Club Sang

Profitez de toutes nos fonctionnalités et bénéficiez de nos OFFRES EXCLUSIVES en vous inscrivant au CLUB.

JE REJOINS LE CLUB SANG

Enfermé.e - Jacques Saussey

Club Sang

Inscrivez-vous ou connectez-vous pour pouvoir participer au Club !

24 #AvisPolar
5 enquêteurs
l'ont vu/lu
1 enquêteur
Veut la voir/lire

Résumé :

Les premiers papillons ont éclos derrière ses paupières. Elle en avait déjà vu de semblables, enfant, un été au bord de l’océan, jaunes et violets contre le ciel d’azur. Elle était allongée au soleil, l’herbe souple courbée sous sa peau dorée. Le vent tiède soufflait le sel iodé de la mer dans ses cheveux. Aujourd’hui, l’astre était noir. Le sol dur sous ses épaules. Et l’odeur était celle d’une marée putride qui se retire. Les papillons s’éloignaient de plus en plus haut, de plus en plus loin. Et l’air lui manquait. Lui manquait...
Elle a ouvert la bouche pour respirer un grand coup, comme un noyé qui revient d’un seul coup à la surface.
Les papillons ont disparu, brusquement effrayés par un rugissement issu du fond des âges...

L'œuvre vous intéresse ? Achetez-la chez nos partenaires !

En librairie

Et chez vos libraires indépendants

  • Acheter sur Jesoutiensmalibrairie.com
  • Acheter sur lalibrairie.com
  • Acheter sur Place des libraires

Vos #AvisPolar

  • tatibibibi 9 janvier 2023
    Enfermé.e - Jacques Saussey

    Enfermé : c’est ce petit garçon, prisonnier d’un genre dans lequel il ne se reconnait pas, prisonnier d’une famille qui le rejette, dans laquelle misère affective, violence, indifférence et incompréhension font le lit de son enfance malmenée, malaisée, malaimée.
    Enfermée : c’est ce même petit garçon devenu Virginie, elle aussi prisonnière d’une identité qu’elle affirme mais qui ne correspond pas à son sexe de naissance.
    Enfermé.e : c’est le parcours douloureux de Virginie, sa construction de soi dans une société intolérante et agressive.
    Il est question d’enfermement tout au long de ce roman, au sens propre et au sens figuré. Celui de Virginie, prisonnière donc de son passé obsédant et aussi de son présent pour le moins hostile. Celui également d’une société retranchée dans des carcans normatifs.
    Roman bien bien noir, parfois même un peu glauque dans les scènes de violence physique et sexuelle, mais originalité du thème de la transidentité et en parallèle de la transphobie. Pas étonnant que J. Saussey ait mis en exergue un extrait de la "mauvaise réputation" de G.Brassens, car rejet, mépris et haine sont toujours autant d’actualité face à la non-conformité aux modèles établis.
    Mais dans cette violence et cette intolérance, il y a des étincelles d’encouragement, des rencontres autorisant à Virginie une renaissance nécessaire à sa survie...et l’espoir d’une vie future améliorée.
    L’apaisement passera dans son cas par la confrontation, voire par la revanche et la vengeance. Victime d’un passé douloureux, elle deviendra enfin actrice du présent et par là-même accèdera à la liberté. En réalisant son Destin.
    Ce roman de J. Saussey, bien différent de ceux que j’avais lus précédemment, permet cette réflexion sur la question de la transidentité et est en ce sens fort intéressant. Style percutant, panel d’émotions variées...
    sans compter une jolie pirouette en toute fin !!

  • Savy 5 janvier 2023
    Enfermé.e - Jacques Saussey

    Enfermé.e est le 3e livre que je lis de Jacques Saussey.

    Habituée au bon polar j’avoue que là j’ai été surprise.

    Le sujet abordé concerne les transgenres. Virginie enfermée dans un corps qui n’est pas le sien se bat pour être reconnue en tant que femme.

    L’histoire ne m’a pas déplu,je mets juste un bémol sur certains passages qui sont un peu trop crus à mon goût,les agressions,la violence qu’elle subit en prison sont trop présents.

    Personnes fragiles s’abstenir.

  • Charlène 7 avril 2021
    Enfermé.e - Jacques Saussey

    Nous découvrons Virginie. Femme née dans un corps d’homme, en ayant eu conscience très jeune, nous la suivons à différentes étapes de sa vie. Nous apprenons à la connaître en tant que femme, transsexuelle, alors qu’elle est emprisonnée. Son quotidien de détenue, et les sévices qui en font partis, sont relatés et décrits avec une violence et une force inouïe. Nous la découvrons par ailleurs au service des personnes âgées, à sa sortie de prison. Vivant ce qui semble être une sexualité libre, sans contraintes, sans attaches. Nous la retrouvons enfant, adolescente, avec toute la complexité des relations humaines et des rapports aux autres, qu’ils soient parents ou ami.e.s.

    Comment expliquer la claque psychologique et magistrale qu’est ce roman ? Je n’aurais pas de mots à la hauteur de ceux que Jacques Saussey a mis dans son ouvrage. J’ose parler de huis-clos tant le mal-être intérieur de Virginie est lié à ce corps qui n’est pas le sien. L’enfermement est tangible lors des chapitres d’emprisonnement, il est physique de par la question de la transsexualité et enfin il est psychologique pour nous, lecteurs, qui sommes tombés dans la toile tissée par l’auteur.

    Comme si la nécessité sociale de la transsexualité ne suffisait pas, Jacques Saussey joue brillamment avec nos nerfs. Car au-delà de la dimension sociale de ce roman d’utilité publique, se cache une intrigue qui se laisse doucement deviner au fur et à mesure que la fin du livre se rapproche. Et lorsque nous comprenons de ce dont il s’agit, il est déjà trop tard. Nous voilà happés, encore une fois, au cœur de la vie de Virginie. C’est décidé, cette année et pour les autres à venir, je veux entendre parler plus, beaucoup plus, de Jacques Saussey.

  • Lectures noires pour nuits blanches 30 novembre 2020
    Enfermé.e - Jacques Saussey

    Virginie est enfermée depuis sa naissance dans un corps qui n’est pas le sien. Double peine quand à la suite d’un dérapage elle se retrouve derrière les barreaux d’une prison.

    Enfermé.e est un roman noir très dur avec une thématique principale que j’ai peu eu l’occasion de lire dans ce genre, la transsexualité. Un sujet délicat traité de manière plutôt habile, mais très brute et sans concession. L’auteur n’épargne rien au lecteur. Je suis passée par la nausée, la colère, la tristesse, la peine, avec une forte envie de hurler à certains passages. Au delà de l’histoire, la page Repères à la fin du livre m’a choquée et révoltée.

    J’avoue avoir beaucoup de mal à m’imaginer la souffrance de Virginie, c’est difficile à comprendre quand on ne le vit pas. Ce qu’elle vit et a vécu depuis son enfance est juste effroyable. Peut-il y avoir pire prison que son propre corps ? Douleurs physiques, morales, rien ne lui sera épargné. Sans compter le regard des autres, le rejet, les jugements, l’intolérance, sa vie est un calvaire et un perpétuel combat. Mais Virginie est forte est fera tout pour s’affirmer.

    L’idée de ne pas donner de prénoms aux personnages mais juste à Virginie est très belle. L’auteur s’en explique à la fin du livre. C’est brillant !

    Un petit bémol pour moi concernant les nombreuses scènes de violence très explicites et détaillées. J’ai pourtant l’habitude de lire pas mal d’horreurs mais là ça m’a semblé trop et mis parfois très mal à l’aise. Certaines sont indispensables, j’en conviens, mais l’auteur aurait pu fait l’impasse sur d’autres. Ce n’est évidemment que mon ressenti, peut-être suis-je trop sensible en ce moment.

    Ce roman est aussi un polar avec une intrigue, une histoire de vengeance et du suspense. J’ai bien aimé la tournure que tout cela prend à la fin, tout s’imbrique et l’on comprend beaucoup de choses. C’est bien amené.

    Enfermé.e fut une lecture douloureuse mais que j’ai appréciée la plupart du temps. Une histoire poignante, une héroïne hors du commun et un très beau message. Notre société condamne et rejette toute forme de différence. A notre époque c’est pitoyable.
    Vivre et laisser vivre ! Si chacun pouvait appliquer cette devise le monde se porterait bien mieux.

    A lire absolument !

  • Loiclivresque 7 avril 2020
    Enfermé.e - Jacques Saussey

    Quelle claque !! Un roman qui traite d’un sujet délicat, important, intéressant, difficile et tabou mais traité d’une main de maître. On est pris dans une souffrance psychologique terrible. Un personnage principal à la fois fragile mais terriblement fort au fond de lui. Un passé difficile, une vengeance subtile mais puissante. Un vrai coup de coeur, un roman puissant, un roman qui marque que je recommande à tous.

  • Sangpages 8 janvier 2020
    Enfermé.e - Jacques Saussey

    L’avis d’Elisa :

    L’histoire de Virginie est bouleversante. J’ai eu beaucoup de plaisir à lire ce roman. Effectivement, malgré la dureté de la thématique, la violence de scènes et les comportements répugnants de certains personnages, j’ai absorbé le contenu dans une douceur étrange grâce à la sensibilité de l’auteur. À un tel point, que cela m’a même perturbé.
    De nos jours, dans notre société bornée, ce livre est osé. Malheureusement, d’ailleurs. Mais selon moi, ce roman est instructif, enrichissant et édifiant. Objectivement, Jacques Saussey nous raconte la vie, les péripéties et les aventures de Virginie, une femme née dans un corps typé masculin. En gros, une transgenre. Moi, qui ne m’étais jamais penchée sur le sujet, j’ai beaucoup appris au fil de cette lecture.
    Vous devinez que l’auteur, habitué au roman noir, n’allait pas laisser cette situation initiale tourner en idylle. Évidemment, tout ne va pas bien se dérouler pour Virginie, la protagoniste. On va la suivre et la voir tomber dans l’obscénité et les abysses de notre société actuelle.
    Comme me l’a souvent répété ma maman, la plume de Jacques Saussey est merveilleuse. Aujourd’hui, je ne peux qu’appuyer son avis. Il est vrai que les mots de l’auteur sont envoutants. Ils m’ont bercé tout au long de ma lecture. Cet écrit, selon moi, s’approche du lyrisme tellement les phrases sont mélodieuses. J’ai rarement trouvé une prose si agréable à lire. C’est tout simplement magnifique.
    Ce roman est prenant. Le rythme est bon. Jacques Saussey gère l’action avec brio. Il ne tombe pas dans la surenchère. Les flashbacks n’ont fait que renforcer le côté addictif. Je n’ai pas vu ce bouquin s’achever. Quand j’ai réalisé que c’était le cas, la nostalgie m’emplissait déjà.
    Si je devais émettre une critique, je dirais que par moment, j’ai trouvé certaines scènes un peu répétitives. Ce qui, pour moi, a créé quelques longueurs, mais rien de bien méchant.
    Pour conclure, ce roman noir est brillant et je vous encourage tous à vous plonger dans l’histoire de Virginie. Vous adorerez !
    Merci, Jacques, pour tes mots qui m’ont émerveillée !

  • Aude Lagandré 5 octobre 2019
    Enfermé.e - Jacques Saussey

    Onzième roman de Jacques Saussey, premier roman pour moi. Ce choix de lecture est dû à un hasard de la programmation : le même jour de sortie que celui de Claire Favan, des retours sur l’un, puis sur l’autre, les émotions fortes suscitées chez leurs lecteurs respectifs. Les thèmes sont différents, les émotions, elles, sont concentrées, à l’apogée de ce qu’un lecteur lambda peut ressentir de compassion, de violence, de fureur et d’amour.
    Alors pardon Jacques d’avoir ignoré jusqu’à votre existence (ou presque) et de n’avoir pas imaginé quel genre d’écrivain vous pouviez être, de quelle plume vous étiez doté et avec quelle sensibilité vous avez créé ce roman sous l’impulsion de votre nièce Aurore.

    Le titre « Enfermé.e « n’a rien à voir avec une quelconque volonté militante pour l’écriture inclusive.
    Il définit simplement la venue au monde d’un petit garçon, non désiré, « le petit casse-pieds », élevé par un père qui ne peut pas le voir en peinture et par une mère passive et soumise à l’autorité toute puissante de son mari. Ce petit garçon s’appelle Virginie.
    « Je suis une femme coincée dans un corps d’homme. »

    Le récit s’alterne sur plusieurs espaces temps dans lesquels le lecteur navigue en fonction des chapitres.
    Naissance de l’enfant en 1988 et vécu de ses premières années qui participent à son évolution, le sentiment qu’il est différent, que son enveloppe charnelle n’est pas celle qu’elle devrait être.
    Un événement tragique qui se déroule en 2006, suivi par 15 années de prison.
    Enfin, l’arrivée de Virginie dans un centre pour personnes âgées en 2009 où elle sera infirmière.

    Le début est un peu ardu dans le sens où le lecteur est perdu dans ces espaces temps sans réellement savoir où l’auteur veut en venir.
    Les choses s’éclaircissent très rapidement quand on comprend la thématique du roman.
    La transsexualité en général et les problématiques qui en découlent : l’incompréhension familiale, le rejet paternel, l’ignorance, la violence verbale et physique en milieu scolaire, l’âge de pierre de la pensée médicale. En somme, la méconnaissance totale d’un état qui dépasse totalement l’environnement proche et qui engendre un rejet pur et simple.
    Mais ce n’est pas tout.

    Jacques Saussey développe aussi le thème de la transsexualité en milieu carcéral.
    Virginie a un corps d’homme, se sent femme et se retrouve enfermée dans une prison… d’hommes. Ce qu’elle y vit alors, dépasse l’entendement : la violence ordinaire connue et tue, le système qui ferme les yeux, la résistance énorme de ce que peut subir un corps humain sans crever, quand le mental, le Moi profond décide de ne rien lâcher.
    « Ce que les uns lui feraient, les autres ne le verraient pas. Aussi simple que ça. Jusqu’à ce qu’elle en crève. »
    Je vous préviens : les scènes sont terribles. Elles sont crues, abominablement violentes, les mots utilisés sont extrêmement explicites. Elles sonnent juste et provoquent chez le lecteur une réelle douleur physique et des images qui hantent.
    « Parce que la virginité anale d’un nouveau détenu, ça ne fait pas long feu, entre les murs d’une maison d’arrêt chauffée à blanc aux hormones mâles ».
    Virginie ne lâchera rien, elle sait qui elle est et n’y renoncera à aucun prix !
    « Mais alors… t’es quoi exactement ? Gay, Travesti ? Transsexuel ?
    Je suis moi. C’est tout. »

    Ce qui rend ce roman plus fort encore, c’est que Jacques Saussey nous emmène sur un chemin sibyllin.
    D’une part, je ne savais pas comment et à quel moment les périodes temporelles allaient se croiser, ni quel serait le point d’ancrage qu’il inventerait pour y parvenir. Je n’ai pas été déçue ! L’imagination dont il fait preuve pour nouer le destin de Virginie à sa quête première (devenir une femme) aurait été moins intéressante sans cette intrigue de fond qu’il a créée pour happer le lecteur. Tout s’enchaîne parfaitement bien, tout fait sens, tant et si bien qu’on retrouve un peu d’humanité, d’espoir, deux émotions dont il nous a totalement privé dans les 2/3 du livre.

    Lorsque je lis un livre de cette qualité, tiraillée entre un désir de violence, la nécessité profonde et vitale de se défendre, la souffrance dans la chair, les bleus à l’âme qu’aucun psy au monde ne peut effacer, quand on s’attaque si profondément à quelqu’un parce qu’il est différent, que les enfants eux-mêmes sont de petites ordures en devenir, que certaines situations particulières profitent d’un vide juridique pour nourrir des situations invraisemblables, que le moindre petit chef de famille ou de prison se pense investi d’une forme de pouvoir tout puissant, j’ai envie de hurler « humanité de merde » !!!
    Faut-il être sacrément déterminée, convaincue de qui on est, résolue à se faire accepter, pour ne pas céder aux sirènes du suicide.
    Lors de plusieurs scènes, j’aurai voulu que l’auteur creuse les aspects psychologiques des agresseurs, qu’il explique au lecteur ce qui se passe dans leurs têtes pour se comporter de cette manière… Juste parce que cela provoquait quantité de questionnements et mon besoin vital de comprendre…
    Sauf que ce n’est pas le sujet du livre : le sujet c’est Virginie. La dédicace est pour Aurore.
    La nécessité est d’expliquer ce que vivent les transsexuels, d’exposer leur souffrance, de montrer la vérité nue.
    La volonté est de montrer que la cruauté ne fait pas le poids face à une détermination à toute épreuve.
    Le besoin est de faire taire le silence….

    Un mot sur la fin, sans rien révéler ?
    Viens, je te montre ce qu’est l’humanité, la vraie, la désintéressée…

  • LeoLab 1er août 2019
    Enfermé.e - Jacques Saussey

    Presque un coup de cœur. Une plume magnifique. Un sujet difficile à traiter. Une héroïne tiraillée rêvant d’acceptation, celle des autres et puis la sienne. Elle purge une peine, à perpétuité, "enfermée" dans un corps que Dame Nature lui a donné avec équivoque. Un roman noir comme le goudron qui vous collera aux méninges un bout de temps et qui vous ouvrira les yeux. Vous ne les regarderez plus de la même façon et votre jugement, s’il y a, s’en verra fortement altéré.

  • mimi85600 10 juillet 2019
    Enfermé.e - Jacques Saussey

    Depuis le temps que j’en entendais parler, j’ai fini par me décider à plonger dans ce roman pour aller à la rencontre de Virginie, une jeune femme née dans le mauvais corps. De sa tendre enfance jusqu’à sa vie d’adulte, le chemin est loin d’être un long fleuve tranquille et Virginie va se retrouver, bien malgré elle, enfermée dans une prison pour hommes où elle doit purger une peine de 15 ans. Mais l’auteur a eu l’intelligence de sortir des murs pénitentiaires et d’alterner passé, présent et futur.

    Durant son enfance, Virginie vit un calvaire que ce soit à la maison ou à l’école. En prison, Virginie vit un enfer. Mais lorsqu’elle retrouve enfin sa liberté, Virginie décide de changer la donne et de retourner la situation. Elle ne laisse plus personne lui prendre quoi que ce soit, c’est elle qui prend, c’est elle qui mène la barque. Mais pourquoi décide-t-elle de se faire embaucher dans ce centre de soins pour personnes âgées où TOUS les employés sont d’anciens détenus ? Que cherche-t-elle ? Que va-t-il se passer au sein de cet établissement ?

    D’une intelligence rare, ce roman se laisse dévorer de bout en bout, le coeur au bord des yeux face à tant de violence. Le personnage de Virginie, particulièrement fouillé, ne peut vous laisser de marbre. A peine la première page tournée que vous êtes déjà en complète empathie avec cette enfant pour qui la nature s’est cruellement trompée. Avec cette jeune femme qui subit tant d’horreur en prison. Avec cette femme qui malgré tout ce qu’elle a enduré, parvient à faire preuve de tellement de force et de courage.

    En refermant ce livre, j’ai hésité à poser le mot " coup de coeur " sur ma lecture. Mais plus le temps passe, plus j’y pense, et plus je me dis que ce roman magistral et poignant ne peut qu’être un coup de coeur.

    Merci aux Editions French Pulp pour cet envoi.

  • meslivresetmoi33 6 juin 2019
    Enfermé.e - Jacques Saussey

    Coup de ❤ pour ce roman de Jacques Saussey .
    Ce livre noir, très noir, nous raconte la vie de Virginie...
    Virginie est une fille dans un corps de garçon, malheureusement c’est un sujet tabou. Personne n’essaie de comprendre, certains la prennent pour une folle.
    Quand un braquage auquel elle participe tourne mal et qu’elle doit aller en prison, c’est l’horreur la plus totale. Mais elle est forte et va s’en sortir...pour la suite je vous laisse lire ce magnifique livre.

    Virginie est un personnage très fort, la seule à avoir un prénom d’ailleurs ! J’ai beaucoup aimé comment nous est décrite sa vie, les horreurs qu’elle vit au quotidien et sa force de caractère.

    J’ai adoré ce roman noir, le récit est glaçant, violent, dur mais tellement nécessaire.
    L’auteur nous donne beaucoup de références sur ce sujet encore tabou et c’est très intéressant.
    Je vous le conseille fortement, on sort KO de ce bouquin et si ça peut aider à sensibiliser les gens sur les personnes transgenres alors c’est top !!

  • Des plumes et des livres 25 mai 2019
    Enfermé.e - Jacques Saussey

    Cela faisait un moment que je souhaitais découvrir un roman de Jacques Saussey. J’ai enfin osé franchir le premier pas en mars dernier, en allant à sa rencontre à Livre Paris. Puis les semaines ont passé, et je continuais d’espérer que je franchirai un nouveau pas en ouvrant Enfermé.e. Avec la prévision de le revoir ce week-end, au Salon du livre de Sens, j’ai franchi cette nouvelle étape et le moins que je puisse dire, c’est que j’ai dévoré ce thriller !

    Enfermé.e c’est l’histoire de Virginie qui est née dans le mauvais corps. Elle se sent femme alors que son corps est celui d’un homme. Depuis son enfance, elle n’accepte pas les codes et les esprits fermés qui ne comprennent pas sa véritable identité. A commencer par le Père et la Mère. Cela la conduit à faire des choix pour survivre. Mauvais chemin. Elle purge une peine de prison et se retrouve embauchée au Centre. Au début on ne sait pas trop pourquoi elle va là-bas. On sait qu’elle y va pour un but précis mais le mystère demeure.

    Enfermé.e alterne les chapitres entre le récit de la vie de Virginie, de sa naissance au présent, et son quotidien au Centre qui accueille les personnes âgées dans leurs dernières années de vie.

    Virginie est la seule qui porte un prénom (à l’exception également de la vieille Marie mais dont ce n’est pas la véritable identité…). Les Autres sont désignés par leur fonction ou une caractéristique : le Père, la Mère, le Directeur, le Surveillant, le Jardinier, l’Infirmière, la Cuisinière, le Moche etc. A la fin du livre, l’auteur explique son choix : la société refusant une identité à Virginie, Jacques Saussey a donc décidé de retirer l’identité aux différents personnages de son roman. Un juste retour des choses.

    Enfermé.e est un roman dur traitant de la transidentité, rempli de noirceur et de désespoir. Néanmoins, et paradoxalement, il se lit aisément et a ce quelque chose qui nous donne envie de découvrir la suite dans ce récit angoissant, révoltant et parfois bien dégoûtant. Enfermé.e n’est pas un roman pour les âmes sensibles, il faut avoir le coeur bien accroché et les tripes solides.

  • VALERIE FREDERICK 8 mai 2019
    Enfermé.e - Jacques Saussey

    Le personnage transgenre doit être à la mode car « Enfermé.e » est le deuxième roman que je lis en quinze jours sur ce thème du « transsexualisme ». Comme le dit l’auteur en fin d’ouvrage, « un rapport du Conseil de l’Europe indique qu’un humain sur 500 serait concerné par la transidentité », autrement dit, par le fait de naître dans une enveloppe corporelle qui ne correspond pas à l’identité ressentie par l’esprit. Difficile, dès lors, de se construire.
    Les difficultés liées à ce « trouble de l’identité », le personnage principal de ce roman va en rencontrer, en masse, dès le plus jeune âge. Virginie, ainsi qu’elle s’est elle-même prénommée, est née dans le corps d’un garçon. Très vite, elle se sent appartenir à la gent féminine. Mais le regard des autres n’en a pas décidé ainsi. Tout d’abord, celui des parents, qui ne savent pas comment (ré)agir, puis celui des camarades de classe, et enfin, celui des amoureu(ses)x.
    Une fois adulte, Virginie va devoir continuer à construire son identité propre, mais le chemin sera semé d’embûches et de mauvaises rencontres qui l’emmèneront dans un lieu sans foi ni loi : la prison. Comment s’en sortir vivant(e) lorsqu’on est une femme incarcérée dans une prison d’hommes parce que l’on a un corps doté d’un appareil génital masculin ?

    Jacques Saussey est parti de témoignages réels pour construire son roman de fiction ; une réalité imaginée ou une fiction réelle ? En tout cas, une lecture qui donne de nombreux frissons !

  • Cheyenne 15 mars 2019
    Enfermé.e - Jacques Saussey

    J’ai terminé ce livre il y a peu et je ne suis pas prête de l’oublier...
    C’est le genre de livres dont on ne sort pas indemne.
    Ce livre raconte l’horreur que vivent les transgenres dans un milieu carcéral pour hommes.
    J’ai passé ma lecture entre envie de vomir ,rage et larmes.
    C’est un livre extrêmement dure mais je le conseil vivement.

  • Stef Eleane 5 mars 2019
    Enfermé.e - Jacques Saussey

    Ouh la la Monsieur Saussey, mais vous avez décidé d’être horrible avec votre personnage principal ! C’est quoi cette envie de lui donner un destin si épouvantable. J’espère que vous êtes fier de vous ! 😉

    Virginie est une jeune femme emprisonnée pour le meurtre d’une personne âgée survenu lors d’un cambriolage qui a mal tourné. Mais, elle a une double peine puisqu’elle est captive d’un corps qui ne lui correspond pas. Elle est née garçon. L’histoire commence à sa libération et son embauche dans une maison de retraite un peu particulière.

    La Secrétaire a eu une mimique éloquente en scrutant sa chevelure d’un verdâtre pisseux.
    — Et cette couleur, c’est pourquoi ?
    — C’est parce que je suis libre, aujourd’hui. Libre d’assumer tous mes choix. Libre de proclamer que je suis différente et que ce n’est pas contagieux.
    La femme a souri.

    Voilà un thème peu banal ! Ou tout du moins qui se généralise tout doucement en fonction des mentalités qui changent. Il y a encore quelque temps, j’aurai pu écrire que c’est un sujet tabou, maintenant cela ne me vient pas à l’esprit. Et c’est tant mieux ! La transidentité existe et n’est plus considérée comme une déviance psychologique. D’ailleurs l’auteur, nous donne quelques renseignements fort intéressants, que ce soit en nota benne ou à la fin de son roman. Il y a un travail de recherche très constructif pour le lecteur et qui renforce le message de l’auteur.

    Maintenant, je suis persuadée que l’auteur sait lâché ! Et je préviens les lecteurs que c’est cru, violent. Si vous avez l’âme sensible, ce récit n’est pas pour vous ! Le personnage de Virginie va vivre des moments abjects qui vont donner la nausée au lecteur. Et même ce qu’elle s’inflige par la suite est loin d’être anodin. Cette jeune femme ne connait que les sévices, les insultes. Comment s’aimer dans de telles circonstances ?

    Bien entendu, Jacques Saussey ne nous pond pas un bouquin juste pour ce déchaînement de coups, il a bien entendu une trame, une intrigue. Il se passe quelque chose dans cette maison de retraite et vous le découvrirez lors de votre lecture. J’ai pour ma part compris ce qu’elle faisait, mais absolument pas la raison de tout cela.

    Tous les personnages sont des repris de justice, donc des salopards ! Voilà ça, c’est dit 🙂 Les pensionnaires sont aussi hauts en couleur. Une mention spéciale pour la petite vieille muette.

    – Quoi ?? Tu parles ? Mais pourquoi tu ne nous as jamais rien dit ?
    La Vieille pose un regard d’un gris blanc sur lui.
    – Ce n’est pas parce qu’une armoire est fermée qu’elle est vide…
    – En tout cas, c’est pas souvent qu’une bonne femme ouvre la bouche pour dire quelque chose d’intelligent !
    – C’est parce qu’on n’a pas souvent en face de nous quelqu’un qui l’est assez pour comprendre.

    Alors convaincu ?? Ce livre est pour vous !

  • manonlit_et_vadrouilleaussi 27 février 2019
    Enfermé.e - Jacques Saussey

    Il s’appelle Virginie, a 31 ans et sort de prison. Virginie est transgenre. Ses années en prison ont été passées dans le quartier des hommes. Mais Virginie est également doté.e d’une mission : accomplir la justice. •
    🍁🍁
    Je découvre l’auteur avec ce récit. Roman noir ça c’est sûr ! Je vous laisse imaginer ce qui se passe pour un transgenre en prison ... Pas de fioritures dans le langage et les situations , c’est cru mais je pense que c’est la triste réalité. ••
    Qu’est ce qu’être transgenre ? Comment accepter sa différence et la faire accepter ? L’auteur a commencé à s’y intéresser lors du coming-out de sa nièce. À côté de cette toile de fond, des intrigues se mêlent mais il est également question de la réinsertion. Comment retrouver une vie « normale » après avoir payé sa dette à la société ? ••
    🍁🍁
    L’auteur passe d’une époque à l’autre à chaque chapitre. Ainsi nous reconstruisons petit à petit le parcours de Virginie. C’est très bien construit et l’écriture est fluide. J’ai passé un bon moment de lecture malgré cette histoire sombre. Par contre, j’ai dû revenir en arrière concernant le dénouement final, j’avais l’impression qu’il manquait un élément 🤔 ou bien c’est moi qui me pose trop de questions

  • AUFILDESPAGES 26 février 2019
    Enfermé.e - Jacques Saussey

    Un livre pas évident à "critiquer" tant le sujet est sensible et tabou en France. Que dire ... j’aime .... ou j’aime pas donc je suis insensible ?!?
    Ici notre personnage VIRGINIE est atypique, son parcours est tellement dur et larmoyant que forcément le lecteur s’attache.
    D’ailleurs c’est le SEUL oersonnage du livre qui à un prénom, les autres sont décrits par des adjectifs ou caractéritiques : la fouine, bo gosse, Brutus, le cinglé ... cela nous donne encore plus d’attachement et de réalité. Nous suivons ce personnage depuis sa naissance mais la chronologie est complètement dans le désordre !
    je n’ai pas eu "la claque" que beaucoup ont eu pendant la lecture, j’ai aimé mais je n’en ressors pas bouleversé du tout ! pour moi il ya trop de "pathos", trop de scènes de sexes meme si il faut aller au bout du livre pour comprendre pourquoi ... et il m’a manqué le truc qui fait que ....
    ce livre est comme le dernier de claire Favan : ils sont complètement différents des habitudes des 2 auteurs !!
    Forcément après on ne peut être que touché par ce thème de « trouble de l’identité » et je pense vraiment qu’il peut vous bouleverser carrément ! Dommage cela l’a fait que moyen pour moi :(

  • QuoiLire 28 janvier 2019
    Enfermé.e - Jacques Saussey

    Ce roman est une vraie claque.

    Jacques Saussey a décidé de laisser tomber un moment les thrillers pour nous offrir un roman noir sur le phénomène transgenre. Mais heureusement pour nous, il n’est pas tombé dans le sensationnalisme et le côté racoleur du sujet. Bien au contraire, au travers de son personnage, il nous dévoile les différentes étapes de la vie d’une personne confrontée à ce "problème" qu’est de vivre dans un corps ayant un sexe qui ne correspond pas à celui de votre mental.

    Et ces étapes ne sont pas de tout repos car cela passe bien sûr par la découverte de sa sexualité différente de celles des autres, de pouvoir en parler avec ses ami(e)s, ses parents et son entourage, de se trouver confronter à leurs réactions, leur acceptation, leur rejet voire leur isolement ou leur phobie.

    Mais bien sûr, l’auteur ne se contente pas d’une histoire basique, puisqu’il va projeter son personnage en prison, où il va vivre un véritable enfer ; où cette différence va être l’excuse d’en faire un esclave sexuel. Sur ce point, nous pouvons noter quelques similitudes avec l’admirable roman noir de Karine Giebel, Meurtres pour rédemption. On comprend alors qu’en plus d’être enfermée en prison, enfermée dans une catégorie d’identification sexuelle, elle est avant tout enfermée dans son corps qui n’est pas vraiment le sien.

    Là où l’on voit que Jacques Saussey est un admirable conteur, c’est d’apporter un twist final à son roman. En effet, les différentes époques (enfance, adolescence, prison, après-prison) de la vie de Virginie, le personnage principal nous sont présentées alternativement, mais on se demande les raisons de l’attitude de Virginie dans sa dernière phase. On la devine, on a bien des options possibles, mais ce n’est que dans les dernières pages que tout se dévoile.

    Nul besoin de dire que les personnages sont fouillés, que la composante psychologique de Virginie est travaillée, approfondie, dévoilée par petites touches ; que les autres personnages sont restreintes à leurs exactions au point de ne pas avoir de patronyme.

    Un roman difficile, aussi utile à lire qu’un roman sur la Shoah. Un roman qui a injustement reçu trop peu de récompenses.

    https://quoilire.wordpress.com/2019/01/28/jacques-saussey-enfermee/

  • delphlabibliovore 21 novembre 2018
    Enfermé.e - Jacques Saussey

    L’histoire que raconte Jacques Saussey dans " Enfermé.e" est très originale. Les personnages sont troublants et évoluent dans un monde de violence. La personne que l’auteur suit est lourdement marquée par son enfance et ses rencontres successives. Il est impossible d’en divulguer davantage sans dévoiler les ressorts de l’intrigue.

    Il règne dans ce livre un mélange de souffrance, de culpabilité et de rédemption. Tout l’art de l’auteur est de savoir rendre l’ensemble cohérent et digeste. En effet, la dose de malheur y est presque létale. Les horreurs subies par certains protagonistes jaillissent de la plume d’un Jacques Saussey particulièrement en forme.

    Celui-ci, justement change un peu de registre en abordant une histoire difficile. Et donc même en s’éloignant de sa zone de confort, j’ai trouvé qu’il avait très bien réussi le challenge. D’autant plus que le thriller y a aussi sa place. Les mystères sont nombreux et planent sur la noirceur générale.
    L’auteur parvient à manipuler la chronologie et le lecteur. Effectivement, différentes périodes se côtoient sur plus de vingt ans. Il est vrai que j’ai eu un peu de mal à repérer les époques au tout début. Mais je n’ai pas regretté d’avoir patienté quelques paragraphes car j’ai vite été récompensée : l’ensemble est sublime. Jacques Saussey manie les différents rythmes d’écriture afin de distinguer les périodes et les personnages.

    Les caractères sont forgés dans l’acier de la haine et de la violence. Ils sont soulignés par des phrases lapidaires. Des thèmes sont ainsi abordés autour de la nature humaine : la virilité, l’identité ou la misère sexuelle.

    " La réussite, c’est comme un slip. ca ne se prête pas."

    Bien sûr l’enfermement est au centre des multiples sentiments évoqués. Les barreaux sont omniprésents. Ils sont même là où on ne les attend pas. Ils sont aussi bien virtuels que tangibles. A cet égard, la magnifique couverture reprend parfaitement le sujet du roman.

    " La mère a poussé la porte de la chambre de l’enfant, puis elle a allumé la veilleuse. Son fils était recroquevillé contre le bâti de son lit, ses petits poings verrouillés comme des cadenas aux barreaux."

    La richesse de l’écriture permet de suivre une histoire explosive et dure. Des situations sont bien suggérées et échappent à la vulgarité grâce au style de l’auteur. J’ai été, au fil des pages scotchée par les réactions des personnages. J’ai lu le mépris dans les répliques et j’ai été aussi dégoûtée par certains tortionnaires, par les gens sombres et dangereux qui ont "ce besoin de torturer ceux qui ne vous ressemblent pas, ceux dont les moyens de défense sont réduits à l’espoir que les choses changent un jour. "

    Si quelques passages sont moins intenses que d’autres, c’est que l’insupportable doit être atténué. En tant qu’écrivain chevronné, Jacques Saussey sait quand il doit épargner le lecteur au risque de trop le secouer. Il n’empêche que souvent, je lisais les lignes, le regard troublé par l’émotion.

    Je ne saurais que conseiller d’entrer dans cette histoire afin de mieux saisir le véritable enfermement ou au moins avoir de l’empathie pour ces personnes qui tentent de s’évader de situations pratiquement inextricables. "Enfermé.e " est pour moi une invitation à la tolérance, à voir au-delà des apparences.

    https://delphlabibliovore.blogspot.com/2018/11/jacques-saussey-enfermee.html?m=0

  • Happy Manda Passions 16 novembre 2018
    Enfermé.e - Jacques Saussey

    Un roman puissant
    Jacques Saussey fait courir les mots sur le papier, certains durs d’autres doux dans des phrases d’une grande beauté.

    C’est un roman d’un autre genre que nous livre Mr Saussey, il va vous emprisonné dans une addiction narrative impressionnante.

    Une approche très obscure dans ce thriller carcéral, social en quête d’identité.
    IL vous donnera des angoisses pendant un bon moment. Une lecture dérangeante mais nécessaire pour arrêter de condamner et oublier les conditionnements sociaux.

    Roman remarquable, héroïne inoubliable.
    Renversez les genres en ouvrant ce livre.
    https://happymandapassions.blogspot.com/2018/11/enfermee-jacques-saussey-avis-chronique.html

  • Sangpages 30 octobre 2018
    Enfermé.e - Jacques Saussey

    Une construction toute particulière entre passé-présent-futur. Une construction qui raconte toute une vie de manière non linéaire. On s’y perd un peu, surtout au début mais on reprend le fil en cours de route et on ne le lâche plus.
    Toute une histoire. Celle de Virginie, une femme dans un corps d’homme, celle d’un combat qui semble tout simplement perpétuel, éternel.
    Sa vie en tant qu’enfant, sa douleur, l’incompréhension de ses proches. L’affrontement de ses parents.
    Sa dérive qui la conduit en prison. Quinze ans d’univers carcéral qui te fera dresser les poils. Des scènes d’une violence inouïe que l’on sait, que l’on sent, pourtant réaliste. C’est cru, c’est dur et je te préviens, c’est pas une balade de santé et pourrait même choquer quelques âmes sensibles.
    Sa vie d’après, dans un centre pour personnes âgées qui emploie quasi exclusivement des anciens tolards.
    Son combat à la vie, à la mort encore et toujours.
    Un récit où les pourris, les vrais, ceux qui peuplent notre monde, sont omniprésents, sont toujours là, à l’attendre à chaque coin de rue, comme un destin, une fatalité.
    Un sujet épineux qu’il fallait oser traiter et quoi de mieux que le roman noir pour exprimer, sommes toutes, une condition qui ne doit jamais être mise en lumière, qui doit rester dans l’obscurité.
    Beaucoup d’images, de métaphores dans ce récit. Un émotionnel à fleur de peau. Cette impression que l’auteur a dû en chier pour écrire ces lignes. Ces lignes brutales, dures, crues parfois. Sans fioritures, sans aucun tralala pour l’adoucir. Un récit dénonciateur d’une société qui n’accepte pas la différence, qui, bien au contraire l’utilise. A voir ces personnes différentes telles des bêtes de foire qui amusent la galerie.
    La plume de Jacques est, comme toujours, superbe. Son style est mis en exergue dans ce récit où il a tout donné. Il joue avec les genres, ce qui met encore plus en évidence cette ambiguïté, cette mixité. Il réduit les personnages à "le truc", "le bidule", "le machin" sans jamais les nommer, sans jamais les autoriser à avoir un nom, à avoir une identité et rend à Virginie, seule à avoir un nom, le droit d’exister. C’est absolument brillant, ingénieux, exceptionnel !
    Enfermé.e est aussi une histoire de vengeance. La vengeance de tout ce que Virginie a pu subir, de toute une haine accumulée au fil des ans, au fil d’une vie faite de jugements, de mal sous toutes ses formes. Une vengeance qui se doit d’éclater.
    J’avoue que ce récit m’a donné à réfléchir sur ce sujet qui, il faut le dire, est difficile à comprendre pour qui ne le vit pas. Je ne peux dire ce que penserait une personne transgenre en lisant ces lignes mais j’imagine qu’elle y trouverait une forme de réconfort, une belle leçon pour ceux qui jugent...qui démontent...qui démolissent…Un magnifique hommage, sorti droit du cœur, à sa nièce Aurore.
    Parce que tu te rendras compte que derrière la mocheté, ce récit est beau !!!
    Virginie n’est clairement pas plus enfermé.e que la plupart des gens qui peuplent cette vaste planète !
    A lire absolument !

  • L’atelier de Litote 25 octobre 2018
    Enfermé.e - Jacques Saussey

    Encore un superbe livre, décidemment Jacques Saussey devient une valeur sure, avec Enfermé.e, il signe son onzième roman, un truc de fou qui dépote et vous laisse K.O.Merci à French pulp éditions pour le choix de cette couverture que je trouve magnifique, j’adore le relief des barreaux et la signification des profils arc-en ciel. Le thème abordé dans ce roman noir est pour moi une découverte, être transgenre dans une prison pour hommes. Tout un programme et pas des plus réjouissants.
    Le personnage principal c’est Virginie et ce sera un des rares prénoms utilisés dans le livre, Virginie est piégée, retenue, contenue dans un corps d’homme. Cette situation est particulièrement bien décrite, on va la suivre tout au long de l’enfance, de l’adolescence puis arrivée à l’âge adulte le calvaire qu’elle va endurer suite à son incarcération dans une prison pour hommes. J’ai trouvé dans ce personnage une grande force intérieure, rien de tout ce qu’elle subit ne la fera jamais dévier et c’est admirable, à la fois j’ai bien compris qu’il ne pouvait en être autrement notamment avec cette phrase empruntée à Ophelia de’lonta " Si je ne peux pas être qui je suis, je préfère être morte plutôt qu’être emprisonnée dans un corps qui n’est pas le mien. "
    Et là c’est le choc, le poids des mots toujours justes mais si pénibles à lire, c’est violent, cru, barbare et cruel au delà du supportable. La bêtise, la méchanceté, l’intolérance, le jugement, rien ne lui sera épargné et par conséquent à nous non plus, rien ne nous est épargné. Il fallait au moins cela pour nous faire comprendre, nous faire toucher du doigt l’indicible, l’incompréhensible. La page « repères » à la fin du livre est à elle toute seule source de révolte car nous ne sommes plus dans la fiction mais bien dans la vraie vie et ces repères temporels sont juste révoltants.
    Heureusement, il y a la sortie de prison enfin une éclaircie s’amorce et avec elle un peu d’espoir. Un nouveau travail et peut-être une nouvelle donne. J’ai aimé la tournure de l’intrigue, les coïncidences qui n’en sont finalement pas et la main du maître pour tout mettre en œuvre pour que le suspense soit présent, le récit fluide et le lecteur complètement absorbé. Le final est juste parfait avec les twists qu’on aime et une fois le livre refermé, je sais déjà que Virginie m’accompagnera pendant plusieurs semaine le temps qu’il me faudra pour me remettre de toutes les émotions éprouvées. Bonne lecture.

  • jean_paul_dos_santos_guerreiro 25 octobre 2018
    Enfermé.e - Jacques Saussey

    Bonjour à toutes et à tous…

    Jacques a eu la gentillesse de me proposer son roman il y a quelques jours en avant première…

    Dès le premier chapitre le ton est donné. Je plonge.
    Que dis-je, je plonge ? Je suis littéralement en apnée dès le second chapitre.
    Le roman est très différent de ce que Jacques Saussey écrit habituellement. Aussi bien sur le thème que sur son style, que l’on retrouvera quand même sur les derniers chapitres et cela se justifiera dans le roman…

    Il va être très compliqué pour moi de vous parler de ce que j’ai ressenti sans dévoiler le sujet du roman…
    Jacques m’a fait entrer avec une émotion incroyable dans un monde que je connaissais très peu voire pas du tout sur certains points.
    C’est un roman bouleversant, violant aussi, jusqu’à l’insupportable parfois, mais aussi roman sur l’affirmation de soi, sur une quête de la personnalité et de la justice. Tous les personnages sont développés à la perfection, chacun s’inscrivant à l’image de ce qu’il dégage. Le rythme est donné très vite par des aller/retour incessants dans le temps sur les 2/3 du roman qui m’ont permis de pourvoir souffler un peu, dès que je revenais au “présent” de l’histoire…

    Imaginez-vous emprisonné dans un corps qui n’est pas le votre, un corps que vous refusez…
    Vous êtes montré du doigt, toute votre vie. On se retourne sur vous, on chuchote, on vous insulte, on vous hait !
    Pendant la lecture, j’ai eu peur, j’ai souffert, j’ai compatis, mais je me suis réjoui aussi…
    J’ai vu entre les lignes, le travail énorme réalisé par Jacques. Je pense que lui aussi a du souffrir à sa façon, dans l’écriture de ce superbe roman qui reste tout en respect et en amour pour le personnage principal.

    Le désir de vengeance que je souhaitais tout le long de ma lecture est finalement arrivé…
    Mais là encore, j’ai été pris à contre pied, pas du tout comme je me l’attendais.
    Un livre à lire absolument…

    Incontestablement, l’un de mes meilleurs romans pour 2018 !!!

    PS. Un grand bravo aussi pour la superbe couverture.
    C’est gonflé, mais c’est excellent !

    ………………………
    Extrait :
    “Virginie a hésité. Elle a tenté de tourner la tête vers le psychiatre, mais le traversin l’en a empêchée. Elle a fermé les yeux, est allée chercher la réponse tout au fond d’elle dans un souffle.
     Mon corps n’est pas le mien.
     Mm… Peux-tu préciser cela ? C’est la Nature qui te l’a donné, non ?”
     La Nature s’est trompée.
     Mm… Et comment le sais-tu ?
     Je le sens , c’est tout !
     Depuis combien de temps ?
     Depuis toujours…
     Tu veux dire que tu es enfermée dans un mauvais corps ?
     Non. Mon corps n’est pas mauvais en soi. Je ne suis pas bien dedans, c’est différent.
    Le stylo a tracé quelques phrase sur le papier.
     Parle-moi de l’école. Comment ça se passe, là-bas ?
    Virginie a serré les dents. Brutus ne l’avait plus jamais frappée, mais elle avait lu tout ce qu’il avait pu écrire sur elle sur les murs des toilettes. Elle savait déjà qu’un jour ou l’autre ça recommencerait. Et ce serait encore pire.
     Bien
    Le stylo a tapoté les incisives du psychiatre.
     Ce n’est pas ce que j’entends au fond de toi.
    Elle s’est redressée, soudain rouge de colère.
     Et qu’est-ce que vous entendez, au fond de moi, hein ? Qu’est-ce que vous savez de moi ?
     Je sais que tu es malheureux. Je sais que tu cherches une porte de sortie à ce qui te ronge. Et je sais qu’il s’en est fallu de peu que tu t’en aille par la mauvaise. C’est pour ça que tu es là avec moi, n’est-ce pas ? C’est pour ça que tes parents sont venus me voir…
    Elle a baissé la tête. Sa main droite a effleuré la cicatrice sur son poignet gauche, là où les veines étaient bien visibles. La camionnettes de SAMU, les hurlements de sa mère, la colère de son père… Deux ans déjà. Tous était resté intact dans sa mémoire. Rouge vif. Avec des éclairs bleus et blancs.“

  • Sonia Boulimique des Livres 19 octobre 2018
    Enfermé.e - Jacques Saussey

    Voilà un résumé qui ne nous avance pas…Ce qui m’a poussé à ouvrir ce roman, c’est l’auteur, il ne faut pas se cacher, Jacques à une plume magnifique. Et dans ce nouveau livre, je n’ai pas été déçue, loin de là. Un méga coup de cœur pour moi.

    Deux histoires se mêlent, on navigue entre les années 90 et aujourd’hui.

    Début des années 90, La Mère se rend compte que son fils de 4 ans est différent des autres. Il est du coup totalement rejeté par son père, qui est persuadé qu’il va réussir à le faire plier, à le remettre dans le chemin normal. Mais c’est quoi le droit chemin ? Celui qui est conforme aux convenances ? Ou celui qui nous convient à nous ?

    La lecture est oppressante. On se rend compte que quelque chose ne va pas, on tente de deviner quoi, on frissonne, la peur commence à nous bouffer les entrailles. J’ai eu pitié de la Mère, tellement dévouée à son fils. Qui cherche à comprendre, elle aussi. J’ai haïs le Père, incapable d’aimer sa femme et son fils, ne pensant qu’à sa prochaine partie de jambes en l’air avec une bimbo pulpeuse. L’écriture est choc. Pas de nom, juste « la Mère », « le Père », « l’Enfant », histoire de déshumaniser ces personnages pourtant diablement humains.

    En 2018, Virginie, ancienne délinquante ayant purgé sa peine pour meurtre, trouve un emploi d’aide soignante dans un Centre pour personnes âgées, où tous les employés sont d’anciens prisonniers en réinsertion. Virginie est différente. Elle va passer entre les bras de tous les hommes du Centre, Le Surveillant, Le Chétif, Le Musicien, Le Moche. Quel est son but ? Se punir de quelque chose ? Et toujours cette absence de prénoms. Désincarnation totale.

    L’écriture est extrêmement dure, crue, violente. Attention, les détails des scènes de sexe sont terriblement gores, ce n’est pas du sexe câlin, je tiens à le préciser. Ce livre n’est pas à mettre sous tous les yeux. La nausée n’était pas loin…

    Le sujet des transgenres, tabou, trop méconnu, est abordé de manière simple, sans filtres, avec de nombreuses références médicales et psychiatriques. Le lecteur ressort de cette lecture en ayant compris, d’une part, le calvaire que vivent les transgenres, mais également en comprenant mieux le mécanisme de cet état, et ce qu’il faut faire pour aider ces personnes certes différentes, mais au final, pas tant que ça. Expliquer, c’est comprendre. Et c’est ce qui manque dans notre société où la moindre différence est jugée et négativée. Ce qui est terrible c’est que l’on devient une victime dès lors que l’on est différent.

    Le récit de la vie carcérale de Virginie est effroyable, le sexe carcéral est une réalité, et les gays et les transgenres sont en première ligne. Il faut le savoir. Le pire, c’est que tout le monde le sait et tout le monde ferme les yeux.

    Virginie a passé sa vie enfermée : dans sa famille, dans sa cellule, dans son propre corps. Le pouvoir d’exister enfin telle qu’elle se voit, y aura-t-elle accès un jour ?

    Cette lecture m’a totalement fait perdre la notion du temps. Dévorée en un temps record, le genre de livre que l’on ne peut pas lâcher, qui obsède chaque seconde passée loin de lui, dans l’attente de pouvoir s’y replonger. Je me suis nourrie de Virginie, elle est devenue mon amie, le temps d’un roman. Un énorme coup de cœur, de ceux qui restent gravés longtemps dans le cœur et l’âme.

    Il y a eu Marianne de Karine Giebel. Il y a désormais Virginie de Jacques Saussey…

  • Ophé Lit 7 octobre 2018
    Enfermé.e - Jacques Saussey

    " Si je ne peux pas être qui je suis, je préfère être morte plutôt qu’être emprisonnée dans un corps qui n’est pas le mien". Ophélia De’Lonta.

    Virginie est née dans un corps qui n’est pas le bon. Née femme dans un corps d’homme. Le rejet du Père, les brimades à l’école, les jugements... l’ont conduite dans l’enfer carcéral.
    Enfermée dans un corps qui n’est pas le sien, enfermée en prison, enfermée par les comportements abjects des Autres, Virginie sera enfermée de nombreuses années.

    C’est sous la plume délicate, poétique mais aussi brute ; c’est à fleur des mots de Jacques Saussey que j’ai lu l’histoire de Virginie. C’est les larmes dégoulinant le long de mes joues, la vue souvent brouillée, le cœur révolté que j’ai lu l’histoire de Virginie.
    Jacques a fait le choix de déshumaniser la quasi totalité des personnages de ce roman, ne les nommant jamais autrement que par leur fonction ou un trait physique, pour offrir à Virginie ce qui lui a été refusé quasiment toute sa vie. Virginie est la seule à être identifiée en tant qu’individu, avec son identité. Pas une identité qu’elle ce serait choisie par coquetterie, non, sa véritable identité. Celle qui est la sienne, depuis le jour de sa naissance, et qu’on lui a si longtemps refusée.

    Qu’il est difficile de chroniquer ce roman avec justesse ! Je me suis longuement interrogée pour choisir mes mots et la forme, et ,irrémédiablement, mes mots s’adressaient à Virginie. Alors je me suis dit que la meilleure façon de vous livrer mes émotions était peut être de partager avec vous ce que j’aurais voulu lui dire :

    " Ma chère Virginie,
    Où as-tu trouvé la force de vivre après tout ce que les Autres t’ont fait subir ? J’aimerais te serrer dans mes bras et te dire que nous ne sommes pas tous comme eux. Qu’il y a de belles personnes dans ce monde. Des personnes qui respectent leur prochain quelles que soient leurs différences.
    Tu dois me trouver utopique après tout ce que tu as traversé.
    Quand je regarde la lente évolution de la loi, les modifications des classifications des maladies mentales, je me dis que nous sommes bien arriérés pour un peuple qui se dit civiliser. Je me dis aussi qu’il y a encore beaucoup à faire dans ce pays qui se revendique des Droits de l’Homme. Cette déclaration ne dit pourtant-elle pas que les Hommes naissent libres et égaux en droits ?
    Quand notre société arrêtera-t-elle, enfin, de vouloir absolument nous faire entrer dans des cases, dans une pseudo normalité choisie pour nous ? J’espère qu’un jour le mot Liberté prendra enfin tous son sens et que chacun pourra être libre. Libre d’aimer sans crainte, libre de faire des enfants sans être pointé du doigt parce que ne rentrant pas dans "la norme", libre d’être "nous" sans à devoir subir les regards en coin, les violences verbales ou physique, tout simplement libre d’exister tels que nous sommes ?
    A toi ma très chère Virginie, et à toutes les personnes qui ne sont pas nées dans le bon corps, à toutes celles qui souffrent de leur différence, la brutalité des mots de Jacques Saussey éveillera, je l’espère, un certain nombre de consciences et cela pour toi, pour Fleur, pour Lana, pour Aurore..."

    A vous qui me lisez, c’est à nous aussi d’éveiller les consciences, d’apprendre à nos enfants que la différence est une richesse, que la tolérance et le respect de son prochain sont les piliers de la Liberté.

    Enfermé.e est avant tout un roman, un polar avec une intrigue. Mais cette intrigue n’est que le vecteur du message qu’a voulu nous transmettre Jacques Saussey. Derrière l’intrigue il y a l’histoire de Virginie et ce cri d’alarme.

    Merci Jacques pour ce magnifique roman.

Votre #AvisPolar

Votre note :
Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

ConnexionS’inscriremot de passe oublié ?

Bepolar.fr respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. et nous veillons à n’illustrer nos articles qu’avec des photos fournis dans les dossiers de presse prévues pour cette utilisation. Cependant, si vous, lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe constatez qu’une photo est diffusée sur Bepolar.fr alors que les droits ne sont pas respectés, ayez la gentillesse de contacter la rédaction. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.