupçons portent vers John...
N°79 DU TOP 100 DES MEILLEURS THRILLER DE BEPOLAR
House by the river
Avec : Louis Hayward, Jane Wyatt, Lee Bowman, Dorothy Patrick
Année : 1950
De quoi ça parle ?
Stephen Byrne, écrivain raté et alcoolique, tente de séduire sa domestique durant l’absence de son épouse. Alors qu’elle repousse son étreinte, il l’étrangle involontairement à mort. À cet instant, arrive dans la maison son frère John, qui l’aide à dissimuler le cadavre dans la rivière. Mais peu après, le corps remonte à la surface et la police le découvre...
C’est culte parce que…
Chef d’œuvre méconnu de Fritz Lang, House by the River, est certainement l’un des films ayant eu le plus d’influence sur Psychose d’Alfred Hitchcock. On y retrouve un décor et une trame narrative comparables, de même qu’une approche esthétique très similaire pour la scène du meurtre. Aussi, le refoulement sexuel du personnage nourrit énormément la première partie du film, jusqu’au motif phallique sur le vitrail de la maison victorienne et bien sûr au moment de la descente de l’escalier. Ainsi, il existe ici en filigrane ( lorsque la domestique se trouve à l’étage dans la salle de bain et que l’écrivain dans le jardin projette sur elle son fantasme) la même latence malsaine que dans la séquence précédant la mort dans la douche de Psychose. Ce film noir psychanalytique, même avec son budget modeste, regorge de trouvailles visuelles de génie : le retour du refoulé avec le fleuve et ses déchets, l’eau pour allégoriser la pulsion sexuelle, le poisson pour symboliser la faute, les rideaux pour le désordre mental… À aucun moment les moyens limités n’empêchent le film d’imposer sa virtuosité, flagrante dans l’atmosphère gothique, la lumière expressionniste et le décor maniériste. Un régal tant esthétique que sensitif, où le drame jaillit comme
toujours chez Lang d’un détail infime.
Ce que le film apporte au thriller
Fritz Lang a beau comme Hitchcock articuler ses films autour des enjeux les plus courus du cinéma (le sexe, la mort, la folie, les faux-semblants…), lui non plus ne le fait pas comme les autres. Avec seulement quelques ingrédients (la maison, le jardin et le fleuve), il installe une ambiance à la fois claustrophobe et onirique. Un espace unique et singulier dont Lang seul a le secret. Dans ce système, Byrne le protagoniste central se voit contraint de révéler sa vraie nature comme sous l’emprise d’un sortilège. Comme toujours, le cinéaste affirme que même sous l’érotisme se cache une pulsion pour le crime. Ou comment créer un thriller haletant à partir des grands démons de l’inconscient.
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