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#SerialKiller : Dix petits nègres d’Agatha Christie

Les meilleurs livres de serial killers, jour 31

And Then There Were None (« Et à la fin il n’en resta aucun », le titre désormais officiel du livre en VO), sauf Agatha Christie ! Notre saga sur les serial killers couronne la reine du crime et le polar le plus vendu de tous les temps, Dix petits nègres !

L’histoire :

Dix personnes, qui n’ont aucun point commun entre elles, se retrouvent sur l’île du Nègre sous le prétexte d’invitations ou d’offres d’emplois : le général John Macarthur, Vera Claythorne, Emily Brent, le juge Lawrence Wargrave, Philip Lombard, le docteur Edward Armstrong, William Henry Blore, Anthony Marston, ainsi que le couple Thomas et Ethel Rogers. Isolés du continent, sous une tempête qui affecte l’île, leurs hôtes restant mystérieusement absents, invités et domestiques se voient bientôt tous accusés de meurtre par une voix enregistrée. Débute alors la macabre musique d’une comptine qui parle de dix petits nègres, affichée dans la chambre de chacun des invités...

Pourquoi ce livre est important :

Ce n’est pas le mieux écrit, ce n’est pas le plus développé, le coupable n’est pas le serial killer le plus emblématique de l’histoire, ce n’est pas le plus effrayant, le point de vue adopté n’est pas le plus innovant, les personnages ne sont ni attachants ni repoussants et pourtant… c’est le meilleur. Le chef-d’œuvre de Christie, la femme qui a ouvert au polar le champ des possibles. L’architecte et l’archéologue du crime exige de ses lecteurs qu’ils lisent entre les mots et Dix petits nègres est certainement la pierre angulaire de sa tour de Babel.

Dans sa construction formelle d’abord, ce roman court répond presque, sans y paraître, aux canons du théâtre classique, notamment la fameuse « règle des trois unités » qui doit vous rappeler quelques souvenirs scolaires : unité de lieu avec l’île, unité d’action, le déroulement de la macabre comptine et quasi unité de temps (quelques jours seulement).

Dans son contrat de lecture ensuite : livre court, efficace, imparable, dans un huis clos psychologiquement étouffant, il permet à Christie de nous proposer un « contrat de jeu ». Il s’agit en effet du plus fameux des romans de whodunit (de l’anglais « Who done it ? », « qui l’a fait ? »), type de polar faisant appel à l’esprit de réflexion du lecteur afin de deviner l’identité du coupable avant la fin, où la résolution du mystère semble pourtant laissée au hasard, la découverte d’une bouteille à la mer, en fin de récit. Tout le contraire de sa machiavélique construction narrative…

Le serial killer ensuite, tout à fait atypique : ce n’est pas un tueur psychopathe dévoré par ses pulsions mais une personne qui cherche à rétablir la justice bafouée. Le lecteur n’est pas invité à éprouver de l’empathie pour les « victimes », elles-mêmes présumées coupables. Nous sommes plutôt spectateurs de ces meurtriers que nous aurions pu être. Dans ce roman, le vrai coupable ce sont les hasards de la vie, les personnes qui cèdent aux pulsions. Mais c’est aussi le lecteur qui s’est pris tout au long du livre pour un juge impartial, abrité moralement en dehors des pages du livre. Agatha Christie a inventé le lecteur assassin.

Ce qu’il faut retenir (pour briller en société) :

1. Vendu à plus de 100 millions d’exemplaires, ce livre est le polar le plus vendu au monde, le 6ème tous genres confondus selon diverses estimations. C’est évidemment le plus vendu de Christie devant deux autres chefs-d’œuvre, Le Crime de l’Orient-Express et Le Meurtre de Roger Ackroyd. Cela fait de la britannique l’auteur le plus traduit dans le monde.

2. Christie ne se prédestinait pas au polar : ce sont les enquêtes d’Arthur Conan Doyle, le père de Sherlock Holmes, le roman Le Mystère de la chambre jaune, du Français Gaston Leroux et un pari avec sa sœur qui décidèrent de son incroyable carrière.

3. Le titre du roman en anglais est en lui-même une histoire rocambolesque : Christie se basa sur une chanson de Franck Green, Ten Little Niggers, adaptation anglaise d’une chanson américaine de Septimus Winer intitulée Ten Little Indians. Ainsi la version britannique du roman évoquait initialement des petits nègres et la version américaine des indiens. Le temps passant, les termes « nègre » et « indiens », racistes, n’étant plus acceptables, l’œuvre fut rebaptisée Then There Were None, dernier vers de la chanson originale américaine. Voici une version de la comptine la plus connue du polar :

Dix petits nègres s’en allèrent dîner.
L’un d’eux s’étouffa
et il n’en resta plus que Neuf.

Neuf petits nègres veillèrent très tard.
L’un d’eux oublia de se réveiller
et il n’en resta plus que Huit.

Huit petits nègres voyagèrent dans le Devon.
L’un d’eux voulut y demeurer
et il n’en resta plus que Sept.

Sept petits nègres coupèrent du bois avec une hachette.
L’un d’eux se coupa en deux
et il n’en resta plus que Six.

Six petits nègres jouèrent avec une ruche.
Une abeille a piqué l’un d’eux
et il n’en resta plus que Cinq.

Cinq petits nègres étudièrent le droit.
L’un d’eux devint avocat
il n’en resta plus que Quatre.

Quatre petits nègres s’en allèrent en mer.
Un hareng saur avala l’un d’eux
et il n’en resta plus que Trois.

Trois petits nègres se promenèrent au zoo.
Un gros ours en étouffa un
et il n’en resta plus que Deux.

Deux petits nègres s’assirent au soleil.
L’un d’eux fut grillé
et il n’en resta donc plus qu’Un.

Un petit nègre se trouva tout seul.
Il alla se pendre
et il n’en resta plus Aucun.

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