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À retardement - Franck Thilliez

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Résumé :

Quand on bascule dans la folie, il est souvent trop tard !

Unité pour malades difficiles de Chambly. Un nouveau patient est accueilli. Délirant, sans papiers, inapte à la garde à vue, celui-ci a poussé sans raison un passager sur les rails et prétend " fuir des vers ".
Seine-Saint-Denis, à cinquante kilomètres de là. Sharko et son équipe découvrent le corps d’un quinquagénaire sauvagement assassiné près de son lit. Chez lui, aucune empreinte digitale ni trace d’ADN, pas même les siennes.
Qui sont ces deux hommes ? Quelles sont leurs histoires ?

Source : Lisez / Fleuve


Voir en ligne : Existe en Livre audio chez LIZZIE

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Vos #AvisPolar

  • L’atelier de Litote 3 juin 2025
    À retardement - Franck Thilliez

    J’ai refermé "À retardement" avec ce mélange d’admiration et de malaise que seuls les romans de Franck Thilliez savent provoquer. Le cadre est immédiatement oppressant : une Unité pour Malades Difficiles, des patients en proie à leurs démons, et l’arrivée d’un homme en état de délire, couvert de sang, qui vient de précipiter un inconnu sous un train… L’enquête de Sharko démarre en parallèle, avec un cadavre atrocement mutilé et une absence totale d’indices. Deux affaires, deux mystères, une seule angoisse grandissante.
    Ce que j’ai adoré, c’est le sérieux avec lequel Thilliez aborde la psychiatrie. On sent qu’il s’est imprégné de cet univers, qu’il ne survole rien. Il parle de schizophrénie, de délires, d’isolement avec une précision presque clinique, mais sans jamais oublier l’humain derrière le trouble. C’est sombre, cru, parfois dérangeant, mais toujours juste. Le regard porté sur la maladie mentale évolue, et le roman y contribue à sa manière, en montrant qu’on peut se rétablir, qu’un esprit malade n’est pas forcément perdu.
    J’ai aimé retrouver Sharko, Lucie et Nicolas, même si j’ai trouvé leur présence plus effacée que d’habitude. Mention spéciale pour Éléonore, la psychiatre, que j’ai trouvée touchante et très bien écrite. Éléonore n’est pas une héroïne classique : elle doute, elle observe, elle s’inquiète. Confrontée à un patient mystérieux et dangereux, elle devient l’un des vecteurs principaux de notre plongée dans l’univers psychiatrique. C’est à travers son regard que l’on découvre les rouages de l’UMD, les protocoles d’isolement, les diagnostics incertains, et surtout la souffrance des patients. Même si certains passages m’ont semblé un peu longs, le final m’a totalement bluffée. Je n’ai rien vu venir.
    À retardement est un roman intense, sombre, brillamment documenté, c’est une plongée vertigineuse dans les ténèbres de l’esprit. Une lecture éprouvante, captivante, où l’on se perd avec plaisir. Franck Thilliez y prouve, une fois de plus, qu’il règne sur le thriller français avec une rigueur et une inventivité rares.
    https://latelierdelitote.canalblog.com/2025/05/a-retardement.html

  • L’atelier de Litote 3 juin 2025
    À retardement - Franck Thilliez

    J’ai refermé "À retardement" avec ce mélange d’admiration et de malaise que seuls les romans de Franck Thilliez savent provoquer. Le cadre est immédiatement oppressant : une Unité pour Malades Difficiles, des patients en proie à leurs démons, et l’arrivée d’un homme en état de délire, couvert de sang, qui vient de précipiter un inconnu sous un train… L’enquête de Sharko démarre en parallèle, avec un cadavre atrocement mutilé et une absence totale d’indices. Deux affaires, deux mystères, une seule angoisse grandissante.
    Ce que j’ai adoré, c’est le sérieux avec lequel Thilliez aborde la psychiatrie. On sent qu’il s’est imprégné de cet univers, qu’il ne survole rien. Il parle de schizophrénie, de délires, d’isolement avec une précision presque clinique, mais sans jamais oublier l’humain derrière le trouble. C’est sombre, cru, parfois dérangeant, mais toujours juste. Le regard porté sur la maladie mentale évolue, et le roman y contribue à sa manière, en montrant qu’on peut se rétablir, qu’un esprit malade n’est pas forcément perdu.
    J’ai aimé retrouver Sharko, Lucie et Nicolas, même si j’ai trouvé leur présence plus effacée que d’habitude. Mention spéciale pour Éléonore, la psychiatre, que j’ai trouvée touchante et très bien écrite. Éléonore n’est pas une héroïne classique : elle doute, elle observe, elle s’inquiète. Confrontée à un patient mystérieux et dangereux, elle devient l’un des vecteurs principaux de notre plongée dans l’univers psychiatrique. C’est à travers son regard que l’on découvre les rouages de l’UMD, les protocoles d’isolement, les diagnostics incertains, et surtout la souffrance des patients. Même si certains passages m’ont semblé un peu longs, le final m’a totalement bluffée. Je n’ai rien vu venir.
    À retardement est un roman intense, sombre, brillamment documenté, c’est une plongée vertigineuse dans les ténèbres de l’esprit. Une lecture éprouvante, captivante, où l’on se perd avec plaisir. Franck Thilliez y prouve, une fois de plus, qu’il règne sur le thriller français avec une rigueur et une inventivité rares.
    https://latelierdelitote.canalblog.com/2025/05/a-retardement.html

  • Marygira 2 juin 2025
    À retardement - Franck Thilliez

    Si j’avais moyennement été convaincue par « Norferville », je dois dire que ce coup-ci, Thilliez a su m’embarquer avec lui dans ce thriller complexe et captivant mêlant psychiatrie, meurtres énigmatiques et traumatismes familiaux. J’ai apprécié l’authenticité et la crédibilité des descriptions de l’univers psychiatrique derrière lesquelles on sent un véritable processus de recherches et de documentation sans tomber dans le jugement. Le style fluide et immersif fait naitre une tension croissante et une atmosphère oppressante, rythmées par une bonne dose de suspense toujours aussi bien maîtrisé. Le récit est ponctué de nombreux rebondissements bien construits qui maintiennent fortement en haleine. Au fil de la lecture, on réalise rapidement que des événements apparemment sans lien s’imbriquent ingénieusement. L’imagination de l’auteur a atteint ici des sommets effroyables et je me suis régalée avec l’univers très riche de ce véritable page turner.

  • universpolars 29 mai 2025
    À retardement - Franck Thilliez

    Rassurez-vous, ce bouquin n’a rien d’un recueil de poésie, même si vous allez suivre une succession de vers.

    C’est ici une véritable plongée dans les méandres de l’esprit humain, une histoire de fous, au sens propre comme au figuré. L’auteur exploite la complexité de la maladie psychique - joue avec ! -, tissant habilement ses dimensions humaines et judiciaires, pour déployer son intrigue.

    Autant vous dire que le terme « flou » prend ici toute sa profondeur, dans les deux cas de figure.

    Une unité pour malades difficiles se dresse comme l’une des toiles de fond sinistre de ce thriller. Le milieu psychiatrique exerce - il ne faut pas se mentir ! - une fascination troublante sur nos esprits soi-disant sains. Est-ce une peur ? Peur d’un aspect de nous-même non maîtrisable ?

    Certains parleront de « monstres », d’autres simplement d’âmes tourmentées, victimes de leurs propres esprits mais, quoiqu’il en soit, nous allons croiser de drôles de spécimens inquiétants dont la seule présence risque bien de vous déranger. D’où vient la folie ? Peut-on la manipuler ? Je ne pose pas cette question au hasard.

    Dans un parc de Paris, une femme s’évapore dans la nature, laissant un mari inquiet. Parallèlement, un homme se fait sauter la cervelle au domicile d’une psychiatre. Le cadavre d’un homme est retrouvé à son domicile, après avoir reçu plus de 50 coups de couteaux dans le coffre. C’est dans ce climat tendu que le duo Sharko / Hennebelle fera son entrée !

    Franck Thilliez tient le lecteur avec plusieurs arguments qu’il distille tout au long du récit. Ce qui me fascine particulièrement, c’est l’imprévisibilité qui règne dans cet univers psychiatrique. À cela s’ajoute la troublante attraction exercée par ces hommes que la société a choisi de "parquer" loin des regards, ces êtres considérés comme "morts" au sein même de notre monde.​​​​​​​​​

    La psychiatrie et le judiciaire représentent deux mondes que tout oppose - si si … -, mais l’auteur leur donne ici l’occasion d’unir leur force par le biais de quelques personnages complexes.

    Mais le coup de maître, à mes yeux, réside dans cette habileté de l’auteur à nous proposer un puzzle totalement déconstruit qui, progressivement, s’assemble parfaitement, alors même que ses pièces semblaient initialement incompatibles entre elles.

    Avec ce récit, Franck Thilliez nous offre une profonde réflexion sur le comportement humain, sur notre responsabilité individuelle et sur l’effet de certaines infections. Je n’en dis pas plus. Ce scénario nous rappelle aussi avec force qu’une âme meurtrie n’oublie pas …

    C’est ingénieux d’avoir utilisé l’univers psychiatrique comme thème, car cela permet d’élaborer des scénarios de fous !

    A lire.

  • gla10mu 18 mai 2025
    À retardement - Franck Thilliez

    Sharko et son équipe sont chargés de retrouver une femme qui a disparu en rentrant de la piscine.
    Eléonore Ourdelle est psychiatre dans une unité pour malades difficiles. Un nouveau patient est admis dans son service, celui-ci pourrait être un hommr recherché par l’équipe de Sharko.

    Le narrateur de l’audio reste le même, je n’ai pas été déçue et comme pour le précédent j’ai beaucoup aimé son interprétation. Il y a un peu de musique d’ambiance avant certains chapitres.

    J’ai beaucoup aimé découvrir le milieu de la prise en charge des malades psychiques et notamment en unité pour malades difficiles. C’est très bien retranscrit. Le vécu des malades est aussi exploité ce qui donne un regard différent sur ces pathologies. J’ai aussi eu des sueurs froides à certains moments !

    J’aime beaucoup la place que prend Nicolas Bellanger sur ce tome en continuité avec ses problèmes du tome précédent. On sent aussi Sharko qui prend de l’âge. Lucie est toujours aussi agréable comme personnage.

    C’est un roman efficace et très intéressant. Une très belle écoute pour moi !

  • lecturesdudimanche 15 mai 2025
    À retardement - Franck Thilliez

    Le petit plaisir du mois de mai, c’est toujours la sortie du nouveau Thilliez ! Et comme on est dans l’année d’un Sharko, le plaisir est doublé ! L’auteur est connu pour ses intrigues complexes, minutieuses, millimétrées. Cet opus ne fera pas exception et Franck Thilliez va nous emmener aux portes de la folie.

    La folie meurtrière que Sharko et son équipe découvrent dans une maison dont le propriétaire a été sauvagement assassiné. La folie d’un homme qui pousse sans raison un quidam sur les voies. La folie qu’Éléonore, psychiatre en UMD, tente de comprendre et d’apaiser, autant que faire se peut. La folie de consacrer sa vie à traquer des criminels, avec tous les sacrifices, parfois très lourds, que cela implique. Et la folie, plus insidieuse, de ce monde prompt à juger, à enfermer, à sacrifier.

    De la folie, oui, vous en trouverez un large spectre dans ces pages. Mais, de quelque sorte qu’elle soit, Frank Thilliez la livre avec rigueur et pudeur, mais surtout avec beaucoup de respect et d’humanité. Il s’est documenté, il s’est imprégné, et à travers ses personnages, il apporte un éclairage différent sur l’éternel (et épineux !) combat entre justice et psychiatrie. Il est humain de penser que la folie est une bonne excuse pour échapper à la sanction. Et ne croyez pas qu’il ne s’agisse que d’une guerre entre médecins et flics ou médecins et victimes… De médecins à médecins, parfois, les luttes font rage également ! Tous ces aspects, nous les découvrons au rythme du quotidien d’Éléonore, qui a payé au prix fort une décision courageuse.

    Bien évidemment, on n’est pas ici dans un pamphlet défendant l’un ou l’autre point de vue. Non, on est au cœur d’une intrigue captivante écrite par l’un des maîtres incontestés du genre ! Autant les maladies mentales sont incontrôlables, autant l’auteur, lui, contrôle chaque mot, chaque virgule, chaque phrase, à la manière non pas d’un psychiatre qui doit souvent naviguer à vue, mais bien d’un chirurgien qui sait exactement où inciser. Impossible de ne pas être totalement embarqué dans ce livre !

    Certes, on a une fois de plus affaire à quelques esprits malades très inventifs, mais Franck Thilliez n’a pas oublié les émotions en bordure du chemin ! Nicolas Bellanger, cet homme brisé qui apprend à maîtriser ses démons autant qu’à élever son fils, en est l’un des principaux pourvoyeurs. Mais Sharko et Lucie ne sont pas en reste. Sharko, lui, ne sait que trop bien ce que signifie « être fou ». Et Lucie, toujours sur le fil, redoute de devoir encore payer un prix trop lourd. Ensemble, ils poursuivent un adversaire redoutable qui va leur donner du fil à retorde !

    Notre Sharko vieillissant est de retour… Après un regain de vitalité dans la faille, on sent une nouvelle fois que la légende du 36 est rattrapée par ce monde qui tourne de plus en plus vite là où il a l’impression de ralentir. Ses angoisses sont bien humaines, et même bien universelles, si ce n’est que lui ne vit que pour l’action ! Il court toujours, certes, mais il court un peu moins vite qu’avant…

    Sur l’intrigue, je peux ajouter que je partage la phobie de Sharko pour les rampants. Alors clairement, je ne me suis pas sentie très bien pendant un certain nombre de passages ! Pour ma propre santé mentale, cette lecture n’aura donc franchement pas été de tout repos ! (J’entends les mauvaises langues dire que ma santé mentale n’attendait pas ces lignes pour vaciller… C’est pas faux… 😜)

    Tout ça pour dire que (Oh ! Surprise !) j’ai adoré ce nouveau Thilliez ! J’imagine que le nombre de critiques élogieuses est élevé, et je ne prétends pas apporter, par mes mots, un nouvel éclairage ou même une analyse plus digne d’intérêt. J’ai juste, comme toujours, envie d’évoquer le plaisir de retrouver une équipe chère à mon cœur. De découvrir un scénario soigné, juste assez complexe pour nous ferrer sans nous perdre. D’apprendre plein de choses en me divertissant (et en m’effrayant un peu, quand même…). Bref, évoquer le plaisir de retrouver la plume d’un auteur qui fait incontestablement partie de mes écrivains préférés…

  • Aude Bouquine 14 mai 2025
    À retardement - Franck Thilliez

    Il existe des livres qu’on lit pour sentir monter l’adrénaline, d’autres que l’on dévore avec les tripes. Puis il y a « À retardement » qu’on lit avec les deux. Franck Thilliez nous a concocté un thriller psychologique aux petits oignons où les vers sont loin d’être poétiques.

    Le roman s’enfonce dans un dédale psychologique où les méandres des maladies psychiatriques sont déterrés, où la douleur humaine est à son apogée et où la justice se retrouve au cœur de tous les débats. Peut-on accorder son pardon à celui qui a tué, surtout quand il ne savait pas ce qu’il faisait ? L’article 122-1 du Code pénal dit « N’est pas pénalement responsable la personne qui était atteinte, au moment des faits, d’un trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli son discernement ou le contrôle de ses actes. »

    « À retardement » s’ouvre dans une UMD, un établissement psychiatrique ultra sécurisé dans lequel travaille Éléonore Hourdel, une psychiatre aguerrie dans toutes les maladies mentales lourdes, bien souvent responsables de gestes criminels. Un soir de réveillon, Éléonore est agressée chez elle par Mickaël Hallis. Celui-ci a perdu sa femme et son fils un an plus tôt, sauvagement assassinés par un schizophrène en plein épisode de bouffée délirante. Éléonore avait alors signé l’expertise concluant ainsi à l’irresponsabilité du tueur et ce père de famille ne l’a pas supporté. Armé, il finit par retourner son pistolet contre lui. La psychiatre ne sera plus jamais la même après ce face-à-face traumatisant.

    Parallèlement, « À retardement » suit également une nouvelle enquête du Commandant Sharko, en Seine–Saint-Denis, où il découvre avec son équipe un quinquagénaire sauvagement assassiné dans son lit. C’est déjà la quatorzième enquête de Sharko et j’aime toujours autant ce personnage, même s’il s’efface un peu dans ce tome au détriment de Nicolas Bellanger ou d’Éléonore. La densité et la complexité des protagonistes imaginés par l’auteur restent l’une de ses grandes forces, mais si vous le lisez, vous le savez déjà.

    Dans « À retardement », Franck Thilliez ficèle deux intrigues complémentaires, comme il sait si bien le faire. D’une part, celle d’Éléonore, traumatisée, mais toujours en poste dans un univers psychiatrique. D’autre part, celle de Sharko, confronté à une disparition inquiétante, puis à un cadavre. Évidemment, le lien entre les deux affaires ne tarde pas à s’établir et le puzzle qui prend forme est à la fois effrayant et magistral.

    J’ai beau avoir lu beaucoup de thrillers/polars, Franck Thilliez reste pour moi le « Boss ». Autant sur la forme que sur le fond, il ne déçoit jamais. Certes, ses intrigues sont tirées au cordeau, mais il ne faudrait pas oublier sa rigueur sur la façon dont il traite ses sujets. Ici, il n’y a jamais de place pour l’amateurisme, les incohérences, les personnages caricaturaux, ou les révélations finales tirées par les cheveux.

    « À retardement » est un modèle d’équilibre parfait entre fond et forme, et entre suspense et réflexions de fond. Franck Thilliez est impressionnant par la rigueur avec laquelle il traite ses sujets (voir postface). En se servant de l’intrigue, il décortique toujours des thématiques de société. Ici, il traite la responsabilité, la folie, les soins hospitaliers, la criminologie psychiatrique, le « monstre » humain.

    Le roman est truffé d’informations et de documentations jusque dans les moindres détails : fonctionnement d’une UMD, procédures, langage psychiatrique, effets des médicaments, notamment ceux qui concernent les neuroleptiques, etc. Mais ce que je trouve très fort chez cet auteur c’est que s’il donne beaucoup de détails informatifs, il ne le fait jamais au détriment de l’émotion. « À retardement » n’est pas un exposé de connaissances, ce sont les connaissances qui servent l’intrigue. Cela fait une différence colossale !

    « À retardement » s’appuie sur un fait juridique bien réel en France : celui de l’irresponsabilité pénale au centre de tous les débats enflammés et de polémiques incessantes. Une personne qui commet un crime doit être en pleine possession de ses moyens pour passer par la case prison. Quid de celle qui a un trouble mental ayant annihilé son discernement ? Direction l’hôpital psychiatrique, sans garde à vue, sans procès, pour une durée déterminée jusqu’à ce qu’une commission médicale décide de sa sortie pour guérison.

    Sans manichéisme, Franck Thilliez interroge cet article du Code pénal. Car, « À retardement » met l’accent sur les tensions bien réelles entre justice et psychiatrie. Comment la société gère-t-elle des criminels qui n’étaient pas en pleine possession de leurs moyens lors de leurs actes ? L’éthique médicale doit-elle prévaloir sur la justice ? La réponse de l’auteur n’est jamais simpliste et invite à la réflexion en décortiquant toutes les facettes de cette question. L’irresponsabilité n’est pas synonyme d’impunité, et l’internement forcé est parfois bien pire que la détention. En sus, les victimes ne sont pas oubliées puisque l’écrivain leur donne aussi la parole, ce qui est, à mon sens, essentiel.

    Ainsi, « À retardement » s’inscrit dans un contexte social et politique brûlant et reste profondément ancré dans l’actualité. Il m’a semblé déceler des allusions à affaires récentes, très médiatisées, où l’opinion publique s’est soulevée contre les décisions de justice, notamment dans les cas de féminicides. Doit-on, par exemple, mettre sur un pied un projet de loi visant à exclure l’irresponsabilité pénale dans les affaires criminelles où il y a eu consommation de stupéfiants ? Il ne faut pas oublier que certaines décisions de justice impactent fortement le personnel soignant et les médecins de ces établissements qui doivent trancher sur une potentielle libération.

    Le « style Thilliez » se caractérise par une construction millimétrée où rien n’est laissé au hasard. Chaque chapitre augmente d’un cran la tension que subit le lecteur, embarqué graduellement vers une pression émotionnelle de plus en plus intense. On passe d’une scène de crime aux couloirs suffocants d’une UMD, d’une autopsie épouvantable à une session de psychiatrie. Jamais d’ennui dans les romans de Franck Thilliez, on est même, au contraire, dans une tension permanente. Le final est à la hauteur des attentes : intense, dérangeant et à couper le souffle. Si vous avez des troubles anxieux obsessionnels, vous allez être servis ! Pour la petite histoire, j’ai lu « À retardement » quelques jours avant de subir une petite visite de courtoisie de mes profondeurs intestinales, et j’ai cru défaillir plusieurs fois à la mention de certains passages !

    En terminant « À retardement », je me suis tout de même questionnée sur la folie et les tueurs fous. (de récents exemples dans l’actualité nous prouvent que la question mérite toujours et encore d’être posée.) Est-ce notre société qui fabrique ces monstres ? Certains, frappés par une douleur inextinguible, se transforment en justiciers quand la société reste silencieuse à leur souffrance ou se terre dans une forme d’aveuglement. Notre rapport à la violence, à la folie, à la vengeance est basé sur un mode purement émotionnel. Franck Thilliez interroge le prix à payer pour continuer à croire en la justice quand tout pousse ses détracteurs à se faire justice eux-mêmes. À méditer…

    « À retardement » est un excellent cru de la saga Sharko que je vous recommande chaudement.

  • Killing79 13 mai 2025
    À retardement - Franck Thilliez

    En dépit de ses origines du Nord de la France, chaque nouveau roman de Franck Thilliez est un peu comme une horloge suisse. Le lecteur sait qu’il va plonger dans un mécanisme d’une précision diabolique. « A retardement » ne fait pas exception et s’inscrit dans la droite lignée des thrillers haletants que l’auteur maîtrise à la perfection.

    Dès les premières pages, on ressent cette ambiance oppressante, ce sentiment que quelque chose d’inéluctable est en marche. Le maestro déploie sa recette imparable : une écriture incisive, des chapitres courts, clairsemés de cliffangers percutants et une montée en tension qui ne faiblit jamais. Il m’a été très difficile de reposer le livre sans me dire « Allez, encore un chapitre ! » alors que la nuit m’attendait !

    Depuis quelques épisodes, l’histoire continue de développer les personnages et laisse de côté Franck Sharko et Lucie Hennebelle, pour donner la part belle à Nicolas Bellanger. Mais le scénario n’en reste pas moins d’une efficacité redoutable. Tout s’enchaîne avec une fluidité bluffante, malgré la complexité de l’intrigue. L’auteur joue avec nos nerfs, sème ses indices avec parcimonie. Il tisse une toile dans laquelle on se retrouve piégé avec plaisir. Chaque rebondissement lance de nouvelles pistes et nous pousse à reconsidérer tout ce qu’on croyait avoir compris. On avance à tâtons, dans le brouillard.

    Encore une fois, cette aventure impressionne par la profondeur de sa documentation scientifique. Comme d’habitude, l’auteur a fouillé son sujet en profondeur, sans jamais alourdir le récit. Il parvient à vulgariser des thématiques complexes avec clarté, tout en les intégrant naturellement à l’énigme.

    En refermant « À retardement », on ne peut qu’admirer l’horlogerie narrative de Franck Thilliez. Il confirme roman après roman son talent pour créer des thrillers puissants, psychologiquement tendus et diablement bien construits. Encore un vrai page-turner intelligent qui nous rappelle pourquoi il reste l’un des maîtres incontestés du genre en France !

    https://leslivresdek79.com/2025/05/13/1019-franck-thilliez-a-retardement/

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