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Résumé :
Depuis l’évasion de Julian Hirtmann, le plus célèbre des tueurs en série, Martin Servaz n’est pas le seul à enquêter : détectives amateurs sur le Net, fans de true crime, présentateur star du talk-show le plus regardé de France, écrivain de best-sellers, tout le monde part en chasse.
Mais lorsque la traque mortelle se double de disparitions qui rappellent l’un des plus grands scandales criminels et sexuels des dernières décennies, c’est la terreur qui s’installe.
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sylvain3 21 avril 2025
H - Bernard Minier
Depuis l’évasion de Julian Hirtmann, le plus célèbre des tueurs en série reste introuvable. Martin Servaz n’est pas le seul à enquêter, des détectives amateurs sur le net, un écrivain de best-sellers, un présentateur Tv du talk show le plus regardé de France, tout le monde part en chasse. Un journaliste retrouvé pendu à son domicile, d’étranges disparitions. Des pistes, des indices qui convergent vers un seul homme Julian Hirtmann. Est-ce vraiment le retour d’Hirtmann sur le devant de la scène ou une illusion, un copycat ?
Une nouvelle enquête du commandant Servaz. C’est un immense plaisir de le retrouver et de connaître la suite d’un œil dans la nuit. Un roman captivant où les apparences peuvent être trompeuses, une intrigue et une enquête palpitante. De nombreux rebondissements, des fausses pistes, une tension palpable à la lecture. Une fin haletante, un suspense insoutenable, stress et anxiété sont très présents. Toutes ces émotions vont être décuplées à l’approche du dénouement final. Pas de déception quand Bernard Minier est à la manœuvre, un thriller magistralement réussi et extrêmement efficace. A lire de toute urgence.
Aude Bouquine 19 avril 2025
H - Bernard Minier
Avec « H », Bernard Minier ouvre le neuvième volet des aventures de Martin Servaz. Dans cet opus, l’écrivain aborde des thématiques de société qui en disent long sur la nature humaine, notamment sur sa fascination pour les faits divers, les affaires scabreuses et scandaleuses aiguisées par une curiosité malsaine. Les affaires judiciaires sont désormais des spectacles auxquels tous veulent prendre part, que chacun commente avec un avis tranché. Récemment, nous avons moult exemples de procès ayant défrayé la chronique et, malgré l’horreur de ces affaires, les chaînes d’information en continu et ceux qui les regardent s’abreuvent à la source du malheur des autres, comme pour se persuader que leur vie n’est finalement pas si misérable.
Fidèle à son style, Bernard Minier poursuit son exploration de la noirceur humaine tout en poussant Martin Servaz vers des enquêtes de plus en plus glauques.
Depuis « Glacé » en 2011, Martin Servaz, Commandant de police tourmenté, érudit, et mélomane n’a été épargné par aucune perversion humaine. « H » comme Héroïque. Les différents tomes explorent chacun une thématique de société qui lui est propre grâce à des enquêtes toujours plus effroyables. Le mal inhérent à toute société est omniprésent depuis le début et ne cesse de s’accroître au fil des tomes. Ainsi, on trouvera dans la série, des sujets tels que la justice parallèle dans « Le Cercle », les violences faites aux femmes dans « Sœurs », la surveillance numérique dans « Un œil dans la nuit », ou encore les arcanes de jungle judiciaire dans « La Vallée ».
En sus de son personnage phare Martin Servaz, Bernard Minier continue la traque de son criminel le plus glaçant, Julian Hirtmann. Ex-procureur transformé en tueur en série, « H » commeHirtmann hante toujours et encore ces pages. D’ailleurs, « H » commence par une nouvelle évasion alors que Servaz est en congé forcé, dans un lieu tenu secret et protégé par les forces de l’ordre. C’est lorsque Emmanuel Sachs, un écrivain-star passionné par les affaires criminelles, le contacte que son obsession pour cet assassin repart de plus belle.
Au centre de « H » se trouve un contraste étonnant entre deux visions de la vérité. D’un côté, Servaz, un flic dit à l’ancienne qui accorde encore un peu de crédit à de vraies valeurs morales. « H » comme Honneur. De l’autre, Emmanuel Sachs, sorte de Frankenstein du journalisme à scandale moderne, orateur émérite, manipulateur à souhait. « H » comme Hypocrisie.
Sachs, magnétique et dérangeant, ressemble étrangement à certains journalistes tout droit sortis de notre paysage télévisuel. Il aime faire le buzz, ne s’intéresse qu’à des affaires à haut potentiel « trash » en construisant sa notoriété sur la souffrance des autres. Il affirme œuvrer au nom de la vérité, mais tout cela n’est qu’un leurre. Il est surtout un Narcisse fasciné par son propre reflet. « H » comme Hérésie.
Comment ne pas penser à une personnalité très connue qui sévit depuis quelques années dans notre paysage audiovisuel français et qui fait tant parler de lui actuellement ? Si son nom n’est jamais cité, le parallèle est pourtant limpide. Son nom commence d’ailleurs par « H »… Il incarne cette société du spectacle, provocatrice, vulgaire, médiocre dans ses analyses. Un perturbateur qui se veut révolutionnaire, mais dont les idées nauséabondes font froid dans le dos. Qu’importent les moyens pour arriver à ses fins, l’essentiel réside dans les chiffres d’audience et la volonté de faire du buzz. Autant dire que Servaz se sent totalement dépassé par cette manière de faire. « H » comme Has-been ? Entre storytelling délirant et éthique, le face-à-face Servaz-Sachs devient une allégorie de combat d’idées.
En sus du choc des Titans, ce roman interroge la ferveur vorace du public pour les crimes non élucidés : podcasts, séries documentaires, chaînes YouTube spécialisées, les fans de « cold cases » devenus des « web sleuths », littéralement des détectives qui farfouillent sur le Web … On se passionne pour les tueurs en série, et Bernard Minier le démontre bien à travers le petit groupe de hackers qui collabore avec Sachs. « H » comme Hypnotisés ?
Difficile de ne pas s’interroger sur ces drames personnels qui deviennent finalement des objets de divertissement… Que se passe-t-il dans la tête de ceux qui cherchent à comprendre, voire à débusquer les monstres ? Quelle place cela laisse-t-il aux victimes ? Sous l’excuse de « Les gens veulent savoir », on glisse volontairement sous le tapis l’appât du gain, de la notoriété, et de l’aspect « fond de commerce » que toutes ces pratiques engendrent.
Ce qui a eu une résonance particulière au regard de notre actualité, c’est la mise en lumière que Bernard Minier fait du peu de crédit que l’on accorde à la vérité. Sachs est un « créateur de vérité » qui ne brille que par l’exploitation médiatique et la mise en scène des faits. L’essentiel est de modeler cette vérité, peu importe si elle est fidèle à la réalité ou non. À travers lui, les médias ont aussi une énorme responsabilité : ils façonnent le récit pour le rendre exploitable au mépris des individus.
En conséquence, Hirtmann devient une créature mythologique. Il hante les esprits et les journaux sans apparaître vraiment et devient une sorte de catalyseur des obsessions. « H » comme Hybride, un être entre l’humain et l’inhumain ?
En jouant habilement avec les codes du thriller et du polar, Bernard Minier tend de plus en plus vers le roman noir en injectant dans ses textes une vraie profondeur sociétale, psychologique et philosophique. « H » comme Humain. Ce nouvel opus ne manque pas de rythme, et sa construction en spirale est diablement efficace. Plus on avance, plus les couches de vérités imbriquées les unes aux autres s’accumulent. Une révélation en amène une autre, les secrets de chaque protagoniste tombent progressivement, les fausses pistes s’entassent. « H » comme harponnage.
Avec « H », la saga Servaz continue en prenant toujours un peu plus de hauteur devant notre monde actuel. Il est même probable que Bernard Minier nous tende un miroir… nous qui fabriquons nos propres monstres…
universpolars 19 avril 2025
H - Bernard Minier
Dans l’épilogue de « Un œil dans la nuit », l’auteur nous abandonnait en plein suspense, sur ces six dernières lettres « COUPEZ », un ultime mot suivi du silence d’une bobine de cinéma tournant désormais dans le vide.
À présent, la bobine est rechargée avec un nouveau film et Bernard Minier nous dévoile cet énigmatique « H » !
Je ne vais pas vous résumer l’histoire, cela ne vous servira à rien. Sachez simplement que la présence du tueur en série suisse Hirtmann demeure ancré dans un bon nombre de rebondissements et encré sur une bonne partie de ces pages.
Je vais plutôt vous expliquer ce que j’ai vraiment apprécié. Dans les bouquins de B. Minier, c’est très souvent les « à-côtés » qui me fascinent, respectivement la matière utilisée pour façonner l’intrigue.
Dans ce millésime, je retiendrai deux aspects qui m’ont particulièrement marqué. D’une part, cette inspiration du réelle mêlée à la fiction et, d’autre part, l’utilisation de ce phénomène qu’est le web sleuthing, cette pratique de plus en plus répandue qui consiste à enquêter en « amateur », par réseaux, sur des crimes, avec les moyens qu’offre le net.
J’ai aimé cette réflexion mise en scène par l’auteur. Oui, une réflexion. Car ce principe remet pas mal en question l’investigation policière, avec ses limites légales, d’effectifs ou même par rapport à ses priorités liées à la politique ou aux moyens. Quant aux réseaux d’amateurs, hyper fournis en moyens, ils ne sont confrontés quasiment à aucune contrainte. Bref, ça se discute !
L’auteur place également sous le feu des projecteurs des personnes qui n’en auraient pas forcément besoin tellement elles brillent déjà par leur connerie. Nous avons ici l’exemple-type du présentateur de talk-show pathétique - dangereux ! - qui joue avec le malheur des gens, qui se pavane comme un coq tout en étant hors de la réalité. Bref, c’est la représentation de la belle grosse fiente comme nous adorons les détester.
Au cœur de cette intrigue, un triangle à peu près équilatéral va se former, composé de la PJ, d’une journaliste coriace et d’une équipe d’investigateurs amateurs. Et peut-être aussi de ce présentateur-vedette qui pourrait se rouler des pelles à lui-même s’il avait la double mâchoire de la créature de Alien.
L’auteur nous pousse au cœur-même d’une situation assez écœurante, mais pas d’un simple et gros coup de pied dans le cul, mais plutôt avec finesse, en nous permettant d’être témoins d’investigations solides.
Au final, vous découvrez ici une fiction bien réelle, qui dévoile des vérités aussi justes et précises qu’un mensonge, animée de personnages très présents, surtout ceux que l’on ne croise pas.
Et lorsque je parle de vérité, je fais référence à une notion qui a perdu son essence dans cette société où chacun est amené à adhérer à ce qui lui convient, que cela soit authentique ou pure fake-news. Après tout, quelle importance … …
Bernard Minier remet en question ces notions de vérité et de réel, avec une histoire que vous ne lâcherez sans doute pas. Elle, elle ne vous lâchera pas.
À lire.