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L’interrogatoire d’Olivier Gallien pour Sève !

Bepolar : Comment est née l’idée de ce nouveau roman ?
Olivier Gallien : Après l’écriture de mon premier roman, qui se déroulait dans le froid, dans un univers citadin détruit, aux tonalités très grises, j’avais envie de prendre le contrepied et d’écrire une histoire qui se passerait sous un soleil caniculaire, au centre de la végétation. Je voulais écrire sur la complexité du sentiment d’appartenance ou de non-appartenance à une terre, sur les dégâts que peuvent provoquer la non-communication au sein d’une famille, sur l’amour filial. Sur les mécanismes qui entrainent une personne vers la violence presque malgré elle.

Bepolar :Quels sont vos liens avec l’île de beauté ?
Olivier Gallien :Ma grand-mère paternelle était native de Sartène. Elle vivait là-bas avec mon grand-père et une partie de ma famille. Elle avait sept frères et soeurs mais aucun n’a eu d’enfants. Certains étaient très présents dans nos vies, nous étions avec mes frères, comme des petits enfants par procuration.
Lorsque j’étais enfant, j’y ai passé beaucoup de temps avec mon père, mes frères. C’est aussi pour ça que le roman se déroule en 1993, parce que je voulais écrire sur la Corse de mon enfance, les odeurs, les saveurs, les couleurs. Les sens évoluent avec l’âge et ne sont plus tout à fait les mêmes, reste le souvenir de ce qu’ils ont été. Ce qui m’intéressait, c’était d’essayer de retrouver ces sensations perdues, cette Corse qui est entre le fantasme et la réalité de ce que j’ai vécu.

Bepolar :Ghjulia revient passer quelques jours chez son cousin Jean, plusieurs années après le suicide de son frère. Qui est-elle à vos yeux ? Le sait-elle elle même ? Comment vous pourriez nous la présenter ?
Olivier Gallien :Ghjulia est une femme qui a construit sa vie malgré ses racines. Elle n’a jamais réussi à faire la paix avec ce qu’elle aurait pu être. Elle a un sentiment de rejet vis à vis de la Corse, une détestation mêlée d’un amour immense. Quelque chose de très trouble dans son esprit. C’est aussi pour ça qu’elle y retourne, pour essayer de comprendre, de trouver une forme d’apaisement. C’est une femme forte, avec de nombreuses failles, qui va se révéler à mesure que le roman avance.

Bepolar :Qu’aviez-vous envie de raconter avec ce roman, l’histoire d’une famille dont les membres qui n’arrivent pas à communiquer entre eux ?
Olivier Gallien :La non communication au sein de la famille est un élément important du roman, oui. Cet amour, ces douleurs qu’on ne peut exprimer lorsque l’on vit, que l’on a grandi dans une famille trop pudique, taiseuse. Les séquelles que cela peut laisser. Mais c’est aussi un roman sur la violence, la beauté des nouvelles rencontres et du sentiment amoureux naissant, sur le dépassement de soi et sur le féminin.

Bepolar :Pourquoi avoir placé votre histoire en Corse ? Aurait-elle été différente ailleurs ?
Olivier Gallien :Elle aurait forcément été différente ailleurs. La Corse a une atmosphère qui lui est propre et j’ai essayé de rendre du mieux possible la façon dont je la ressens. Ailleurs, j’aurais été inspiré différemment, cela aurait donné un autre livre. Ailleurs, ce sera peut-être le prochain.

Bepolar :Vous racontez aussi la campagne corse, avec ses territoires, ses douilles de chasseurs et la chaleur d’un été. Vous vouliez mettre en scène une certaine ruralité alors que votre précédent roman Dans la neige ardente, nous plongeait dans l’enfer d’une ville bombardée en plein hiver ?
Olivier Gallien :Oui, ma vie a été partagée entre les grandes villes et les lieux plus isolés. Les deux décors me parlent différemment mais leur potentiel romanesque est infini. En fonction des personnages, de l’histoire que je veux raconter, ils s’imposent à moi.

Un bon polar pour moi, c’est justement un livre qui ne suit pas les codes du genre

Bepolar :Quels sont désormais vos projets ? Sur quoi travaillez-vous ?
Olivier Gallien :J’ai plusieurs projets d’écriture en cours. Mais il est un peu tôt pour en parler.

Bepolar :Qu’est-ce qu’un bon polar selon vous ?
Olivier Gallien :Un bon polar pour moi, c’est justement un livre qui ne suit pas les codes du genre, qui arrive à s’éloigner du schéma classique du meurtre, de l’enquête, du policier… Je préfère les romans noirs comme ceux de Sandrine Colette par exemple, ou certains de Patrice Gain. Ce sont des auteurs qui n’ont pas peur de se réinventer à chaque parution, et ils arrivent à sonder l’âme humaine dans ce qu’elle a de plus beau et de plus tragique.

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