
- Auteur : François Médéline
- Editeur : La manufacture de livres
Thriller et politique, François Médéline revient sur l’écriture de son roman.
François Médéline nous présente son ouvrage Tuer Jupiter, paru aux éditions la Manufacture de livres, lors d’un entretien avec la librairie Mollat.
« Le 2 décembre 2018, le corps du plus jeune président de la République française, Emmanuel Macron, rejoint le Panthéon devant les spectateurs du monde entier. Le pays, le gouvernement et ses proches demeurent incrédules face à son assassinat. Ne reste plus qu’à remonter le temps pour suivre les ramifications du complot qui a conduit à cette fin. »
L’auteur s’était aussi confié à Bepolar dans une interview en septembre dernier, où il nous expliquait son choix de tuer le président de la République.
« François Médéline : Je ne sais pas comment m’est venue l’idée principale. Sans doute mon admiration sans borne pour James Ellroy qui a écrit American Tabloïd et la référence explicite à JFK qu’Emmanuel Macron a mis en scène dès le début de son ascension politique, jusqu’à l’image donnée par son couple, assez glamour et post-moderne, dans la presse people. Mais je n’ai évidemment pas tué le Président de la République, j’ai tué un personnage de fiction que j’ai choisi d’appeler Emmanuel Macron, et qui renvoie évidemment au personnage politique Emmanuel Macron qui se met en scène, en racontant une histoire aux Françaises et aux Français, celle d’un jeune homme qui fait différemment de ses prédécesseurs et qui va changer le réel pour de bon, annonçant que les vraies réformes n’ont jamais été faites depuis trente ans et que lui va mener cette vraie révolution politique qui consiste à appliquer son programme. C’est d’ailleurs assez irrationnel de vouloir appliquer un programme politique et de réclamer aux représentants élus de l’appliquer. Si les gens savaient comment un programme est construit, pour capter des clientèles électorales, ils ne demanderaient jamais son application. d’autant qu’un programme politique est figé à un instant et que la réalité politique, sociale et économique ne l’est pas. Pour répondre précisément à votre question, j’ai tout de suite vu que cette idée transgressive, le blasphème républicain suprême, permettait de très bien rendre compte de notre époque qui se caractérise par l’effondrement des couples classiques de la philosophie occidentale, par exemple de la porosité entre le vrai et le faux. J’ai voulu écrire sur ce que nous appelions avant le « virtuel », cette matière qui tourne à la vitesse de la lumière, et qui a pris le pouvoir sur l’empire, ce que nous appelions avant le « réel », ce dernier étant beaucoup trop lent pour suivre le rythme de l’empilement insensé des datas et de leur circulation. »