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L’interrogatoire de Christiana Moreau

Bepolar : Comment est née l’idée de ce roman ?
Christiana Moreau : Tout est parti du film Tous les soleils que Philippe Claudel a réalisé en 2010 avec Stefano Accorsi et Clotilde Courau. Je ne me souviens guère de l’histoire, par contre la musique de la bande originale a été un vrai coup de foudre. Pendant des années, j’ai beaucoup écouté l’album La tarantella : Antidotum tarantulae, un album de L’Arpeggiata et Christina Pluhar, Lucilla Galeazzi et Marco Beasley. À cause de l’album, je me suis intéressée à la tarentelle et à l’araignée tarentule qui provoque par sa morsure cette danse folle qui peut mener à la transe, une danse de libération du poison inoculé, mais aussi des contraintes lourdes à porter dans ce sud de l’Italie, surtout si on est une femme. Je trouvais que c’était un beau sujet peu exploré. J’ai imaginé une histoire romanesque évoluant dans cette région entre traditions millénaires et émancipation.
 
Bepolar : Vous nous emmenez dans les Pouilles, une région particulière de l’Italie. Pourquoi avoir choisi ces lieux ? Et comment ont-ils influencé votre récit ?
Christiana Moreau : J’ai choisi ce lieu parce que les Pouilles sont le berceau de la tarentelle, cette danse traditionnelle issue du fond des âges et qu’il était impératif d’y situer mes personnages. J’y suis allée en 2019 pour le festival La notte della taranta. Je voulais voir comment cela se déroulait dans les neuf villages où se déplace le festival encore très authentique, sauf le dernier jour pour un méga concert à Melpignano, qui rassemble plus de cent cinquante mille personnes.
J’avais aussi entendu parler de cette catastrophe des oliviers malades, attaqués par une bactérie, qu’il fallait abattre par milliers et je voulais savoir comment les agriculteurs cherchaient des solutions pour essayer d’enrayer ce mal.
Enfin, ces paysages splendides ont imprégné mon roman de soleil, de lumière et de beauté, un mélange de douceur et de rudesse que j’ai tenté de rendre au mieux entre les pages de mon livre.


 
Bepolar : Elisa a un rêve, celui de chanter ! Qu’est-elle (au moins au début du roman) ? Comment la voyez-vous ?
Christiana Moreau : C’est une jeune fille qui a un don, une voix magnifique et qui ne peut se résoudre à être agricultrice comme sa famille, comme ses ancêtres. Bien qu’elle soit attachée à sa région et consciente des problèmes inhérents aux oliviers malades, elle ne veut pas renoncer à son rêve. C’est une fille d’aujourd’hui, qui a évolué et qui refuse de se soumettre à la volonté de son père.
 
Bepolar : Il y a une araignée comme fil rouge du livre. Pourquoi ce choix ?
Christiana Moreau : L’araignée est intimement liée à l’histoire. C’est elle qui provoque la danse de la tarentelle par sa morsure. Il se dit que l’araignée communique par la pensée avec sa victime, qu’elle peut lui souffler de danser et que ce sortilège ne cesse qu’à sa mort. J’ai donc pris le parti de lui donner la parole à la fin des chapitres sous la forme d’un petit quatrain qui s’inscrit dans la tradition musicale.
 

Bepolar : Vous parlez également du poids des traditions et du passé. Vous vouliez nous en faire sentir le poids ?
Christiana Moreau : Oui, c’est important de comprendre ce poids et la volonté qu’il faut à mes héroïnes pour s’en libérer. La grand-mère n’a pas pu parce que dans les années d’après-guerre ce n’était pas encore possible. Les hommes de son clan vont briser ses rêves, mais les temps ont changé et elle va aider sa petite-fille a réaliser ce qu’elle n’a pas eu le courage ou l’opportunité de faire elle-même.
 
Bepolar : Qu’est-ce que vous aimeriez que vos lecteurs et lectrices gardent de votre histoire en refermant votre livre ?
Christiana Moreau : Je voudrais qu’ils gardent l’image de femmes fortes, rebelles, qui refusent de se soumettre à la volonté des hommes, à la rudesse du sol natal et qui forcent leur destin. J’aimerais aussi qu’ils conservent dans le cœur du soleil, de la lumière, de la musique et des paysages sublimes.
 
Bepolar : Quels sont désormais vos projets ?
Christiana Moreau : J’ai envoyé un manuscrit à mon éditrice et j’espère qu’elle va le lire bientôt. Ce sera une histoire qui se situe dans les Hautes Fagnes, une belle région sauvage de Wallonie puisque je suis Belge. J’ai écrit ce roman pendant le confinement covid où l’on devait rester dans nos frontières et j’ai redécouvert ce superbe territoire proche de chez moi.


Photo : Moreau Christiana (c) Catherine Versé et Pascal Winkel.jpg

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