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L’interrogatoire de Cyril Romoli

Bepolar : Tout d’abord, comment appréhendez vous la lecture d’un livre audio dans votre travail de comédien, avec juste votre voix ? Il y a beaucoup de préparation avant d’entrer en studio ?
Cyril Romoli : La première étape consiste évidemment à lire le livre. Pour connaître l’intrigue évidemment, mais pas seulement. Comprendre et se plonger dans le style et l’écriture de l’auteur. Style qui change parfois au fur et à mesure du livre. Dans « un jour viendra couleur orange » de Grégoire Delacourt par exemple, trois narrateurs différents s’alternaient dans le livre et il avait une écriture particulière pour chacun. Comme au théâtre, j’aime porter le style et la parole d’un auteur. C’est comprendre sa musique et la faire ressentir au lecteur.

Il s’agit également de se souvenir de l’atmosphère que j’ai ressenti comme lecteur, d’identifier les différents personnages (principaux, secondaires ou qui ne font qu’une brève apparition) de mémoriser leurs caractères, les traits de personnalité ou de physique qui vont permettre de leur imaginer une voix qui sera rapidement identifiable pour l’auditeur. Mais tout cela se fait pendant la première lecture. Et la dernière étape se fait au démarrage de l’enregistrement avec le réalisateur et la personne qui gère l’ouvrage pour l’éditeur.

On se met d’accord à trois sur le ton, le rythme, les enjeux etc…

Bepolar : Entre fauves et le Carré des Indigents appartiennent plutôt au polar, ce qui inclus une certaine tension. Comment est-ce que vous travaillez le rythme des romans, des actions et le suspens ?
Cyril Romoli : Pour « Entre fauves », le travail était particulier puisqu’il s’agissait de mettre en voix deux personnages du roman qui sont des animaux, les deux qui sont chassés. Ils sont en contrepoints dans le roman. Pour « Le Carré des indigents », là effectivement on est dans le polar. Mais avant même l’intrigue il s’agit de l’atmosphère particulière qu’Hugues Pagan installe dès le début de son roman. Les années 70 juste avant Giscard. Des personnages ombrageux, une tension qui même si elle est parfois ténue est continue. Hugues Pagan utilise énormément la description (pour les lieux, les personnages, les ressentis…) il s’agissait de trouver le rythme de ces descriptions, sentir si on peut glisser sur certaines, s’attarder sur d’autres, quelques détails en exergues (car on sait qu’ils vont être cruciaux par la suite) et faire en sorte que l’auditeur ne perdent pas d’informations importantes et baigne dans l’atmosphère que l’on a sentie soi-même à la première lecture.

Mais encore une fois ce travail ne se fait pas seul ! le réalisateur du livre, qui enregistre et suis tout l’enregistrement est là. Il guide. Marque les points qui lui semblent flous ou incohérents, les voix trop proches ou inadaptées, les rythmes qui lui semblent plus pertinents. Je vis les enregistrements comme un vrai travail en duo.

Pour Entre Fauves, vous étiez avec trois autres comédiens. Comment avez-vous travaillez-ensemble ?
Cyril Romoli : Là encore tout est dans le travail de réalisation. C’est le réalisateur qui assure cette cohérence. C’est lui qui guide. Comme je le disais les personnages et les passages auxquelles je prêtais ma vois dans « Entre fauves » sont vraiment en contrepoints des autres, ce sont des évènements particuliers. Une écriture légèrement différente. Un rythme différent des autres passages. Il n’y avait donc pas de nécessité de les enregistrer avec les autres comédiens. En revanche le réalisateur m’a évidemment fait écouter leur travail pour que je puisse trouver le rythme adéquat qui fonctionnerait.

"C’est un peu la première fois que je ressens ça."

Bepolar : Pour Le Carré des indigents, nous retrouvons l’inspecteur principal Claude Schneider, personnage récurent de l’auteur. C’est la première fois qu’il est en audio. est-ce que c’est une responsabilité particulière que de lui donner une voix ? Votre voix ?
Cyril Romoli : Oui et c’est un peu la première fois que je ressens ça. Même si porter une attention particulière à la voix qu’on donne au personnage principal d’un livre est une évidence, savoir qu’on va donner voix au personnage récurrent d’un auteur est un peu plus particulier. Et je ne lui aie pas donné ma voix pour le coup. Ma voix est celle de la narration, pour Schneider, étant donné les traits de son caractère, son côté taiseux, les descriptions que fais de lui Hugues Pagan, je lui ai donné une voix plus sourde que la mienne, mais qui je crois évolue un peu au cours du livre de l’évolution de Schneider et de ses interlocuteurs. Ma voix j’imagine correspondra à ce qu’imaginaient certains lecteurs et pour d’autre ne correspondra peut-être pas.

Bepolar : Et est-ce qu’incarner un personnage de ce type dans un roman nécessite la même préparation que pour un rôle ?
Cyril Romoli : Pour un rôle (au cinéma ou au théâtre) l’acteur est très exposé, c’est son corps, son visage, sa voix. Il y a une recherche ou un travail physique, un travail de répétition, des partenaires… l’enregistrement est plus protecteur. Le fait de n’utiliser que sa voix est vraiment un travail différent. Il s’agit de doser « le jeu », la distance qu’on met. C’est l’auditeur qui doit ressentir des émotions, être transporté dans l’univers de l’auteur.

Bepolar : Quels sont vos prochains projets en livres audios ?
Cyril Romoli : Pour le moment il n’y en a pas encore. J’aime autant lire des romans que des essais. Incarner des personnages que faire passer au mieux les idées d’un auteur. Et découvrir des livres que je n’aurais peut-être pas lu de moi-même. Pas de projets donc mais hâte de la suite !

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