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Outreau, un cauchemar français : analyse édifiante d’un fiasco

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Résumé :

La série documentaire L’affaire Outreau : un cauchemar français retrace l’une des plus grandes tragédies judiciaires en France. Au début des années 2000, dans le nord de la France, le jeune juge Burgaud est chargé d’enquêter sur des accusations de pédophilie au sein d’une famille. Mais l’affaire devient de plus en plus complexe à mesure que l’enquête avance, lorsque d’autres habitants de la ville semblent également impliqués. Entre accusations et contre-accusations, la machine judiciaire se grippe.

L’un des plus retentissants fiascos judiciaires de ces dernières décennies en France est à nouveau sous le feu des projecteurs, comme si la mauvaise conscience revenait hanter, à dates régulières, l’institution judiciaire, l’opinion publique, les médias, en même temps qu’elle s’accompagne d’une fascination collective pour les faits divers, y compris les plus sordides. Sur la scène de ce théâtre macabre, la catharsis a bon dos et elle permet à tous les convaincus de la rumeur d’accabler un seul homme, le juge Burgaud. Le magistrat est bien sûr fautif dans la manière dont il a mené l’instruction, même si l’intéressé a un sens assez mesuré de la contrition.

En vérité, ses prises de parole peu assurées, parfois modianesques, suscitent le malaise, comme certains mots prononcés sur les événements : ainsi, commentant l’interpellation soudaine des époux Marécaux à six heures du matin, devant leurs enfants, le fonctionnaire public semble tenir la réalité des traumatismes vécus à bonne distance de son constat factuel ("on a tout fait pour que ça se passe le mieux possible"). Mais plus que Burgaud, victime expiatoire bien commode, c’est un mécanisme de la rumeur et du mensonge qui semble avoir eu raison des accusateurs les plus zélés et de ceux qui les ont crus, notamment certains médias, par l’odeur fétide attirés. On les avait déjà vus rôder du côté de la Vologne quelques années auparavant, en bon charognards aguerris, même si Burgaud n’est pas le juge Lambert, qui communiquait volontiers avec les journalistes. Isolé dans sa certitude (celle d’un réseau pédocriminel international), manipulé par Myriam Badaoui, l’instructeur inexpérimenté s’est fourvoyé avec une constance aussi impressionnante que la fausse liste de gens incriminés à laquelle il a cru.

Le documentaire mêle dans un montage classique les témoignages des protagonistes, de leurs avocats, du juge instructeur qui semble presque avalé par un environnement tamisé, tout en s’appuyant sur les images d’archives qui montrent la foule ivre de haine et certains folliculaires toujours aussi peu éthiques qu’on aurait pu promener jusqu’en Antarctique, si la rumeur avait évoqué des crimes sur la banquise. Bref, au-delà d’un narratif attendu, il manque la distance d’une lecture plus analytique : qu’est-ce qui a bien pu attirer l’attention d’un certain nombre de gens dans ce fait divers comme dans tant d’autres feuilletonnés par les médias, en attendant la prochaine affaire pour laquelle les mêmes mécanismes d’hystérie collective produiront hélas les mêmes effets ? Réponse vertigineuse et pleine d’enseignements : l’envie d’y croire, de se raconter des histoires, y compris les plus sordides. Mais sur l’autel de ce désir collectif, des innocents ont vécu l’horreur. Et c’est à eux que l’on pense aujourd’hui, bien plus qu’aux avocats, aux juges, à la presse.

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