
- Auteur : Sonja Delzongle
- Genre : Policier / Thriller
- Editeur : Fleuve éditions
- Collection : Fleuve noir
- Date de sortie : 9 mars 2023
- EAN : 9782265156173

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Résumé :
Sur cette île qui ne figure sur aucune carte, les morts sont rois.
Thanatea. Un nom qui sonne comme celui d’une femme ou d’une déesse. Un mot plutôt agréable, exotique, à condition de ne pas en connaître la racine grecque, thanatos, la mort. Le plus long des voyages. L’éternité.
Une autre qu’Esther aurait sûrement pris peur mais, durant ses années passées à la police judiciaire, celle-ci a côtoyé la mort sous ses aspects les plus sombres, les plus violents. Un quotidien qui l’a usée, au point d’être prête à tout quitter pour rejoindre cette entreprise de pompes funèbres située au cœur du lac Léman. Et même si ce nouvel environnement s’annonce quelque peu macabre, au moins elle n’aura plus à voir les stigmates d’un meurtre sur la chair, les organes, les os. Là-bas, la mort sera un concept, du marketing, elle sera travaillée, pensée, enrobée dans du velours ou du satin. Là-bas, Esther espère trouver enfin la paix…
Killing79 11 mai 2023
Thanatea - Sonja Delzongle
Cela faisait plusieurs années que je n’avais pas lu Sonja Delzongle, avec laquelle pourtant je n’avais que de bons souvenirs. L’arrivée de son nouvel opus fut l’occasion de reprendre contact avec elle !
Le récit alterne entre trois femmes, trois amies. Elles ont toutes une vie compliquée sur le plan personnel. Et lorsque que l’une d’entre elles disparait, leurs situations se compliquent d’autant plus.
L’autrice prend le temps d’approfondir ses personnages en creusant leur quotidien. On a connaissance de nombreux détails intimes. Ce grand nombre d’informations se transforme en une multitude d’indices qui découlent sur différentes hypothèses. De plus, le continuel ballotement entre la France où tout est pragmatique et l’île de Thanatea où tout semble irréel, nous fait constamment naviguer entre folie et réalité. Les pistes se multiplient et on ne sait plus où donner de la tête.
Le véritable talent de l’écrivaine est justement de structurer l’ensemble des engrenages afin de les rendre accessibles. Le lecteur n’est jamais perdu dans le scénario mais son esprit l’est, tant l’énigme lui échappe. Sur un rythme soutenu, cadencé par des rebondissements déroutants, l’aventure vous attrape pour ne plus vous lâcher. Pour ma part, je suis resté accroché aux pages, dans l’attente de comprendre comment j’ai été manipulé.
Je me rappelle maintenant pourquoi j’avais aimé mes lectures précédentes de Sonja Delzongle. Elle fait preuve, encore une fois, d’une grande maîtrise de la narration. Son talent de conteuse lui permet de construire son intrigue complexe et de nous jeter dans sa toile.
Je vous recommande donc ce thriller d’une efficacité terrible, qui va vous retourner le cerveau. Vous y croiserez la mort et des individus malsains mais si vous ne craignez pas, je pense que vous y prendrez même un certain plaisir. Pour moi, ce fut le cas !
Je n’attendrai plus aussi longtemps avant de lire mon prochain de l’autrice !
https://leslivresdek79.wordpress.com/2023/05/11/848-sonja-delzongle-thanatea/
Aude Lagandré 3 mai 2023
Thanatea - Sonja Delzongle
« Thanatea » de Sonja Delzongle fait penser au nom d’une île polynésienne. Même si les activités qui sont pratiquées sur cette île sont quelque peu « terre à terre », on y trouve tout de même des rites dédiés aux morts, et un respect certain pour les corps sans vie (comme sur les îles polynésiennes). Car oui, « Thanatea est le nom de l’entreprise et de l’île sur laquelle elle est implantée. » Pourquoi parler de cette entreprise ? Parce que Esther Azoulay, flic de son état, ne supporte plus son travail. Exaspérée par toutes les horreurs qu’elle voit au quotidien, elle démissionne pour prendre un poste très en dessous de ses compétences, barista à « Thanatea ». Cette décision peut sembler bien excessive, sauf que, après les années que nous venons de vivre, et le job anxiogène d’Ester, je n’ai aucune peine à imaginer que l’on puisse tout envoyer valser.
Esther travaillait avec ses deux meilleures amies, Layla et Hélène. La première est maman d’une petite Nour, qu’elle élève seule au début du roman. La seconde vit avec Gauthier, spécialisé en jeu vidéo, bière et consommation d’herbe. Ensemble, ils ont essayé d’avoir un enfant, quand un cancer du sein de stade deux a fait son apparition. Quant à Esther, on comprend très vite qu’elle a subi un drame personnel qui lui a, entre autres, coûté sa relation avec Romain. Ce drame n’est pas la seule raison pour laquelle elle souhaite changer de vie, et l’accumulation ne peut que l’encourager à partir. « Thanatea » s’ouvre sur un enterrement où les trois amies sont présentes, sauf que l’une est mise en terre. Laquelle ?
« Thanatea » va donc s’articuler autour de deux lieux : une île située au cœur du lac Léman, et la ville de Lyon. Sonja Delzongle va jongler entre les lieux et les personnages tout en naviguant autour d’une thématique centrale, focalisée sur la mort. Car, dans ce roman, c’est bien de la mort que l’écrivaine nous parle principalement. Elle le fait de manière plutôt habile, sous différents aspects. D’abord, et c’est une évidence, par le travail et le lieu de travail d’Esther. En effet, « À Thanatea, on aide les gens qui ne veulent plus de leur vie à réussir leur mort. » Elle l’amène intelligemment à travers le décès de Sara en abordant la douleur de la perte d’un enfant pour une mère. La mort est pour moi le personnage central du roman, elle en est aussi la thématique principale. Et, autour de cette thématique l’auteure aborde des sujets qui font débat, tels que l’euthanasie, le droit de mourir dans la dignité, la possibilité de décider du moment, les rites funéraires. « Que chaque tertre constituait une tombe et que les morts, ici, étaient enterrés sans cercueil, juste enveloppés d’un linceul, comme l’exigeait le règlement de l’île. »
La première partie de « Thanatea » est sans doute celle qui m’a le plus intéressée. Je trouve Sonja Delzongle excellente lorsqu’elle aborde des sujets de société, spécialement lorsqu’ils sont délicats, et pas forcément politiquement corrects. (Bravo pour avoir encore une fois mis en lumière les violences faites aux femmes) De plus, elle fait un excellent travail sur la présentation de ses personnages. Elle leur donne une vraie densité, une humanité très profonde, le réalisme d’existences difficiles où chacune doit régler ses propres problèmes, et une vraie sororité. Et pourtant, malgré la sororité qui les lie, chacune de ses femmes a un jardin secret qu’elle n’a pas partagé avec ses amies. Ce qui appuie le fait qu’on ne connaît jamais réellement l’autre, et que l’on n’est pas à l’abri de surprises… ce dont je suis convaincue à titre personnel. Au fil du roman, Layla et Hélène notamment, découvrent des choses totalement déconcertantes sur Esther, mais le lecteur, lui, est mis dans la confidence de petits secrets personnels qu’elles se sont bien gardées de révéler…. Chacune a quelque chose à cacher malgré l’affection énorme qu’elles se portent.
J’étais donc conquise par ce début de roman, très riche de précision, de sujets, de réflexions, de personnages à aimer et j’étais fort confiante pour la suite. À partir de la seconde moitié de « Thanatea », les choses se corsent. Il y a un changement psychologique chez Esther dont je ne m’explique pas les tenants et les aboutissants, et qui, pour moi, rend le récit difficile à suivre. Puis, il y a les diverses thématiques abordées dans la deuxième moitié qui ne sont pas assez développées à mon sens, et tous ces trop nombreux rebondissements qui arrivent en cascade… Le nombre de péripéties est impressionnant ! S’ils servent le rythme, ils ont cassé la proximité et l’affect que je pouvais avoir avec les personnages. C’est un avis tout à fait personnel, et cela ne doit pas vous empêcher de lire « Thanatea » ou de découvrir la plume de Sonja Delzongle, mais je pense très franchement qu’elle n’a absolument pas besoin de ces « artifices » pour que ses romans soient de bons romans ou de bons « page-turner ». Sa plume se suffit à elle-même. La manière dont elle installe l’atmosphère se suffit à elle-même. La densité qu’elle apporte à ses personnages se suffit à elle-même. Les thématiques de société qu’elle ose aborder se suffisent à elles-mêmes.
Alors, certains lecteurs aiment ce rythme effréné où chaque fin de chapitre se termine par une révélation. Cela a été mon cas pendant un certain de temps dans ma vie de lectrice. Aujourd’hui, je suis plus sensible à l’aspect « roman noir », qu’au « polar » pur et dur. J’ose même dire que ce qui m’intéresse vraiment est avant tout le contexte, l’atmosphère, la façon de poser les personnages et de les rendre attachants, les sujets de société, bien plus que l’enquête et sa résolution. C’est une question de point de vue, et non un jugement de valeur.
J’ai trouvé dans « Thanatea » de belles qualités par rapport à ce que je recherche actuellement dans mes lectures, et c’est cela que je veux retenir avant tout.
Marielle69 28 avril 2023
Thanatea - Sonja Delzongle
Une très belle couverture pour un thriller psychologique bien sombre...
Le début du roman commence fort ; je suis très vite rentrée dans l’histoire. La première partie se lit d’une traite puis les rebondissements se font un peu trop nombreux ; il est difficile de déméler le vrai du faux, le réel de l’imaginaire jusqu’à la fin mais j’ai justement trouvé cette fin un peu trop "facile" par rapport au reste du livre.
Cela ne m’a pas empêché d’apprécier une nouvelle fois la plume de Sonja Delzongle qui reste une de mes autrices préférées.
jeanmid 14 avril 2023
Thanatea - Sonja Delzongle
Esther.Layla.Hélène.Trois femmes amies depuis toujours.Trois policières aux destins contrariés.
Esther, qui a vu sa fille Sara, atteinte d’une maladie orpheline, s’étioler puis s’éteindre sous ses yeux.
Layla est en conflit ouvert avec son ex-compagnon pour la garde exclusive de leur fille.
Hélène qui se bat contre un cancer qui la transforme psychologiquement comme physiquement même si l’espoir d’une rémission n’est pas mort.
Leur trio va se morceler quand Esther va décider de démissionner, usée par la mort qui l’entoure dans vie professionnelle comme dans la vie privée. Un job inattendu l’attend sur une île située sur le lac de Genève : servir du café tels les baristas professionnels, pour les employés de l’entreprise comme pour les familles qui sont venues accompagner un proche dans ses derniers instants. Car chez Thanatea la mort est un business comme un autre qui se vend sur internet mais qui inclut aussi quelques discrets services supplémentaires chèrement rémunérés.
Thanatea comme Esther partagent également de sombres secrets que Layla et Hélène vont peu à peu percer même si nos trois amies en ont gardé d’autres pour elles, qu’elles n’ont jamais osé dévoiler mais qui risquent de ressurgir de manière inattendue.
La mort est au centre de ce roman de Sonja Delzongle. le scénario, parfaitement construit, tisse sa toile tout en brouillant les pistes. Car c’est bien l’objectif de l’architecture du récit : embarquer les lecteurs dans une direction pour mieux les surprendre avec d’étonnants revirements (qui m’ont parfois aussi quelque peu perdu je l’avoue).
Jouant avec les codes, l’auteure mélange avec allégresse une enquête de police transfrontalière comme des introspections plus personnelles sur le rapport à la vie, à la mort. Thanatea, cette entreprise comme cachée sur une île, loin des hommes - et des regards- recouverte de mystères est le catalyseur de cette histoire. L’atmosphère étrange qui y règne comme les sombres présages que l’on pressent participe à cette tonalité si singulière qui suinte entre les lignes du roman. J’ai par contre eu beaucoup plus de mal à m’attacher à ces personnages ambiguës, dont certains sont (trop ?) fortement connotés “ antipathiques de première classe” quitte à les rendre caricaturaux.
En résumé, si la plume de l’auteure est bien là ,j’ai été déçu par la qualité des personnages trop caricaturaux comme marquant par moment une empathie surjouée alors même que certaines phases de l’intrigue m’ont semblé un peu tortueuses.
Dommage.
spitfire89 2 avril 2023
Thanatea - Sonja Delzongle
Thriller psychologique, au coeur d’une histoire sombre et oppressante qui s’alourdie au fil des chapitres. Trois femmes, Trois visions. Le rythme est intense pour une intrigue complexe, certain lecteurs risques d’être perdu car de nombreux rebondissements et indices multiples. Sonja Delzongle écrit avec subtilité, les trois femmes sont loin de la vision que l’on avait d’elles et c’est déroutant. Sonja Delzongle aborde les thèmes de l’infidélité, des violences conjugales, des maladies.
"On est, et puis, en un coup de baguette maudite, l’instant d’après, on n’est plus. On occupe l’espace et, subitement, on n’est plus qu’une absence, un vide, alors que le monde continue de tourner. Tout simplement vertigineux. Insensé."