Il y a bientôt vingt ans, Jennifer Lopez obtenait un Razzie Awards grâce à sa prestation dans la comédie romantique Amours Troubles. On ne sait pas si The Mother lui permettra de renouveler cette performance, mais la comédienne fait tout ce qu’il faut pour se montrer à la hauteur d’un film d’action insipide, dont le scénario semble calqué sur des dizaines d’autres, sans que jamais la trajectoire ne dévie pour surprendre le spectateur.

Une épigone de Lara Croft, tueuse à gages interrogée par deux agents du FBI, se sort miraculeusement d’un traquenard qui fait périr plusieurs policiers, avant d’être poignardée par un ancien de ses complices. On découvre alors qu’elle est enceinte. Le bébé survivra, la mère aussi, mais celle-ci est contrainte d’abandonner sa fille à sa naissance. Officiellement, il s’agit de préserver leur existence. Officieusement, on présume que le FBI impute à cette protagoniste badass la responsabilité de ce massacre qui constitue la séquence initiale du film.
L’héroïne s’exile alors vers l’Alaska, mais on ne profite pas longtemps des superbes paysages dans lesquels se déroule désormais son existence, parce que le danger couru par l’enfant la contraint à intervenir et à s’en prendre aux méchants d’opérette responsables de son désarroi. Elle est aidée dans sa mission périlleuse par un agent du FBI dont elle a contribué à sauver sa vie, en lui prodiguant des soins plutôt hasardeux qui auraient valu une radiation définitive à n’importe quel médecin, mais pas à cette femme, très prompte à chevaucher les motos ou à conduire les voitures pied au plancher, sans jamais se départir de sa placidité marmoréenne.

Dès les premières minutes, on espère que les scènes d’action compenseront l’inanité des dialogues et la faible consistance des personnages. Mais une fois que la mère a retrouvé sa fille, le road movie supposément relié à une trajectoire résiliente s’enlise dans des paysages d’hiver et suscite d’autant moins d’émotion que les épreuves initiatiques vécues par la jeune Zoe, comme les désaccords avec sa mère biologique, étirent les séquences de plus en plus mélodramatiques : quand les méchants reviennent sur le devant de la scène, on avait quasiment oublié leur existence. Mais ont-ils jamais eu le moindre intérêt dans ce long métrage construit à la gloire de son interprète principale ? Quant à l’affrontement final, semblable à plein d’autres, dans des films de ce genre, il accomplit l’exploit d’être parfaitement ennuyeux.