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#SerialKiller : Seul le silence de Roger Jon Ellory

Les meilleurs livres de serial killers, jour 27

2007. Dans notre saga, on évoque souvent le serial killer en tant qu’enquêteur ou en se mettant à la place du criminel. Il était de temps d’explorer le tueur en série côté victimes. De ceux qui ne s’en remettent pas. On avait aperçu les souffrances vécues avec Misery de Stephen King qui, cela tombe bien, est l’un des auteurs préférés de R.J. Ellory. Avec Seul le silence, le britannique nous fait le récit d’une vie de tourments et s’offre un splendide roman cathartique.

L’histoire :

Joseph Vaughan a douze ans lorsqu’il découvre dans sa petite ville de Géorgie le corps d’une fillette assassinée. Une des premières victimes d’une longue série de crimes qui vont profondément marquer sa vie. Déjà Orphelin de père, tout semble s’écrouler autour de lui. Des années plus tard, alors que l’affaire est enfin élucidée, Joseph s’installe à New York pour tenter de devenir un écrivain célèbre et reconnu et extérioriser ses souffrances. Mais, de nouveau, les meurtres d’enfants se multiplient… Pour exorciser ses démons, Joseph part à la recherche de ce tueur qui semble vouloir le hanter.

La première phrase du roman est une citation qui donne le ton : « Ce que nous nous rappelons de notre enfance, nous nous le rappelons pour toujours - fantômes permanents, estampés, écrits, imprimés, éternellement vus. »

Pourquoi ce livre est important :

Seul le silence n’est pas un roman d’action. On suit la vie tragique de Joseph Vaughan et les névroses que lui ont causé le meurtre d’un serial killer dans son enfance, une jeune fille qu’il a, à son sens, échoué à protéger. Vous pourrez donc être agacés par certaines choses, comme le fait qu’il ressasse le nom des victimes. Mais tout ceci fait partie du style Ellory, une montée en puissance envoûtante et hypnotique, quasi religieuse. Son écriture est limpide, dense, évocatrice. Il distille inquiétude, culpabilité et soupçon et rend parfaitement l’obsession qui ronge son narrateur.

Ce style, Ellory le doit certes à son talent mais aussi à des influences littéraires évidentes, profondément inscrites dans ses réflexes d’auteur : on sait qu’il a lu à l’orphelinat et après les classiques du polar, Christie, Conan Doyle, mais aussi les feuilletonistes à la Dickens, les grands écrivains du Sud des États-Unis comme Harper Lee, Hemingway, Carson McCullers ou Faulkner. On y retrouve l’ambiance. Il possède aussi la précision maniaque du Truman Capote de De sang-froid, cet acharnement à comprendre les crimes qu’il met en scène.

Mais ce qui fait l’intérêt supérieur de ce beau roman, c’est sa dimension puissamment cathartique. Joseph Vaughan intériorise une sorte de culpabilité (« je n’ai pas su les protéger »), va consumer sa vie à tenter d’élucider le mystère, s’exiler pour échapper à ses souvenirs d’enfance (la mort de son père, la folie de sa mère, la mort qui rôde et un amour tragique), chercher la rédemption dans l’écriture. Au vu du parcours d’Ellory (cf. ci-dessous, « Ce qu’il faut retenir »), et de la citation qui débute le roman (cf. résumé), difficile de ne pas conclure que l’auteur comme son personnage sont en quête de paix intérieure. A cet égard, il n’est pas étonnant que ne soit jamais révélées les motivations du tueur...

Ce qu’il faut retenir (pour briller en société) :

1. R.J. Ellory a eu une enfance très mouvementée : son père parti avant sa naissance, sa mère décédée quand il avait 7 ans, il est placé en orphelinat par sa grand-mère, malade. À 16 ans, il abandonne ses études et retourne dans la maison familiale de Birmingham. Sa grand-mère décède malheureusement d’une crise cardiaque quelques semaines seulement après son retour. Sans moyens de subsistance, ils volent avec son frère des légumes et poulets dans un monastère et sont bientôt condamnés à 3 mois de prison pour braconnage.

2. Le côté noir d’Ellory. Au faîte de sa gloire suite à plusieurs bons romans qui connaissent le succès, l’étoile d’Ellory pâtit de deux controverses : en 2012 il est débusqué pour avoir écrit sous pseudonyme des fausses critiques sur internet, élogieuses pour lui, négatives pour d’autres auteurs (il s’est rapidement excusé pour cela) puis en 2013 est révélée son activité au sein de l’église de Scientologie. Jugez l’œuvre et l’homme séparément, dirait Proust...

3. Bluffé par l’effet créé par un livre sur un lecteur croisé par hasard, Ellory se plonge éperdument dans l’écriture, écrivant en 6 ans plus de 22 romans. Il ne sera pourtant publié que huit ans plus tard, après 600 lettres de refus en provenance de 120 éditeurs.

4. Le groupe rock Mickey 3D, connu pour son titre écologiste Respire, se serait inspiré de Seul le silence pour la chanson "Je m’appelle Joseph", extraite de l’album La Grande Evasion. Ils y font notamment chanter une petite fille, imaginant les voix entendues par Joseph dans ses cauchemars. Ellory est lui-même guitariste et a joué dans deux groupe, The Manta Rays puis The Whiskey Poets.

5. Lisez également Vendetta et Les Anonymes du même auteur !

Galerie photos

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  • SIGPRO2022 24 février 2022
    #SerialKiller : Seul le silence de Roger Jon Ellory

    Seul le silence de R.J Ellory
    De cet auteur j’avais lu faisant partie du jury de la sélection du livre de poche, Papillon de nuit et j’avais été enthousiasmé par la qualité de l’écriture et la force de ces personnages, disant à la fin de la critique de ce livre : « Vous serez touché et bouleversé par cette histoire ! Comme moi, je suis persuadé qu’après avoir lu ce thriller de R.J Ellory, vous regarder différemment un papillon de nuit. » Je peux maintenant ajouter lorsque vous aurez lu Seul le Silence de R.J Ellory , comme il est indiqué sur la jaquette de ce livre, cette histoire vous hantera longtemps. Vous retrouverez, là aussi la qualité des descriptions, des paysages, des ambiances, des sentiments, des attitudes, des non-dits de cet auteur. Seul le silence va au-delà du thriller classique. R.J Ellory par cette histoire, nous transcrit des instants de vie qui font réfléchir à notre propre existence. Comment agirions-nous si nous étions confrontés nous aussi dès notre prime jeunesse à ce qu’a vécu Joseph Vaughan. Quel serait notre comportement dans le temps, si nous avions cette quête, cette mission, ce devoir à accomplir et ceci pendant trente années. « Nous entrons dans la vie de Joseph Vaughan, le 12 juillet 1939, une plume blanche indiquait la visite d’un ange. C’est de la que venaient les rêves dit-il. C’est ce jour-là que La Mort vint. Appliquée, méthodique, indifférente aux us et coutumes ; ne respectant ni la Pâque, ni la Noël, ni aucune célébration ou tradition. Elle vint prendre mon père Earl Théodore Vaughan. Le 3 novembre 1939, » Plus tard ce fut le corps d’Alice Van Horne qui est retrouvée nue dans un champ tout au bout de la grande route, là où La Mort avait dû commencer son voyage lorsqu’elle était venue chercher mon père. Elle avait onze ans. Quelqu’un l’avait apparemment déshabillée, battue, lui avait fait des choses qu’aucun être humain… » Quant à l’enquête, relatait un journaliste, le shérif Dearing s’est refusé à tout commentaire. Quelques mois plus tard se sera Joseph qui retrouvera le corps d’une de ses petites filles élève dans sa classe. Cette vision le hantera toute sa vie. Joseph veut arrêter ce massacre. Mettre un visage sur cet homme qui s’attaque aux petites filles du comté. Il veut être leur ange-gardien. Avec son groupe d’amis le club Les Anges Gardiens est fondé après un serment scellé de leur sang. Joseph et ses amis vont se mettre en chemin pour traquer cet assassin en surveillant les allées et venues des habitants de cette petite ville, des étrangers qui passent car il semble impossible de croire que c’est quelqu’un du village qui commette ses actes abominables. Dans cette même période, Joseph qui vit seul avec sa mère, est remarqué par son institutrice Alexandra Weber, pour son goût de la lecture et sa facilité d’écriture. Plus tard elle deviendra son amie. En Europe, débute la seconde guerre mondiale. Les Allemands, sont désignés à la vindicte populaire pour leur barbarie et pour le mal qui est ancré dans leurs gênes. Voici qu’une famille Kruger, des réfugiés Allemands, habite dans le village près de leur maison et non loin des lieux ou a été découverte le corps d’une fillette, tuée et violée, l’une parmi une longue série de crimes que vous découvrirez au fur et à mesure des chapitres de ce livre. La rumeur se met en marche et sera également un fil rouge dans ce récit. Joseph, lui s’attachera à Ellen Kruger et cherchera aussi, à la protéger. Y parviendra-t-il je vous laisse le découvrir. Pendant 30 années nous suivrons Joseph, dans ses amitiés, ses amours, ses chagrins, et comme lui nous nous dirons que tant qu’il n’aura pas arrêter l’assassin qui rôde autour de lui, sa vie ne sera qu’un fardeau à porter, hanté qu’il est par les voix cristallines des petites filles martyrisées et les fantômes de ses êtres chers, qui le supplient de les aider à retrouver la Paix. RJ Ellory, revient souvent dans sa narration de la vie de Joseph, sur tous les évènements douloureux qui auront marqué 30 ans de la vie de Joseph Vaughan, comme pour mieux ancrer ceux-ci dans notre mémoire et nous faire réfléchir sur ce parcours quasi initiatique ou à chaque étape La Mort est la compagne fidèle de Joseph l’amenant à se poser la question sur son échec à protéger toutes ses victimes et se dire à quoi ont servi les serments prêtés lorsqu’il était enfant avec son Club Les Anges Gardiens . Les avons-nous trahis. Sa quête pour exorciser les démons qui le poursuivent ne va s’arrêter que lorsqu’il aura retrouver ce tueur qui ne lui aura pas laisser le moindre répit. Ce qui l’amènera à être condamné et jeté en prison pour un crime qui vous révoltera. Le tollé que fera le livre autobiographique de Joseph Vaughan, Une douce foi dans les Anges, sorti clandestinement de la prison par son ami Paul Hennessy, fera revenir La Cour Suprême des Etats Unis sur son verdict après que Joseph est passé plus de treize années derrière les barreaux. Pendant tout ce temps ou Joseph fut emprisonné les crimes n’ont pas cessé, environ un par an. Joseph repars alors à la recherche de cet assassin en compilant toutes les informations qu’il peut glaner dans les bibliothèques publiques, en relisant les articles de journaux, en revenant sur les lieux des crimes, ou La Mort a fait son passage. Plusieurs hypothèses sont présentées. Ce n’est qu’à la fin de ce livre, que vous ferait connaissance de l’auteur de ces crimes, après avoir, à différents épisodes, pensez l’avoir découvert. Ce livre Seul le Silence fait aussi une part belle à l’amitié, celle de Reilly Hawkins qui sera là présent auprès de Joseph jusqu’à la dernière ligne de ce roman, celle de Paul Hennessy et d’autres personnages que je vous laisse découvrir qui mettra un peu de bonheur éphémère dans la vie de Joseph. Alors si vous souhaitez vous aussi connaitre l’extraordinaire vie de Joseph Vaughan, plonger vous dans seul le silence de RJ Ellory. « Inspirez. Retenez votre souffle. Expirez, tout doit être silencieux. » Bien à vous.

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