- Réalisateur : George Sluizer
- Acteurs : Johanna ter Steege, Bernard-Pierre Donnadieu, Gene Bervoets
- Nationalité : Français, Néerlandais
- Durée : 1h47min
Ce thriller réussi est à redécouvrir. Il offre certainement son meilleur rôle au regretté Bernard-Pierre Donnadieu dans le rôle d’un sociopathe.
Ce thriller méconnu des années 80 offre sans doute son rôle le plus saillant au regretté Bernard-Pierre Donnadieu, mort en 2010. Coproduction française et néerlandaise, le film prend le temps d’annoncer le drame inaugural (la disparition d’une femme) par un premier quart d’heure construit comme un road movie, avec des scènes intrigantes et, d’une certaine façon, prémonitoires (on mentionnera évidemment tout le moment passé par le couple dans un tunnel).
La séquence-clef ne quitte jamais le périmètre d’une aire d’autoroute, où l’imagination du spectateur s’affole comme celle du protagoniste, Rex, à la recherche du moindre indice. Puis le long métrage effectue un saut temporel pour s’attarder sur son héros, un père de famille et enseignant, Raymond Lemorne, au comportement étrange, aux motivations troubles, qui effectue des calculs horaires dans son petit carnet et répète une scène autour de sa voiture. On pense évidemment à la préparation d’un enlèvement, surtout que le personnage aborde des femmes sous un fallacieux prétexte. Mais comme il n’arrive d’abord rien, le doute s’installe durablement, d’autant que Rex n’a pas renoncé à chercher sa compagne et que sa route va finalement croiser celle de Lemorne. Son désir de retrouver celle qu’il aime se heurtera à la seule personne qui est capable de le renseigner...
D’une lenteur intéressante, accordée à son ambiance trouble et pesante, traversé de quelques ruptures plus bouffonnes et surprenantes, L’Homme qui voulait savoir est adapté du récit de Tim Krabbé, L’Œuf d’Or. Le récit s’organise comme une partie d’échecs entre les deux personnages principaux : pas étonnant, puisque Krabbé, coscénariste de ce thriller, est un expert dans ce jeu de société.
Jusqu’à son final terrible, aux accents kafkaïens, ce film mobilise l’attention du spectateur.