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Max et les Ferrailleurs, de Claude Sautet

Les pépites du polar

Max est un flic à part. Misanthrope, perfectionniste et tranchant, il n’existe que pour une chose : attraper des criminels la main dans le sac. À cause d’un indic trop loquace, il échoue pourtant une fois de plus piteusement à stopper les braquages d’un gang de pilleurs de banques. Un jour, il croise par hasard Abel, vieux copain de régiment qui, sans savoir qu’il fait partie de la police, lui raconte ses magouilles avec des ferrailleurs de Nanterre. Aussitôt, Max entreprend de piéger ces amateurs afin de remporter le succès qui lui échappe. Il prépare son embûche en se servant de la belle Lily, jeune prostituée…

Film le plus noir et opaque de Claude Sautet, "Max et les Ferrailleurs" fait partie de ces œuvres laissant en chaque spectateur une marque indélébile, une inquiétante étrangeté qui ne se dissipe pas après une seconde ou une troisième vision. Il partage en cela la tonalité angoissante et presque mystique de "The Offence", le thriller psychologique hallucinant de Sidney Lumet. C’est l’histoire d’un vengeur à tel point hanté par la justice qu’il finit par en transformer totalement le sens pour la faire coïncider avec sa vision tronquée du monde, avec sa réalité malade. Il s’agit d’un film génial et dérangeant, mais pourquoi est-il aussi culte ?

Pour Max, flic diabolique

Pressant, affûté comme un scalpel et flirtant en permanence avec la folie, Max partage des points communs avec Harry Callahan, le flic expéditif de "L’Inspecteur Harry" (Don Siegel), film également sorti en 1971. Sauf que le policier incarné par l’immense Michel Piccoli – dans l’un de ses plus grands rôles – semble aller encore plus loin dans son fantasme de justice immanente. Héritier d’une grande fortune, Max a déjà été procureur par le passé, avant de se retirer par frustration faute d’avoir le pouvoir nécessaire pour écrouer les malfaiteurs à sa guise. Bref, Max est un être complexe et qui ne se trouve jamais là où on l’attend, échappe à toute définition. Un peu à la manière de Chabrol, le cinéaste Claude Sautet ne cherche pas à expliquer son comportement mais le donne juste à voir par-delà toute morale. C’est glaçant.

Pour le trio Sautet-Piccoli-Schneider : leur deuxième collab

Après un début de carrière difficile, Claude Sautet trouve finalement le succès avec son film "Les Choses de la vie" (1970). Un tandem légendaire de cinéma se forme et s’impose : Romy Schneider et Michel Piccoli, dans la peau du couple bourgeois formé par Hélène et Pierre. Or, Sautet fait une nouvelle fois appel au duo pour son film suivant, "Max et les Ferrailleurs". Et sous l’influence du génial scénariste Jean-Loup Dabadie, les deux acteurs deviennent Lily et Max, s’entrecroisent dans une relation étrange, toxique et pessimiste. Entre leur première rencontre de cinéma et celle-ci, c’est comme un miroir inversé : ne reste dans "Max et les Ferrailleurs" que la face la plus sombre de leur existence passée.

Pour le renouveau du polar

"Max et les Ferrailleurs" est un polar au sens classique du terme. Son intrigue, son atmosphère, ou encore ses protagonistes, en reprennent tous les codes : une traque de criminels, une prétendue enquête, la notion de Bien et de Mal, une scène de braquage, et puis en chemin la mort. Mais aussi investi par les rituels du polar soit-il, le long-métrage apparaît en définitive plus fasciné par ses personnages que sur son intrigue criminelle, par la vérité cachée des personnages. À ce titre, les figures de Max et Lily font l’objet d’une radioscopie minutieuse. Leurs visages, leurs postures apparaissent finement décortiqués sous l’œil presque intrusif de la caméra. L’incarnation de droiture de Max est une imposture tout comme l’attachement apparent de Lily escamote une mystification. Une intolérable vérité qui glace le sang.

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