- Auteur : Cédric Sire
- Editeur : Presses de la Cité
- EAN : 9782258115699
Sire Cédric revient avec Du feu de l’enfer aux Éditions Presse de la Cité
Plongez dans les légendes urbaines et dans les dérives des puissants...
Comment est née l’idée Du Feu de l’enfer ? Qu’avais-tu envie de raconter avec ce roman ?
Sire Cédric : J’avais envie de jouer, une nouvelle fois, avec ces légendes urbaines qui font désormais partie de notre culture populaire, sans doute parce qu’elles ont une base de réalité sous les fantasmes. En l’occurrence, ces histoires de notables qui feraient des soirées spéciales, au cours desquelles on oscillerait entre jeux SM et vrais meurtres. Je me suis dit que ce serait exactement ce qui se passerait, aujourd’hui, si les Hellfire Clubs anglais existaient encore. J’ai eu envie de présenter l’histoire du point de vue d’une personne innocente, une vraie âme pure, qui découvrirait peu à peu l’enfer sulfureux sous la surface de notre quotidien…
"Que faire quand on commence à comprendre que des gens intouchables commettent des choses horribles"
Est-ce que tu peux nous esquisser l’intrigue ?
Sire Cédric : Le roman se déroule à Montpellier. Tout commence quand le frère de Manon, Ariel, débarque au milieu de la nuit chez elle, ivre mort. Le lendemain, en ouvrant les yeux, Manon se retrouve avec une tache de sang au plafond. Son voisin s’est suicidé. Une question s’installe peu à peu : et si, parmi tous les accidents et les suicides qui se produisent quotidiennement, certains n’étaient pas des accidents ou des suicides ? Que faire quand on commence à comprendre que des gens intouchables commettent des choses horribles, et que personne ne s’en rend compte, parce qu’il n’y a jamais de preuve ? Et surtout, comment échapper à ces gens sans visage quand ils décident de vous éliminer ?
Qu’est-ce que tu peux nous dire sur Ariel et Manon ? Ce sont quels genre de personnages ?
Sire Cédric : Manon est la jeune femme pure dont je parlais, la « dernière survivante » de toute bonne histoire d’horreur dans les règles du genre. Elle a passé sa vie à veiller sur son frère Ariel, à rattraper toutes ses conneries car il a toujours eu la fâcheuse habitude de traîner avec des gens à problèmes. Au début du roman, alors qu’il est évident qu’Ariel s’est encore mis dans de sales draps, elle se jure de ne plus l’aider, de ne même plus avoir le moindre rapport avec lui. Elle a déjà assez de problèmes avec sa vie sociale inexistante, en grande partie à cause de son travail : elle est thanatopractrice, un travail qu’elle aime mais qui lui laisse peu de temps pour les relations avec les vivants. Cette histoire est avant tout basée sur ces deux personnages et leur relation houleuse.
"Aucun fantastique cette fois, non. L’histoire n’en avait pas besoin"
Toujours au rayon de tes héros, est-ce que tu peux nous parler du Capitaine Raynal ? C’est quel genre de bonhomme ?
Sire Cédric : Raynal, c’est le genre de flics que j’aime placer dans mes romans : un dur à cuire, toujours hors des clous, aux méthodes parfois aussi brutales que les malfrats qu’il traque. Il vient d’être muté de Paris dans le Sud, c’est donc un autre personnage qui découvre la situation en même temps qu’Ariel et Manon. Il y a une attirance immédiate entre Manon et lui, tandis qu’Ariel, qui déteste viscéralement la police, ne peut bien sûr pas le supporter. Raynal recrute un jeune bleu, Sélim Achour, pour l’aider à enquêter en marge de leurs affectations, et entre autre se pencher sur une série de crimes rituels. Ces deux flics portent une partie de l’histoire sur leurs épaules et ils vont devoir, eux aussi, faire des choix compliqués.
Dans tes précédents romans, il y avait une touche de fantastique. Est-ce que c’est encore le cas ?
Sire Cédric : Aucun fantastique cette fois, non. L’histoire n’en avait pas besoin, et je suppose qu’elle n’est que plus flippante ainsi. Mais ce n’est pas un changement de cap pour autant, simplement une évolution logique dans l’univers que j’aime : le mystère et l’angoisse sont au cœur du livre, et les scènes sanglantes que j’affectionne toujours aussi présentes. Je pense que c’est le roman dans lequel j’ai tué le plus de monde !
Tu as une jolie tournée de rencontres avec les lecteurs. Quelle place cela a-t-il pour toi ? C’est important dans ta vie d’auteur ? Et est-ce que ça influence parfois tes romans ensuite ?
Sire Cédric : La tournée promo est un moment que j’adore ! Indispensable, bien sûr, pour que le livre soit vu, mais rencontrer les lecteurs est la meilleure des récompenses pour moi : j’aime les gens, j’écris pour eux, j’aime donc échanger avec eux. Cette période de déplacements est aussi une respiration entre deux livres : tandis que l’un est concrétisé sous forme de papier, le suivant est encore à l’état abstrait, juste quelques idées tournant dans la tête. Toutes mes rencontres à ce moment-là, les discussions que j’ai, l’actualité que j’entends, les lieux où je me rends, influencent forcément le livre que je vais écrire ensuite, dans la forme comme dans le fond. Si j’ai situé l’intrigue du Feu de l’enfer à Montpellier, c’est notamment parce que j’y étais allé, que j’ai arpenté ses rues, que j’ai visité son jardin des plantes (qu’on retrouve dans le roman). Et le fait que mon héroïne soit thanatopractrice doit beaucoup à ma rencontre avec une lectrice qui fait ce métier, et avec qui j’ai longuement discuté de son quotidien…
Dernière question, sur quoi est-ce que tu travailles ? Tu as un nouveau projet en route ?
Sire Cédric : Les bases de mon prochain roman se mettent en place tout doucement. On verra bien où cela me mènera, cette fois !