- Auteur : Patricia Melo
- Traducteur : Elodie Dupau
- Genre : Roman noir, Drame
- Editeur : Buchet Chastel
- Date de sortie : 24 août 2023
- EAN : 9782283036785
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Résumé :
Brésil, État de l’Acre. Une jeune avocate originaire de São Paulo se rend dans cette région partiellement couverte par la forêt amazonienne pour suivre le procès des assassins d’une jeune indigène.
Sur place, elle découvre la beauté hypnotique et mystérieuse de la jungle, mais aussi sa part sombre, les injustices et les tragédies vécues au quotidien par les populations locales.
S’initiant aux rituels ancestraux des peuples indigènes d’Amazonie et notamment à la prise de l’ayahuasca, un puissant hallucinogène, la jeune femme s’engage dans une quête de justice, pour les femmes qui l’entourent et pour elle-même.
spitfire89 5 septembre 2024
Celles qu’on tue - Patrícia Mélo
Un roman percutant car Patrícia Melo se penche sur le sujet des féminicides , une lecture dont on ne ressort pas indemne.
Un livre très sombre avec des Trigger warning, Mutilation, Violence physique et psychique. L’autrice met en lumière cette réalité brutale. Un livre basé sur des faits réels, un sujet difficile, insoutenable mais crucial. Un texte engagé et sans concession. Une reflexion à la fois politique et social, la plume de l’autrice est fluide et incisive.
On retrouve de l’émotions, un livre qui questionne sur la réalité et l’inaction à différents niveau.
Je recommande.
"Vous vous faites larguer et vous nous tuez. Vous vous trouvez une maîtresse et vous nous tuez. Vous vous sentez humiliés et vous nous tuez. Vous rentrez fatigués du travail et vous nous tuez. Et au tribunal, vous dites tous que c’est notre faute. Nous, les femmes, nous savons provoquer. Nous savons vous taper sur les nerfs. Nous savons rendre la vie d’un mec impossible. Nous sommes infidèles. C’est notre faute. C’est nous qui provoquons. Au final, qu’est-ce qu’on fabriquait à cet endroit ? A cette fête-là ? A cette heure-là ? Dans cette tenue ? Au final, pourquoi avons-nous accepté la boisson qu’il nous a offert ?"
Chineuse Delecture 5 septembre 2024
Celles qu’on tue - Patrícia Mélo
Une lecture glaçante pour son côté fait divers prenant mais peu convaincante dans sa partie ésotérique mystique qui pour moi dessert son propos. Les passages qui mélangent témoignages et hallucinations perturbent, et proposent peu de nuance dans la réaction à adopter. La misandrie devenant alors une formalité ne prônant pas l’égalité mais la vengeance.
Nourriture livresque 4 septembre 2024
Celles qu’on tue - Patrícia Mélo
Bienvenue au Brésil, dans l’Etat de l’Acre, un endroit où les personnes indigènes vivaient en parfaite harmonie avec la nature, et où l’Homme blanc a tout déséquilibré, que ce soit au niveau environnemental ou social.
"Une jeune avocate originaire de São Paulo se rend dans cette région partiellement couverte par la forêt amazonienne pour suivre le procès des assassins d’une jeune indigène.
Sur place, elle découvre la beauté hypnotique et mystérieuse de la jungle, mais aussi sa part sombre, les injustices et les tragédies vécues au quotidien par les populations locales.
S’initiant aux rituels ancestraux des peuples indigènes d’Amazonie et notamment à la prise de l’ayahuasca, un puissant hallucinogène, la jeune femme s’engage dans une quête de justice, pour les femmes qui l’entourent et pour elle-même."
Ce livre est clairement écrit pour dénoncer le taux important de féminicides dans cette région, mais surtout l’impunité des hommes, et plus particulièrement des descendants des anciens colons.
Les femmes ne sont déjà pas considérées comme étant les égales des hommes par certains, les femmes indigènes le sont encore moins. Alors quand des jeunes issus de la classe dominante font preuve de barbarie sur une jeune fille indigène, il faut sacrément être pugnace pour faire éclater la vérité.
Dans cette histoire, trois femmes, dont la narratrice, sont bien décidées à faire rendre justice, envers et contre tous.
Mais les choses ne se passeront pas forcément comme elles l’auraient souhaité.
Ce récit, très prenant, s’alterne avec des faits divers (comme on peut malheureusement aussi en voir chez nous), et avec l’exploration d’un univers onirique par la narratrice (qui s’initie aux rites chamaniques).
L’histoire m’a passionnée, même si certains faits sont difficiles à lire, tellement ils sont violents. Ils nous rappellent que de tels actes ont lieu un peu partout dans le monde, et qu’en France, si la parole des femmes étaient mieux prise en compte, le taux de féminicides pourrait nettement diminuer.
J’ai également beaucoup aimé la psychologie des personnages, qui sert très bien l’histoire et montre les conséquences des violences faites aux femmes, sur les proches.
J’ai trouvé intéressant de découvrir ce qu’il se passe dans cette région du monde d’un point de vue environnemental et sociologique, mais aussi de mieux connaître la culture de ce peuple meurtri.
Cela dit, il y a un point de vue, délivré par l’autrice, qui m’a passablement dérangé. Dans les chapitres oniriques, les femmes partent en guerre contre les hommes, et le propos n’est pas du tout nuancé : tous les hommes sont à mettre dans le même panier.
Je mets cela un peu à part, car c’est de l’ordre du rêve, et même si l’histoire en elle-même dénonce de manière très forte ce qu’il se passe là-bas, il m’a semblé que le propos y était moins virulent.
Musemania 22 mars 2024
Celles qu’on tue - Patrícia Mélo
« Celles qu’on tue » traite d’un sujet difficile puisqu’il s’agit de celui des féminicides et plus particulièrement au Brésil, dans l’état de l’Acre. Il s’agit d’un véritable fléau en Amérique du Sud (même s’il fait également beaucoup de ravages dans le monde entier).
J’ai apprécié la découverte de cette autrice brésilienne, considérée comme l’une des plumes brésiliennes contemporaines les plus importantes.
J’ai également apprécié l’ancrage dans l’actualité récente du Brésil par l’évocation des nombreux dégâts occasionnés par la politique dévastatrice de l’ancien président Bolsonaro, notamment au niveau écologique en Amazonie.
Malgré le poids des thèmes abordés, il y a quelque chose de poétique dans la plume de l’autrice, Patrícia Mélo. Son écriture, fluide mais aussi très sombre, marquera les lecteurs.
J’ai un peu moins aimé dans ce livre les chapitres « ésotériques » présentant le chamanisme et les rites ancestraux des peuples indigènes. Cela ne bloquera certainement pas tous les lecteurs, mais mon esprit trop cartésien a parfois pris le pouvoir…
Malgré cet élément, ce roman noir violent devrait vous toucher comme je l’ai été. Dénonçant brillamment les violences perpétrées contre les femmes et les injustices dont elles sont fréquemment victimes, cette chronique sociale est à lire comme un texte qui se veut engager mais aussi ô combien réaliste.