- Auteur : Catriona Ward
- Editeur : Sonatine
Une pépite de Catriona Ward
La Dernière Maison avant les bois
Catriona Ward
Traduit de l’anglais (USA) par Pierre Szczeciner
Ted Bannerman vit non loin du lac d’où a disparu une fillette de six ans, Lulu, il y a onze ans de cela. Peut-être est-ce pour cela qu’il s’inquiète tant au sujet de sa fille, Lauren. Ou alors, c’est parce qu’il a été brièvement suspecté à l’époque. Dee n’a jamais oublié sa petite sœur. Onze ans plus tard, elle ne supporte toujours pas son absence et elle a le sentiment que la police piétine, aussi est-elle venue habiter près de la maison de Ted, qu’elle soupçonne encore, afin de mener sa propre enquête. Olivia est la chatte de Ted, une chatte peu ordinaire qui lit des versets de la Bible et ne met jamais le bout d’une patte dehors. Parfois, elle se blottit dans un vieux congélateur débranché, son refuge.
Ted a conscience que quelque chose, chez lui, ne va pas. Ses souvenirs de sa mère sont assez terrifiants. Alors il consulte quelqu’un, qu’il appelle l’homme-scarabée et qui lui donne des poignées de cachets. Malgré tout, il lui arrive d’oublier ce qu’il a fait. Pourrait-il, sans le savoir, être le Meurtrier ? Celui qui assassine les oiseaux de son jardin ?
Un thriller entre Lisa Gardner et Stephen King
La Dernière Maison avant les bois se présente comme un thriller à la Lisa Gardner qui écrit si bien à propos des enfants et de leurs souffrances. Mais peu à peu, de façon insidieuse, le polar semble basculer dans un fantastique à la Stephen King – Lauren ne serait-elle pas une autre Carrie ? Les événements passés et présents sont relatés en de brefs chapitres par Ted, Olivia et Dee, la sœur de Lulu. (Lauren, quant à elle, ne nous est montrée qu’à travers les pensées et dialogues avec Ted et Olivia, ce qui ne l’empêche pas d’être une des héroïnes du roman.)
Catriona Ward maitrise à merveille le conte et le raconte. Ses changements de style reflètent de façon époustouflante les divers protagonistes aux histoires, mentalités, caractères si différents les uns des autres. Et puis, après un moment où l’intrigue semble s’essouffler, vers la fin, un pitch à la Michel Bussi vient bouleverser toutes les idées que l’on s’était faites sur les personnages et sur la disparition de Lulu.
Vivement que ses autres livres soient traduits !
On comprend alors l’engouement que le roman a suscité outre-Atlantique, et les compliments qui ont plu sur Catriona Ward, à commencer par Stephen King lui-même. La Dernière Maison avant les bois n’est pas son seul roman ; espérons que les autres seront bientôt traduits.
Lucie Chenu.