67 - Top des 100 meilleurs films thrillers
- Réalisateur : William Friedkin
- Acteurs : Al Pacino, Nancy Allen, Joe Spinell, Paul Sorvino, Richard Cox
- Genre : Policier / Polar / Film noir
- Nationalité : Américaine
- Date de sortie : 5 mars 1980
- Durée : 1h40mn
- Plus d'informations : Le Top 100 des meilleurs films thrillers de BePolar
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Résumé :
La police new-yorkaise enquête sur deux meurtres d’homosexuels appartenant à la tendance sado-masochiste, qu’elle pense être dus au même tueur. Le capitaine David Edelson, chargé de l’affaire, propose à un jeune policier en uniforme, Steve Burns - qui possède les caractéristiques physiques des victimes - d’infiltrer la communauté gay. Comme il ambitionne de devenir "enquêteur", Steve, voyant la possibilité d’une rapide promotion, accepte, en dépit du danger qu’il encourt.
Installé dans un appartement de Greenwich Village, Steve fréquente toutes les nuits les lieux de rendez-vous homosexuels : bars, discothèques, boîtes de nuit, jardins publics.
L’assassin, habillé d’un blouson de cuir à pièces métalliques cliquetantes, porteur d’une casquette de motocycliste et le visage dissimulé derrière des lunettes de soleil, frappe par deux fois encore..
N°67 DU TOP 100 DES MEILLEURS THRILLER DE BEPOLAR
Cruising
Avec : Al Pacino, Karen Allen, Paul Sorvino
Année : 1980
De quoi ça parle ?
Steve Burns, jeune policier hétérosexuel, accepte d’enquêter sur une série d’assassinats d’homosexuels dans le milieu sado-masochiste de New York. Conscient d’avoir été sélectionné pour sa ressemblance physique avec les victimes, il y voit néanmoins la possibilité d’accélérer sa promotion. Il ignore encore toutefois que cette expérience va le changer à jamais...
C’est culte parce que…
Très souvent cité pour sa séquence légendaire du club échangiste homosexuel (reprise par Gaspar Noé dans Irréversible en 2002), Cruising ne se veut en définitive pas si sulfureux – même si Friedkin avait longtemps laissé entendre que le montage original se montrait bien plus brutal (probablement pour achalander le bourgeois en mal de sensations). Reste que l’important est ailleurs : le réalisateur de L’Exorciste s’amuse ici notamment à rapprocher son antihéros du personnage de Dorothy dans
Le Magicien d’Oz, en ce sens qu’il traverse lui aussi une sorte de voyage initiatique.
Sauf que sa trajectoire à lui s’apparente plus nettement à un cauchemar où l’enquêteur devient l’appât, un enfer largement redoublé par l’atmosphère moite et malsaine des bas-fonds de New York. La photographie, qui rappelle parfois les scènes nocturnes des gialli de Mario Bava, conforte ce sentiment
d’oppression. Dans ce tableau impitoyable de la police et de l’ostracisation des homosexuels, Friedkin glisse notamment un sous-texte sur le sida. Mentions spéciales pour Al Pacino, stupéfiant d’ambivalence dans les scènes de drague filmées façon documentaire, et pour le truchement entre réel
et simulation (dans les scènes préparatoires des meurtres) qui impose une peur viscérale.
Ce que le film apporte au thriller
Comme dans Sorcerer ou Police Fédérale Los Angeles, deux autres grands films de William Friedkin, l’on ne sait jamais tout à fait d’où provient la peur dans Cruising. Le cinéaste semble en effet toujours résolu à provoquer dans l’esprit du spectateur des sensations de l’ordre de l’intangible.
Un peu comme si chaque fois une force surnaturelle (une violence universelle refoulée ?) survolait l’ensemble. Mais Cruising demeure aussi un authentique film noir, un thriller horrifique dont la particularité est bien de transporter l’enquête dans un espace jusqu’alors inconnu au cinéma : les
communautés homosexuelles, dont la représentation s’avère aussi caricaturale que bienvenue. Derrière les manteaux de cuir, derrière les chaînes et les lunettes de soleil, le tueur se cache quelque part, mais où ?
Voir en ligne : Le Top 100 des meilleurs films thrillers de BePolar