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L’interrogatoire de Louise Mey

Comment est née l’idée de votre roman ?
Louise Mey : Quand je travaillais sur Les Ravagé(e)s et Les Hordes Invisibles, j’ai vu énormément de ce qu’on appelle les "faits divers" (et qui relève en fait de violences systémiques faites aux femmes). J’ai commencé à les regarder d’un oeil nouveau : il y en avait tellement, et ils étaient racontés de manière tellement légère. J’avais besoin de retranscrire dans une histoire un parcours de femme qui susciterait de l’empathie, pas cette sorte d’indifférence anesthésiée qui vient avec la quantité et le traitement un peu trop insouciant. Derrière les "Il tue sa femme car la soupe était tiède", il y a des histoires d’abus qui s’étalent sur des mois, des années.

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Bepolar : Votre héroïne Sandrine ne s’aime pas beaucoup, malgré sa vie de couple. Comment pourriez-vous nous la présenter ?
Louise Mey :Je ne crois pas que la vie de couple change beaucoup à la manière dont une personne s’aime, ou pas… Un(e) partenaire aimant(e) peut aider et soutenir, mais être bien avec soi… c’est entre soi et soi, non ?
C’est une jeune femme, à peine trentenaire, qui effectivement ne s’aime pas trop. Surtout, elle est persuadée d’être nulle, inadéquate. Ne pas trouver d’homme, alors qu’elle a grandi avec cette certitude que c’était ce qu’il fallait faire. C’est dans les livres, dans les films… être seule la fait souffrir parce qu’elle n’a jamais envisagé qu’elle pouvait être heureuse ainsi. Alors le jour où elle rencontre cet homme, ce petit garçon… c’est le coup de foudre, pas seulement pour eux, mais pour ce qu’ils représentent, une normalité.

Bepolar : C’est un récit qui parle du corps et de nos difficultés à l’accepter.
Qu’aviez-vous envie de dire ?

Louise Mey :Le sujet n’est pas tant le corps que le poids que fait peser le regard de la société sur celui des femmes. Le corps féminin "acceptable" est tellement normé, tellement scruté… Pour moi, ce regard cruel et perpétuel fait partie du continuum de violence que dénoncent les féministes et qui plombent la vie des femmes au quotidien.

Bepolar : Il y a aussi un terrible chassé croisée, lorsque la première femme,
votre héroïne est la deuxième. Comment avez-vous tissé leur relation ?

Louise Mey :Une grosse partie de cette relation est basée sur la défiance de Sandrine. La première femme est fermée, mutique… du moins au début. Il y a ce cliché de dire que les femmes ne s’entendent pas entre elles. Cela m’intéressait de jouer avec ce point de vue… alors qu’au contraire, je crois en la sororité.

Bepolar : On est en permanence dans la tête de Sandrine, avec ses pensées, ses doutes et ses peurs. Est-ce que ce n’était pas trop prenant à écrire ? Comment peut-on en tant qu’autrice garder la bonne distance avec la psyché de son personnage ?
Louise Mey :Mes personnages ne sont pas moi, je n’ai pas de difficulté particulière à garder mes distances. Mais il est vrai aussi que Sandrine est un personnage plus complexe à catégoriser car, contrairement aux autres personnages "gentils" qui pensent souvent comme moi, ou aux "méchants" qui pensent le contraire de moi, elle a mon empathie même si je ne la trouve pas forcément sympathique. Mais au fond, on n’a pas toujours besoin d’adorer les gens pour les aider, et tant mieux…

Bepolar : J’imagine que vous avez déjà l’idée d’un prochain roman en tête. Sur
quoi travaillez vous actuellement ?

Louise Mey :Sur plein de choses… dont je ne peux pas encore parler ! (Quel suspense…)

Bepolar : Quelles sont vos prochaines dates de dédicaces ?
Louise Mey :Je serai au festival Elles Fest à Paris le 29 février, et à Quai du Polar pour la première fois cette année.

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