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Pour la Saint Valentin, quelques histoires d’amour et de polar...

Pas que l’on cherche à jouer les rabat-joie pour la Saint-Valentin, mais polar et love-story riment plus souvent avec crime passionnel et vengeance que happy-end échevelé. Eh oui, rien de nouveau sous le soleil : le film noir trouve depuis ses balbutiements pour pierre angulaire une femme fatale. Une créature à laquelle on ne résiste pas mais qui inexorablement finit par mener le héros vers la mort ou la déchéance psychologique. L’exemple le plus iconique, et à vrai dire celui auquel tous les metteurs en scène – grands et petits – n’ont de cesse de se référer, se nomme "Sueurs froides" (Hitchcock, 1958). C’est beau, effrayant, déchirant, et Brian De Palma n’a jamais arrêté de le réitérer à sa façon, entre autre dans "Body Double" (1984) et "Femme fatale" (2002).

Reste que cette fois-ci promis, c’est moins vers les vieux classiques hollywoodiens qu’on se penche mais vers des représentants plus contemporains. Le système des nouveaux venus ne change pas d’un iota toutefois et il s’agit toujours d’un piège où la beauté achève de contraindre l’homme à regarder sa masculinité en face. Et à ce petit jeu, "Gone Girl" (David Fincher, 2014) se révèle un chef d’œuvre absolu. En apparence, les époux Nick et Amy Dunne vivent une histoire d’amour idyllique. Beaux à se pâmer, nantis et diablement intelligents, le duo incarne l’idéal romantique américain, stable et sexy. Sauf qu’à y regarder de plus près, rien ne va plus. Amy a disparu et son sang ternit l’immaculée demeure des Dunne. Désarçonné et soupçonné de meurtre, Nick doit faire face à l’enquête de la police. Très vite, le joli tableau de la relation du couple montre ses démons : Nick est un authentique loser, ado attardé égoïste et satisfait jusqu’ici incapable de satisfaire son épouse ne serait-ce qu’affectivement, elle qu’il trompe avec la première venue. Version de « Madame Bovary » sous stéroïde, une anti love-story par excellence.

De "Gone Girl" à "Eyes Wide Shut", il n’y a qu’un pas que l’on s’empresse de franchir. Kubrick lui aussi aime à dépeindre les couples en déshérence et les époux Harford forment en la matière un petit laboratoire de choix. Le papa de "L’ultime Razzia" (1956) et de "2001" (1968) savait très bien ce qu’il faisait en optant pour Nicole Kidman et Tom Cruise en 1999, en quelque sorte les « Brangelina » de l’époque. Pendant les deux ans que dura le tournage, Nicole et Tom virent l’affection qui les unissait se déliter à l’image de la trajectoire de leurs personnages. Riches, magnétiques, ce couple bourgeois se met à nu et traverse face caméra (la scène sur fond de weed, magistrale) quelques petits cercles de l’Enfer. La vitrine paradisiaque des époux Harford, sur fond de filature angoissante, de sexualité déréglée, de disparition, de tentations et d’intimidations, se présente comme l’une des histoires d’amour les plus étranges de l’histoire du cinéma. Hypnotique et sinistre à la fois.

Un peu plus ancien mais réactualisé par ses nombreux remakes (dont "Swimming pool" de Ozon en 2003 et "A Bigger Splash" de Guadagnino en 2015), le film "La Piscine" (1969) de Jacques Deray reste indémodable. Il s’agit sur le papier d’une histoire d’amour rêvée, celle de Jean-Paul et Marianne, épris l’un de l’autre dans leur sensationnelle villa de Saint-Tropez. Mais là-dessus, vient se greffer un élément perturbateur : l’irruption d’Harry, playboy sur le retour, et de sa fille incendiaire Penelope, qui viennent mettre à mal cette tranquille romance. Débute alors un cauchemar où toutes les certitudes s’effondrent une à une jusqu’au meurtre et par-delà l’enquête. Thriller solaire et glacial de génie.

On connaît tous l’histoire tragique de Bonnie Parker et Clyde Barrow, ce couple de braqueurs charismatiques. Le réalisateur Arthur Penn en a fait l’un des films les plus iconiques et sensuels du Nouvel Hollywood : l’immense "Bonnie & Clyde", porté par les sex-symbols Faye Dunnaway et Warren Beatty.

Ce film culte a notamment été repris de manière diffractée dans "Thelma et Louise" (Ridley Scott, 1991) et surtout dans "Tueurs nés" (Oliver Stone, 1994). Ce dernier, qui raconte la virée sanglante de Mickey et Mallory, incarne justement l’un des parangons de la romance malade. Ses deux antihéros transis traversent les États-Unis en semant la mort et la déchéance, le tout couvert par des médias avides de détails sanguinolents. Ce film noir postmoderne de Stone ne lésine pas sur la violence et la folie, dopé par la bande originale de Trent Reznor. En amants passionnés et fous à lier, Woody Harrelson et Juliette Lewis semblent plus vrais que nature. Un coup de génie dérangeant et hautement corrosif.

Et pour conclure ?

Une histoire d’amour qui tourne mal (mais qui finit bien), avec son lot de psychopathes et de meurtres : "Sailor et Lula" (David Lynch, 1990). C’est la fuite sur le mode road-movie d’un couple bien décidé à vivre sa passion quoi qu’il en coûte. À leurs trousses : d’étranges psychopathes et toutes sortes de dangers. Seulement, pour cette fois les tourtereaux réussiront à surmonter les écueils jusqu’au happy end…

Mais aussi...
L’inconnu du lac (Alain Guiraudie, 2012)
Mullholland Drive (David Lynch, 2001)
Blue Velvet (David Lynch, 1986)
True Romance (Tony Scott, 1993)
Pulp Fiction (Quentin Tarantino, 1994)
Jackie Brown (Quentin Tarantino, 1997)

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