Après trois livres sur les souvenirs de sa vie d’espion, Olivier Mas nous offre son premier roman. Interview.
Bepolar : Après trois livres dans lesquels vous racontiez votre ancienne vie d’espion, vous vous lancez dans un roman. Pourquoi avez-vous eu envie de passer à la fiction ?
Olivier Mas : Écrire un roman était pour moi un passage obligé depuis longtemps. C’était l’un de mes objectifs principaux que je gardais en ligne de mire, l’espionnage se prêtant parfaitement à la fiction. En tant que lecteur, je suis très exigeant sur le niveau de réalisme apporté par l’auteur. Or, qui de mieux qu’un ex-espion pour raconter une histoire d’espionnage ? J’ai souhaité écrire un roman que j’aurai aimé lire.
Bepolar :Comment est née l’intrigue du Walk-in ?
Olivier Mas : L’intrigue est évidemment inventée de toutes pièces. Mais elle repose sur une expérience personnelle de plus de quinze années passées à la DGSE. Les problématiques qui se posent aux personnages du roman sont celles que doivent gérer, chaque année, les officiers traitants du service en poste extérieur : manipulation, contre-manipulation, mise en place d’une relation de confiance, puis au final : la déception ou le succès.

Bepolar :Qu’est-ce qu’un Walk-in ?
Olivier Mas : Il s’agit d’un terme anglo-saxon couramment utilisé dans le jargon de l’espionnage. Un walk-in est un volontaire qui vient se présenter, de sa propre initiative, à une ambassade étrangère pour proposer du renseignement. Bien souvent, le walk-in est un affabulateur en quête d’une récompense, ou pire : un membre d’un service de renseignement adverse impliqué dans une opération de contre-espionnage. Parfois, le walk-in est au contraire une pépite et le renseignement proposé d’excellente facture. D’où la difficulté pour un service de renseignement : savoir rapidement trier les cas qui se présentent à lui. Idéalement, sans se tromper ! Car, en espionnage, la sanction se paye très cher.
Bepolar :On y suis le jeune Alexandre qui travaille au sein de la DGSE, au Liban. Qui est-il au début du roman ? Comment pourriez-vous nous le présenter ?
Olivier Mas : Alexandre est militaire de formation et ancien parachutiste. Il dispose donc d’une certaine expérience opérationnelle. Mais il découvre la DGSE, qu’il a intégrée cinq ans auparavant. Le lecteur le suit lors de sa première affectation à l’étranger, dans un poste exposé que la hiérarchie du service surveille comme le lait sur le feu. Alexandre doit donc faire ses preuves. C’est un jeune homme sous pression, qui n’est pas vraiment aidé par ses collègues du moment.

Bepolar :Vous situez votre action au Liban. C’est une région parfaite pour parler d’espionnage aujourd’hui ?
Olivier Mas : Elle est effectivement parfaite. Particulièrement pour moi, car je connais très bien le Liban ! J’ose dire que c’est un pays que j’ai dans le sang. J’y ai vécu intensément de nombreuses années, y compris dans ma jeunesse. La lumière, l’accent typique et les expressions libanaises, les odeurs de la cuisine locale et des narguilés : tout cela est profondément inscrit dans mon ADN. C’est aussi une terre d’espionnage où les principaux services de renseignement, parmi les meilleurs au monde, évoluent sur un très petit territoire.
Bepolar :Le roman se déroule en 2015. Pourquoi ces dix ans ? Vous aviez besoin d’une période avec du recul ?
Olivier Mas : 2015 est une période forte pour la région, confrontée à la guerre civile syrienne, à l’apogée de l’Etat islamique et à l’implication directe de toutes les puissances : Russie, Etats-Unis, Iran, Hezbollah libanais, Israël. Et bien sûr la France, qui depuis le protectorat des années 20, reste profondément attaché au pays du cèdre.
je réfléchis à un deuxième roman
Bepolar :Qu’est-ce que vous aimeriez que les lecteurs et lectrices retiennent une fois la dernière page tournée ?
Olivier Mas : Je ne me suis pas nécessairement posé cette question en écrivant ce premier roman. J’ai surtout cherché à écrire un livre qui me plaise, d’abord à moi, en espérant que cette logique débouche sur une bonne histoire. Mais c’est une excellente question ! il est certain que je souhaite que le Walk-in apporte quelque-chose à mes lecteurs. Peut-être l’idée que l’espion est un homme, ou une femme, comme les autres. Un être humain avec ses insuffisances, ses bassesses parfois, mais aussi une capacité à se relever.
Bepolar :Sur quoi travaillez-vous désormais ? Quels sont vos projets ?
Olivier Mas : Je travaille à l’écriture de scénarios pour le cinéma. Et je réfléchis à un deuxième roman en poursuivant l’idée d’une trilogie autour de personnages récurrents. Ceux du Walk-in. On devrait donc retrouver Alexandre, Solange et Jean au gré de leurs affectations respectives.
Bepolar :Qu’est-ce qui fait un bon polar ?
Olivier Mas : C’est un type de roman qui doit nous embarquer et que l’on ne doit pas pouvoir lâcher avant de l’avoir terminé. Un solide suspens, un ou des personnages attachants, et des péripéties qui surprennent : c’est à mon avis le bon cocktail.
Photo d’Olivier Mas par Jean-Philippe Baltel copyright Flammarion

























































































































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