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X : Ti West réinvente le slasher

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Résumé :

Fin des années 70, une équipe de tournage investit une maison isolée du fin fond du Texas pour y réaliser un film X. À la tombée de la nuit, les propriétaires des lieux surprennent les cinéastes amateurs en plein acte. Le tournage vire brutalement au cauchemar.

D’emblée, le surcadrage initial nous fait entrer dans une forme de théâtralité nantie de tous les éléments du film d’horreur : une maison inquiétante, une scène de crime, des policiers désarmés, une télévision qui semble vivre de manière autonome, crachant les sermons d’un télévangéliste illuminé. L’horreur a déjà eu lieu, reste à tirer le fil qui nous mène jusqu’à la catastrophe. Mais X ne fonctionnera pas selon les modalités d’un slasher lambda façon Netflix, où il s’agit de prendre à la gorge le destinataire par le biais d’une séquence spectaculaire, avant de remplir le cahier des charges qui commande la présence d’une structure analeptique, artificiellement nourrie par des personnages stéréotypés et des situations dupliquées.
Le long métrage de Ti West, comme les grands slashers auxquels il se réfère (Halloween, Massacre à la tronçonneuse) sait prend son temps, quitte à le dilater à travers des scènes quasi descriptives qui saisissent le corps d’une nageuse dans un lac ou la lente et pénible marche d’un vieillard dans un champ. Certes, des indices signalent que la tragédie est imminente. En somme, ça va saigner, comme nous l’indique ce cadavre de vache mis en charpie par un camion, qui suscite la réaction effrayée des personnages, sans qu’on doute un instant du caractère ironique de la scène : pauvres héros, ignorants du symbole, tremblez par avance ! Mais, passé ce premier moment gore, une bonne moitié du film, plutôt avare de ses effets, s’attache à densifier le regard que nous portons sur ces personnages partis tourner un porno indépendant en pleine cambrousse, dans une maison isolée. Là où trop de slashers ont malheureusement sacrifié leurs protagonistes sur l’autel de l’outrance horrifique, X s’avance de manière plus fine, pour ouvrir le champ des interprétations.
Parmi elles, figure un vieil attelage propre au slasher, moqué par Scream, où le sexe est souvent puni par la mort, mais le film lui donne un prolongement plus inconfortable : celui d’une vengeance liée à l’âge. Malheureuse de ne plus être désirée, la vieille femme, Pearl, entreprend de tuer tous les personnages qui la renvoient à une sexualité qu’elle n’a plus. Les hommes sont les premières victimes de cette fureur amère : l’irascible RJ et le caricatural Wayne, représentants de la domination masculine, sont expédiés ad patres. Mais les femmes ne sont pas épargnées, notamment Bobby-Linne, sorte de simili-Marilyn, que sa morgue condamne au bord du même lac où, quelque temps plus tôt, la triomphante Maxine nageait tranquillement. Il y a bien sûr, dans cette comptabilité macabre, le réflexe de discerner un ordre symbolique, propre au cinéma post #MeToo, où les stéréotypes sexistes sont battus en brèche. Mais X radicalise le propos : l’envie sexuelle de Pearl finira par être comblée et la caméra s’attardera son corps qu’étreint son mari, la jouissance des personnages mettant en pause le massacre en cours.
Cependant, il serait simpliste de réduire l’histoire à la simple défense d’un désir féminin, contrôlé par la domination masculine, parce que la conflictualité existe au cœur même de la relation entre les femmes : Pearl jalouse Maxine d’être jeune et cette dernière ne compte pas renoncer à son anatomie triomphante. Dans cette perspective, l’affrontement final entre les deux héroïnes constitue une véritable lutte de pouvoir, dans un champ de ruines où tous les hommes sont morts.
Premier volet d’une trilogie, X est certainement l’un des meilleurs films d’horreur de cette année 2022, porté par le talent de Mia Goth.

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