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Traverser la nuit - Herve Le Corre

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Résumé :

Louise a une trentaine d’années. Après la mort accidentelle de ses parents, elle a dérivé dans la drogue et l’alcool. Aujourd’hui elle vit seule avec son fils Sam, âgé de 8 ans, sa seule lumière. Elle est harcelée par son ancien compagnon qui, un jour, la brutalise au point de la laisser dans un état grave. Il blesse aussi grièvement la meilleure amie de Louise. L’enquête est confiée au groupe dirigé par le commandant Jourdan, qui ne reste pas insensible à Louise. Parallèlement un tueur de femmes sévit, pulsionnel et imprévisible, profondément perturbé.

Au cœur de ces ténèbres et de ces deux histoires, Jourdan, un flic, un homme triste et taiseux, qui tente de retrouver goût à la vie...

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Vos #AvisPolar

  • Lectures noires pour nuits blanches 31 août 2024
    Traverser la nuit - Herve Le Corre

    Dans Traverser la nuit, Hervé Le Corre nous plonge dans une atmosphère sombre et pesante, à la croisée du polar et du roman social.

    Le roman suit trois personnages principaux : Louise, une femme qui tente de se reconstruire après avoir échappé à un compagnon violent, un tueur en série froid et calculateur qui rôde dans l’ombre, et Jourdan, un flic désabusé, hanté par ses démons intérieurs. Leurs destins se croisent autour de l’enquête sur la série de crimes atroces qui secouent la région.

    Le Corre brosse un tableau réaliste et poignant de la société, où la violence domestique, la précarité et le désespoir sont omniprésents. Son style, à la fois brut et poétique, donne une profondeur supplémentaire à cette histoire déjà riche en émotions. Les personnages, bien que brisés, sont dépeints avec une humanité touchante qui les rend d’autant plus attachants.

    J’ai traversé ce roman comme en apnée, tant l’atmosphère est suffocante. L’écriture incisive frappe avec une intensité brutale, chaque mot résonnant comme un coup. Profondément sombre, parfois dérangeant, il vous laisse totalement sonné. C’est un plongeon dans un univers glauque et sans concessions.

    Traverser la nuit est un roman noir captivant, qui explore les ténèbres de l’âme humaine, avec peu d’espoir à l’horizon. Pour un premier contact avec l’œuvre d’Hervé Le Corre, ce livre a su me convaincre de la puissance de son écriture et de son talent pour le genre. Je vais poursuivre la découverte.

    https://www.facebook.com/lecturesno...

  • lemurmuredesameslivres 23 avril 2024
    Traverser la nuit - Herve Le Corre

    Bordeaux, ses vieilles pierres, son miroir d’eau et ses musées. Ah non, ce n’est pas ce Bordeaux que choisit de nous dépeindre Hervé Le Corre, mais plutôt une ville marquée par le froid et la grisaille, la violence et la misère. Décor idéal pour plonger tête la première dans la noirceur du monde, et dans une enquête sordide où des femmes sont retrouvées sauvagement assassinées par un tueur insaisissable. Un roman à trois faces, celle de Jourdan, de Louise et de Christian.

    J’ai beaucoup aimé le personnage de Jourdan. Il m’a touchée, lui le flic au bout du rouleau, fatigué, usé par des scènes de crime devenues trop insupportables. Je l’ai aimé dès que je l’ai rencontré. J’ai fait corps avec sa colère, sa lassitude, son désespoir. Le genre de personnage que je ne peux pas oublier, tout comme je ne peux oublier Louise. Elle aussi m’a touchée, dans sa vulnérabilité comme dans sa force. Elle qui fait partie de ces invisibles, sans lesquels pourtant le monde irait bien plus mal.

    Et puis, il y a aussi Christian, cet homme capable d’actes monstrueux, ce tueur qui met les flics en alerte rouge. Rouge comme le sang, noir comme la nuit.

    L’ambiance imaginée par l’auteur nous immisce dans le décor d’un Bordeaux un peu sordide, sous l’emprise d’une pluie glaciale qui brouille le regard, qui s’infiltre sous les vêtements comme dans les âmes. Une ambiance qui m’a un peu rappelé Le carré des indigents d’Hugues Pagan, dont la couverture aurait également pu convenir au Traverser la nuit d’Hervé Le Corre.

    Un polar noir qui raconte aussi la violence et le déclin d’une société malade qui n’hésite pas à laisser de côté les plus faibles, ceux qui ne rentrent pas ou plus dans le cadre. Il n’y a là aucun espoir, ce qui a été pour moi un coup au cœur, d’une vérité si abrupte qu’elle m’a laissé à terre.

    C’était ma première rencontre avec l’auteur et j’ai été séduite par sa plume, par l’humanité qui se dégage de son histoire et de ses personnages. Un roman que je n’ai pas pu lâcher, que j’ai adoré, bien que d’une noirceur insondable et d’une réalité crue.

    Chronique détaillée sur le blog.

  • Bianco 10 avril 2024
    Traverser la nuit - Herve Le Corre

    Hervé LE CORRE peut en une fraction de seconde, avec quelques mots simples nous ramener à notre triste condition :

    "Il fait nuit et l’on ne voit pas les arbres. On ne voit rien au dessus de la lueur des lampadaires. Il fait nuit et on ne voit même pas la nuit".

    Ce roman est noir et tout au long du récit on attend une aube... un rayon de lumière. Mais ici la lumière ne semble pas plus rassurante. À travers trois personnages qui finissent par interagir, une vision désabusée de la condition humaine. Pourquoi vivre ? Aller chercher ailleurs, ailleurs, autre chose, on ne sait pas quoi mais autre chose !

    Hervé LE CORRE c’est surtout une écriture sublime, des phrases qui vous font refermer le livre... à bout de souffle. Tout est formidablement bien raconté, l’auteur ne fait pas dans le superflu. Chaque mot est pesé. Les phrases, tantôt courtes comme des coups secs, tantôt très longues comme les digressions d’un fou, les mots habillent cette histoire qui ne se dégonfle jamais.

  • lecturesdudimanche 15 mars 2024
    Traverser la nuit - Herve Le Corre

    Une phrase me semble résumer parfaitement ce récit totalement oppressant, celle de Dante : « Vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance ». Le commandant Jourdan l’a bien compris. Il en a trop vu dans sa carrière. Des destins brisés, des injustices. Son métier de policier lui offre le parfait point de vue sur une société dont il ne perçoit que trop bien les dysfonctionnements, faisant de lui un flic fatigué dont la colère même n’a plus la force de s’exprimer. Fatigué, oui, et désabusé, même. Lassé. Malgré tout, il continue de courir après les monstres, et pour l’heure, c’est un tueur de prostituées qu’il traque. Un tueur dans la tête duquel l’auteur nous fait plonger. On a donc le flic désabusé. Et le tueur disjoncté qui tente, par ses meurtres atroces, de se venger d’une mère passablement monstrueuse elle aussi. Et puis il y a Louise et son « petit magicien », son fils, Sam, la seule lumière de sa vie. Louise a vécu beaucoup de drames, d’addictions, mais Sam est ce qui la fait tenir, envers et contre tout, notamment contre un ex qui lui fait vivre un véritable enfer. À travers ces tranches de vies brisées, l’auteur et sa plume d’une infinie, mais poétique noirceur nous emmène par le cœur d’un bout à l’autre de ses pages. Qui a déjà traversé un océan de doutes ne peut qu’entrevoir la morosité de ces personnages qui ne croient plus forcément à l’avenir, mais qui avancent quand même…

    La lecture est étouffante et lourde, et le lecteur surnage, l’âme en peine, avec un seul objectif, venir à bout de cette traversée. Au petit matin, il ne restera plus que le souvenir d’une lecture marquante et de personnages inoubliables.

  • Mousquetaire11 16 novembre 2023
    Traverser la nuit - Herve Le Corre

    Voici une couverture qui annonce la couleur ! En vous plongeant dans "Traverser la nuit" d’Hervé Le Corre, vous découvrirez un ouvrage assez sombre et à l’ambiance oppressante.

    Vous ferez la connaissance de trois personnages différents, mais, qui sont tous hantés par une certaine noirceur. Mais quels liens l’auteur va-t-il pouvoir créer entre Louise, une mère de famille violentée par son ex, un tueur en série qui sévit aléatoirement dans les rues bordelaises pour assouvir des pulsions et le commandant Jourdan, un inspecteur qui est mangé par les démons qui l’entourent ?

    Même si le schéma de cette histoire semble assez classique, ce roman se démarque rapidement de ce que l’on a l’habitude de lire. J’ai trouvé que l’auteur a su tirer remarquablement les ficelles de ce récit, le tout dans une atmosphère très noire où l’on essaye d’apercevoir la lune comme échappatoire dans ces ténèbres pénétrantes.

    Lorsque j’ai vu qu’Audiolib proposait la lecture de ce roman par Ariane Brousse, j’ai décidé de sortir de ma bibliothèque sa version papier pour le découvrir en utilisant les deux formats à la fois.

    Même si la voix d’Ariane Brousse que j’apprécie se prête au récit, j’ai eu du mal à entrer dans cette écoute. Ayant découvert les interprétations de notre lectrice dans des romans de littérature blanche, je me rends compte que je l’ai associé à ce genre et qu’il m’a été difficile d’en faire abstraction ce qui m’a gênée mon écoute.
    Malgré cela, j’ai apprécié cette histoire qui a su me toucher et que je n’oublierai pas de sitôt.

    Je tiens à remercier Audiolib et Netgalley France pour m’avoir permis de découvrir l’auteur et de m’avoir donné l’envie de me procurer ses autres romans...

  • Christian Laurent 9 juin 2023
    Traverser la nuit - Herve Le Corre

    Ce bouquin m’a réconcilié avec Le Corre. Son précédent, Dans l’ombre du brasier, m’avait profondément ennuyé et prodigieusement agacé avec sa prétention, ses longueurs, son écriture ampoulée et inutilement apprêtée, son absence d’intrigue et ses personnages caricaturaux.

    Traverser la nuit est plus sobre, (beaucoup) plus court, ancré à Bordeaux, et semble davantage correspondre au sillon que creuse l’auteur. Son écriture, très travaillée, semble pourtant couler de source et réussit à embarquer le lecteur dès les premières pages. L’intrigue minimaliste sert surtout de prétexte pour cerner trois personnages en rupture. Jourdan, le flic de la PJ au bord du burn-out, Louise, femme battue par son ex qui se raccroche à son fils pour continuer d’avancer, et enfin Christian, rendu psychopathe par une mère abusive profondément toxique. Trois personnages dont la vie semble n’être qu’une longue nuit sans fin privée d’aurore. Et dont les trajectoires ne se croiseront que très (trop ?) tard.

    Un roman noir et tragique qui n’est pas sans défaut mais qui parvient à plonger le lecteur dans une saisissante atmosphère nocturne battue par la pluie, saisie par le froid, rongée par la fatigue d’êtres en perpétuelle recherche d’une bouffée d’oxygène. Hervé Le Corre la leur refusera jusqu’au bout.

  • Livres d’un jour 21 avril 2022
    Traverser la nuit - Herve Le Corre

    L’auteur explore les âmes malmenées, Louise, la mère de famille harcelée, élève seule son fils. Elle fut souvent violentée par son ex. Elle garde en mémoire ses jours sombres. Elle ne survit que pour son petit garçon, Sam et quelques personnes âgées, chez lesquelles elle travaille comme auxiliaire de vie. Louise rêve de partir ailleurs, loin de tout ce marasme et de refaire sa vie.
    Le commandant Jourdan est un flic à la dérive. Sa femme et sa fille s’éloignent peu à peu de lui. Il vit avec des fantômes.
    Christian, lui est un ancien militaire, qui vit sous la coupe de sa mère incestueuse, et qui se venge en agressant sauvagement des femmes, la plupart du temps des prostituées. La victime devient bourreau.
    La rencontre est inévitable, y en -a t-il un qui va " traverser la nuit" ?
    L’auteur raconte , ne porte pas de jugement. Il évoque la violence faîte aux femmes, les gilets jaunes, la détresse des personnes seules et âgées.
    Chronique sur mon blog : https://livresdunjourblog.wordpress...

  • Dany La 8 janvier 2022
    Traverser la nuit - Herve Le Corre

    Trois personnages : une jeune femme mère célibataire confrontée aux difficultés de la vie quotidienne, un inspecteur à bout de souffle professionnellement et personnellement et un meurtrier psychologiquement épuisé. La vie n’est que desespoir pour chacun d’eux et se résume à une nuit sans fin.
    un quatrième personnage s’invite dans ce roman : cette pluie qui tombe sur Bordeaux qui semble n’avoir jamais de cesse. Hervé Le Corre la rend vivante et belle . Elle apparaît à chaque page , décrite de multiples façons.
    On a là tous les éléments d’un drame. Comment cela va t’il finir ? Ceux qui connaissent Hervé Le Corre doivent s’en douter.

  • Chineuse Deculture 4 janvier 2022
    Traverser la nuit - Herve Le Corre

    Un triptyque à l’écriture au papier de verre, d’une enquête convenue en acmé tragique, les clichés s’énumèrent sans vraiment séduire.

  • jeanmid 21 mai 2021
    Traverser la nuit - Herve Le Corre

    Un policier à bout . Une femme battue .Un tueur de prostituées en liberté .
    Trois personnages transfigurés par le talent de l’auteur bordelais et la noirceur de la nuit .

    L’intrigue .

    Le commandant Jourdan l’a rencontré mainte fois cette misère humaine qui entraîne parfois un individu à commettre l’indicible .Ces destins contrariés , ces drames du quotidien comme cette violence qui semble , là , latente , prête à exploser . Il en a sans doute trop vu , sa capacité d’insensibilité est sans doute dépassée depuis trop longtemps . Sa famille n’en n’est plus une : elle a explosé sous le boutoir de l’indifférence et des nuits sans sommeil , hors de l’affection de ses proches . Il n’a plus la force d’être en colère contre cette détresse et cette douleur qu’il côtoie à chaque instant, comme une lassitude plus qu’une résignation l’ayant définitivement envahie .
    A moins que la situation de cette jeune femme luise comme un dernier signal , un ultime espoir, …

    Louise fait partie de ces survivantes , ancienne toxicomane , qui s’occupe des autres , des personnes âgées pour la plupart handicapées , pour tenter d’élever son fils Sam du mieux qu’elle peut alors que la menace de son ancien conjoint , est toujours présente et les marques sur sa peau ,ses blessures à vif , comme de douloureux témoignages de la menace qui plane au-dessus de sa fragile existence . Sa bouée , sa raison d’être c’est Sam ; elle vit pour lui et par lui et c’est lui qui l’aide à tenir , malgré tout , malgré les coups , malgré l’indifférence des autres . C’est grâce à Sam que Louise a encore dans les yeux cette lumière qui s’appelle l’espérance , l’espérance de jours meilleurs et de la chaleur revenue à moins que ...

    Christian est un chasseur solitaire . Il écume les rues et les recoins sombres de la cité bordelaise à la recherche d’une prochaine proie qui assouvira pour un instant , son désir , sa folie de possession . Christian est un ancien militaire qui a vécu sous le joug de sa mère incestueuse . Ces prostituées , ces jeunes femmes en perdition , sont alors pour lui le meilleur moyen d’exercer sa vengeance et de s’émanciper définitivement de la tutelle maternelle . Son parcours de tueur en série n’est pas prêt de s’arrêter , lui qui soigne ses actes criminels en laissant le moins de traces derrière lui , jusqu’au jour où...

    Mon ressenti :

    La puissance du verbe conjuguée à la noirceur de l’écriture sont réunis autour de ce roman intense et poétique qui dépeint la dérive de quelques âmes perdues dans un Bordeaux froid et pathétique .
    L’auteur nous fait découvrir la force du désespoir qui anime ces personnages au bord de l’abîme . A travers le regard de ces trois principaux protagonistes, il nous fait découvrir l’envers du décor . Il nous enfonce un peu plus , dans cette fange malodorante , nous fait découvrir ces débris d’humanité qui ont oublié depuis longtemps la lumière . Dans l’humidité poisseuse de ces rues , des silhouettes fantomatiques qui se débattent dans le néant . L’auteur est ici un témoin non un juge .
    Comme dans d’autres de ses romans - je pense notamment à “Les effarés” , l’auteur , toujours avec cette touche plein de pudeur , nous décrit les soubresauts de ce peuple d’en -bas , comme dans un roman social , mais où ici les personnages semblent déterminés malgré eux à glisser vers un futur où toute notion d’espoir a depuis longtemps disparu .

  • L’atelier de Litote 10 février 2021
    Traverser la nuit - Herve Le Corre

    Un polar noir et sombre, où l’on avance lentement, sans surenchère avec le commandant Jourdan qui n’a plus vraiment la tête à ce qu’il fait, vraiment le cœur n’y est plus. Le tueur en série qui écume Bordeaux et sa région, fait à nouveau parler de lui lorsque l’on retrouve le corps sans vie d’une jeune femme. Jourdan est désabusé, il a perdu la niaque et ne croit plus en rien. Après l’alcool, la drogue, Louise est juste dans la survie avec un petit boulot d’aide à domicile épuisant qui lui permet à peine de se maintenir la tête hors de l’eau et de s’occuper du soleil de sa vie, son petit garçon Sam. Mais c’est sans compter sur son ex, qui continue à les terroriser et à la battre. Toute l’intrigue va se jouer autour de ces trois personnages et l’auteur les met en scène tel un joueur d’échec, en plaçant ses sujets jusqu’à l’ultime tragédie. On ne peut nier une plume quasi poétique alors que l’histoire qu’il a choisi de nous raconter pourrait être tirée de l’actualité, la violence des hommes envers les femmes. Pourtant dans cette traversée de la nuit, il nous semble apercevoir comme le bout du tunnel. Un polar qui nous place face à la noirceur des hommes, de la vie, lorsque les choses ont « mal tournées », certains partent à la dérive et font des ravages sur leur passage. Le destin n’épargnera personne, l’auteur y veille et souffle sur les braises de la tragédie à venir. A la lecture de la vie de Louise, avec tous les détails réalistes j’ai souvent eu une boule de tristesse dans le cœur, il y a de l’émotion, du courage et de la désespérance. L’auteur sait appuyer là où cela nous fera mal avec une précision et une justesse qui ne laisseront personne indifférent. Bonne lecture.
    http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2021/02/10/38785846.html

  • Kirzy 6 février 2021
    Traverser la nuit - Herve Le Corre

    Hervé le Corre ne choisit pas la facilité en faisant reposer son dernier roman sur un trio ultra stéréotypé qu’on a l’impression d’avoir moultes fois rencontré dans les polars ou romans noirs. Louise, la mère de famille en détresse, harcelée et violentée par son ex, se trainant dans un présent encombré des relents d’un passé douloureux. Jourdan, le flic fracassé par les crimes et à la misère qui l’entourent, vacillant entre tristesse et rage. Christian, le tueur en série féminicide sous emprise d’une mère toxique.

    Tous sont à la dérive, tous cueillis à un moment de leur vie où tout peut basculer, où tout va basculer. Les personnages circulent dans un Bordeaux hivernal crépusculaire, noyé sous la pluie, le brouillard ou le vent dans une ambiance météorologique à la Seven. Oui, c’est du déjà vu et lu. Mais cette sensation se dissipe très vite car Hervé le Corre a un regard fort et l’oriente très loin d’une énième enquête policière. S’il épouse les lignes de faille et de fuite de ses trois personnages, c’est au profit d’une réflexion profonde, à l’acuité dérangeante, sur les origines du mal et du crime, le tout placé dans un contexte social et politique pleinement assumé.

    Comment rester droit face à la noirceur du monde ? Hervé le Corre y répond avec beaucoup d’humanité pour ceux qui vivent en marge, broyés par une vie qui se déroule sans qu’ils puissent l’orienter en leur faveur. C’est terriblement sombre, pessimiste même. L’auteur sait dire les cris étouffés, les douleurs enfouis, les rêves avortés, le suintement de la peur, le glissement vers la colère sourde, la souffrance des faibles. Toujours avec pudeur et dignité, sans la moindre once de complaisance.

    Cette nuit permanente est parfois éclairée de quelques rais, notamment avec le beau personnage de Louise, mais ces brasillement sont fugaces. le dénouement est terrible, il m’a transpercée de toutes parts, me laissant groggy et bouleversée. Peut-être qu’en fait la lumière vient de la maitrise magistrale de l’auteur à naviguer dans le genre roman noir. La construction d’abord, remarquable d’intelligence dans la montée en tension narrative, par la croisée des trajectoires jusqu’à ces cinquante dernières pages époustouflantes d’intensité.

    Et puis, il y a cette écriture ciselée, à la musicalité flirtant avec la poésie. Des mots qui chaloupent et construisent leur propre histoire lorsqu’ils s’agencent dans de longues phrases évocatrices, avant de s’accélérer dans un rythme syncopé. Sauvages et crues, justes toujours.

    " Il écoute au plus loin qu’il peut l’écoulement épais et croit pouvoir suivre sa chute jusqu’à l’égout. Il imagine à cet instant toutes ces saletés qui sortent des corps, retenues pendant la nuit, et il sait bien que les humains se défont de leur fange, se purgent de ce qu’ils ont accumulé des heures durant, résultat de toutes leurs activités de la journée, puisque c’est à ça qu’ils se résument, de molles machines à fabriquer de la merde, il sait bien, lui, que tout le jour ils vaqueront sous leur masque avenant, drapés, enrobés dans leurs habits, déguisés en êtres civilisés, travestis pour le grand carnaval sordide, grands singes savants, guenons rusées, tâchant de dominer leur état de rut permanent, leur violence, leurs rêves de puissance, leurs envies de meurtre, ces pulsions d’animaux qu’ils nomment amour, désir, ambition, ces mots qu’ils utilisent comme du papier hygiénique pour torcher leurs turpitudes."

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