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Buveurs de vent - Franck Bouysse

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Résumé :

Ils sont quatre, nés au Gour Noir, cette vallée coupée du monde, perdue au milieu des montagnes. Ils sont quatre, frères et sœur, soudés par un indéfectible lien.

Marc d’abord, qui ne cesse de lire en cachette.

Matthieu, qui entend penser les arbres.

Puis Mabel, à la beauté sauvage.

Et Luc, l’enfant tragique, qui sait parler aux grenouilles, aux cerfs et aux oiseaux, et caresse le rêve d’être un jour l’un des leurs.

Tous travaillent, comme leur père, leur grand-père avant eux et la ville entière, pour le propriétaire de la centrale, des carrières et du barrage, Joyce le tyran, l’animal à sang froid…

Dans une langue somptueuse et magnétique, Franck Bouysse, l’auteur de Né d’aucune femme, nous emporte au cœur de la légende du Gour Noir, et signe un roman aux allures de parabole sur la puissance de la nature et la promesse de l’insoumission.

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Vos #AvisPolar

  • Riz-Deux-ZzZ 17 avril 2024
    Buveurs de vent - Franck Bouysse

    En bref, une nouvelle excursion dans l’univers de Franck Bouysse. C’est noir, c’est glauque, c’est violent. Mais à la fois tellement poétique et cruellement beau.

    Il faut toujours un petit temps d’adaptation lorsqu’on ouvre un roman de Franck Bouysse. Un moment pour replonger dans son écriture particulière, son style très littéraire, ses ambiances sombres.
    Et, à chaque fois, la magie opère et l’on vit cette histoire avec les personnages, jusqu’à la fin inéluctable.

    Il est assez difficile de situer précisément ce récit dans le temps, ce qui m’a un peu perturbé au départ. Entre des conditions de vie précaires qui pourraient faire penser au XIXe siècle et de la présence d’une centrale électrique qui apporte une touche de modernité, les repères sont faussés et permettent à cette histoire d’être intemporelle.

    Comme d’habitude avec l’auteur, l’accent est mis sur les personnages et leurs relations, les discordes familiales, mais aussi les jeux de pouvoir et l’esprit de vengeance. Forcément, l’intrigue n’est pas toute rose, bien au contraire. Le lecteur navigue dans la violence, la cruauté et la noirceur de l’âme humaine, tout en trouvant, parfois, quelques lueurs d’amour, d’amitié ou tout du moins d’honneur et d’honnêteté.

    J’ai seulement eu un peu de mal à cerner un des personnages centraux de l’intrigue, le "méchant", justement un peu trop manichéen pour être réellement crédible.

  • kris_k 10 juin 2022
    Buveurs de vent - Franck Bouysse

    Buveurs de vent est le premier livre que je lis de l’auteur, ayant déjà vu passer plusieurs livres de l’auteur sur les réseaux, j’étais très curieuse d’enfin pouvoir lire ce livre. J’avoue avoir dû m’habituer avec l’écriture (bien à lui) de l’écrivain que je n’avais pas pour habitude de lire mais une fois pris par l’histoire je peux vous confirmer que ce livre fut une belle découverte !

    J’ai tout aimé dans ce livre et tous les personnages pour ce qu’ils étaient et ce qu’ils représentaient dans l’histoire, ainsi que l’écriture très poétique et philosophique !

    J’ai juste eu peur de la fin, parce que j’en attendais beaucoup. J’ai trouvé la fin trop abrupte et pas assez élaborée, elle aurait pu être un peu plus longue pour prolonger cette histoire que je n’avais pas envie de terminer !

    Pour moi ce livre fût une très belle lecture qui petit à petit s’est frayé un chemin pour finalement m’envouter complètement. Et je dirai d’ailleurs que cette histoire a beaucoup de similitudes avec celles de la littérature américaine, d’ailleurs pour moi si on n’avait pas dit qu’il se situait en France on aurait très bien pu le faire situer en Amérique sans que ce soit un problème.

    Bref une belle découverte que j’ai vraiment adorée et un auteur que je continuerai à suivre !

  • BulleDeLecture 20 janvier 2021
    Buveurs de vent - Franck Bouysse

    Franck Bouysse, avec une plume tranchante et poétique à la fois, écrit une nouvelle fois un livre qui jamais ne pourra s’envoler de l’esprit de celui qui l’a lu.
    Avec une histoire de gens simples, l’auteur nous sort un roman aussi fort que bouleversant. Tout n’est que fluidité, émotion et révolution. Les personnages sont d’une profondeur sans faille et habitent les pages. Ils portent le roman. La force de Franck Bouysse les emporte dans un tourbillon de révolte dont chacun tirera ses propres leçons.
    L’auteur gagne sans conteste en assurance au fil de ses romans. Il est à présent un auteur français incontournable.

  • Kirzy 29 décembre 2020
    Buveurs de vent - Franck Bouysse

    Né d’aucune femme est un miracle. Qu’écrire après un tel chef d’oeuvre ? Avec une droiture littéraire remarquable, Franck Bouysse se renouvelle tout en traçant son sillon avec ce roman dense qui emprunte aussi bien au conte qu’au western contemporain ou à la tragédie biblique. Il s’écarte de son minimalisme habituel pour créer en paysagiste des mots tout un univers géographiquement cohérent, dans lequel il déploie une multitude de personnages.

    Cette vallée du Gour est incroyablement vivante et créatrice de romanesque. Une enclave hors du temps figée par l’emprise d’un incroyable despote qui va être traversée par le souffle de la liberté et de l’insoumission d’une de ces héroïnes inoubliables qui est née pour faire bouger les lignes et fissurer les ordres établis jusqu’à leur implosions.
    Si j’aime autant Franck Bouysse, c’est pour son talent à caractériser en quelques mots, ces personnages, pour les faire vivre, pour les faire surgir des pages. Je retiens tout particulièrement le magnifique grand-père Elie, Gobbo le marin énigmatique aux milles vies ainsi que le tyran, Joyce, l’entité maléfique qui a piégé les habitants du Gour dans sa toile tissée de paranoïa. Et puis il y a Mabel. Elle pourrait être la petite soeur de Rose ( Né d’aucune femme ), une rebelle qui n’abdique jamais, mais elle, elle n’est pas seule. Elle a ses trois frères, quatuor soudé par des liens d’amour indéfectibles.

    Le récit est très sombre, mais c’est un noir à la Soulages. Les pages sont saturées de noir, de drames qui couvent, de tragédies déjà révélées ou prêtes à l’être, mais ce qui intéresse Franck Bouysse, c’est la réflexion de la lumière sur cette obscurité qui agit comme révélateur de l’âme, c’est l’incidence de la lumière sur la surface. le noir peut être lumineux et il l’est sous la plume éblouissante de l’auteur. Son écriture, à la fois onirique et tellurique, vibre de partout. le choix d’un seul mot ou de son agencement dans la phrase décale cette dernière et apporte poésie, étrangeté ou émotion immédiate. A l’image de ce titre, somptueux. A l’image de ce premier chapitre qui crée une image qui reste gravée dans les pupilles durant toute la lecture : le rituel après l’école de ces quatre frères et soeur qui se suspendent à un viaduc au bout d’une corde, attendant l’arrivée du train pour sentir les vibrations, pour percuter leurs rêves et sonder l’horizon. Les phrases de Franck Bouysse se savourent et je m’en suis délectée durant toute ma lecture.

    Alors, c’est vrai que le scénario, admirablement mis en place durant la première moitié du roman, m’a moins convaincue sur la fin, trop abrupte là où l’auteur avait pris le temps pour faire vivre son récit. C’est vrai que je n’y ai peut être pas retrouvée l’intensité solennelle de Né d’aucune femme. Pour autant, j’ai été très sensible à ce cri d’amour pour la littérature. Shakespeare, Whitman, Faulkner, Stevenson, London, Verne, autant de références disséminées très clairement dans le récit, à travers notamment le personnage de Marc, le frère lecteur. Tout comme j’ai été embarquée dans ce récit parabolique sur la quête de liberté au-delà de l’emprise des adultes ( qu’il s’agisse de la famille ou de la société ) par l’énergie de l’écriture.

    Franck Bouysse confirme sa voix très singulière, celle d’un de nos tout meilleurs auteurs français. Merci.

    « Ils s’assirent sous la vaste paupière maçonnée, serrés les uns contre les autres, dessinant à eux quatre l’iris de l’oeil d’un cyclope inscrit dans la pupille laiteuse du ciel, toujours en leur royaume, échappant ainsi à une destinée cartographiée de longue date par les adultes. Ils inspiraient fort buvaient le vent qui montait de la vallée, le recrachant en relents de tempête sous leurs crânes d’enfants. »

  • Cathy81 27 novembre 2020
    Buveurs de vent - Franck Bouysse

    Au Gour Noir, dans une vallée coupée du monde, vivent une fratrie de quatre : Mabel sauvage et libre, marc grand lecteur, Mathieu en symbiose avec la nature et Luc dont l’esprit n’a pas grandit. Mais ce n’est pas la vallée du bonheur, l’ambiance familiale est pesante avec une mère trop bigote et un père meurtri qui n’arrive pas à communiquer mais qui sait punir et frapper au besoin... Il y aussi Elie, le grand-père, amputé d’une jambe suite à un accident, et contraint de rester à côté du monstre qui lui a pris sa jambe, la centrale électrique. Tous les villageois y travaillent et subissent la cruauté et la violence de Joyce, son propriétaire, jusqu’au jour où un drame va perturber la domination de ce tyran. Dans ce monde hors du temps, dominé par les hommes, dont les désirs gouvernent leurs actes. Avec un style et une langue superbe, Franck Bouysse nous livre un magnifique roman sur la liberté et l’insurrection ainsi que sur la puissance des liens fraternels.

  • HUBRIS LIBRIS 11 octobre 2020
    Buveurs de vent - Franck Bouysse

    Le Gour Noir. Théâtre des vies minuscules qui s’y bousculent. Propriété d’un tyran dont chaque rue est renommée d’après son nom. Le Gour. C’est le trou du monde, le bled pas indiqué sur la carte. Une bourgade égarée, planquée à côté d’une centrale électrique et d’un barrage. On y naît, on y reste, on y crève. Pas d’échappatoire. L’issue, elle se tricote dans les rêves, dans l’imagination des quatre marmots qui forment le récit. Quatre adolescents. Quatre nommés à la sauce évangéliste. L’espoir de leur octroyer vie meilleure. Marc. Matthieu. Luc. Et l’une déconne, l’une est une fille. Mabel. De quoi dénoter, provoquer. Mabel. Ma Belle. Le physique aisé, la gueule aguicheuse qu’ils disent. Les têtes se dévissent, les babines perdent leur salive à son passage. Mabel, c’est l’adolescente qui façonne l’ambition de quitter la ville.

    S’y ajoutent Lynch, le shérif douteux. Snake, le nain à la gueule reptilienne. Double la brute gigantesque. Au-delà de la peuplade se dresse Joyce, propriétaire des terres, patrons des malheureux, gestionnaire patibulaire de la centrale. Un maelstrom de personnages, un roman qui s’articule autour de chaque destin. Des habitants prisonniers de la tyrannie du maire. Des habitants qui s’acharnent à la tâche, cherchent pécule pour entretenir la baraque et nourrir les mouflets.

    On y croise l’ordinaire, les tracas quotidiens, mais tout se sublime par les mots de Franck Bouysse, tout s’enchante sous sa plume qui tisse des rêveries opaques, des cauchemars scintillants.

    Les pages oscillent entre conte et western.
    Un roman où l’atmosphère enveloppe le lecteur, le prend à la gorge, l’emprisonne au Gour noir.
    Plus d’échappatoire.

    Un coup de coeur.

  • Isa Naturaltales 5 septembre 2020
    Buveurs de vent - Franck Bouysse

    C’est la première fois que je découvre la plume de l’auteur, et comment vous dire que je ne regrette pas d’avoir 3 autres de ses romans dans la pile à lire ! Sa plume est juste exceptionnelle ! Je pense que quand je ferai le top 2020 et que je parlerai des livres les mieux écrits, il sera largement en tête.
    🌿
    Une écriture hyper soignée, poétique, juste somptueuse. Avec des formulations si personnelles que je devais parfois relire certaines phrases pour être certaine d’en saisir le sens.
    🌿
    D’habitude j’aime les livres qui mettent en évidence la noirceur de l’Homme et les méandres de ses pensées les plus abjectes. L’auteur ici a fait quelque chose de singulier, du moins selon mon interprétation.
    Franck Bouysse a démontré qu’il y avait de la bonté en chacun de ses personnages. De l’enfant inoffensif au dirigeant tyrannique de la ville. Même s’il a fallu gratter quelques couches d’actes ignobles pour y déceler un soupçon d’humanité.
    🌿
    Des personnages inoubliables : les quatre enfants et leurs cordes, le grand-père Elie, l’espiègle, Martin et Martha, un couple sinistre...
    🌿
    Ce roman est difficile à classer : entre fable, fresque familiale, petit air de Western...
    🌿
    J’ai mis un peu de temps avant d’accrocher, et quand ça a démarré... Impossible de lâcher !

  • Ophé Lit 30 août 2020
    Buveurs de vent - Franck Bouysse

    En refermant ce roman, me voilà bien embêtée parce que je ne saurais vous dire si j’ai aimé ou non. Il est évident que cette hésitation ne tient pas à la plume de Franck Bouysse. Elle est le pinceau qui lui permet de nous livrer ce tableau sombre, peint avec des mots qu’il sublime, assemble, arrange pour nous livrer quatre cent pages de poésie.

    Il nous offre un concert de thématiques ancestrales et pourtant si actuelles : une ôde à la liberté , un hymne à l’indépendance, une complainte sur le pouvoir qui ronge, rend fou, isole, et enfin, un cantique sur la dévotion à l’ extrême et ses dérives. Ses musiciens sont des personnages à la fois simples et complexes dans leurs rapports à l’autre et en chef d’orchestre, Franck Bouysse leur fait jouer une partition qui… ne m’a pas complètement séduite. Car c’est de là que viens mon problème. C’est elle qui me fait douter : l’histoire.

    Plutôt longue à se mettre en place, il m’a fallu atteindre la moitié du roman pour prendre plaisir à la lire. Comprenez moi bien. J’étais séduite par les mots, leur enchaînement, sans pour autant intégrer l’histoire et me perdre au fond du Gour Noir. Puis un déclic et j’ai plongé dans les profondeurs du gouffre… Je me suis attachée à une corde et j’ai rejoint Marc, Luc Matthieu et Mabel pour observer cette vallée étrange et les tragédies qu’elle renferme.

    Buveurs de vent, ne m’a certes pas embarqué aux frontières de mon imaginaire, mais j’ai été hypnotisée par le son des mots de son auteur et me suis perdue entre les pages de ce roman rural noir que j’ai terminé en apnée.

  • lesmotsdelau 27 août 2020
    Buveurs de vent - Franck Bouysse

     !!Coup de foudre !!
    Je n’ai encore jamais employé ce terme alors ça vous laisse imaginer à quel point j’ai été conquise, embarquée, subjuguée par ce livre de Franck Bouysse.

    Difficile de trouver les bons mots surtout après avoir lu les siens, c’est un retour à chaud que je vous livre sur une bombe littéraire qui ne laissera personne indifférent.
    Les œuvres de F.Bouysse font partie de mes petits trésors de bibliothèque. "Buveurs de vent" arrive à frapper encore plus fort mon petit coeur, jouant avec mes émotions et ma sensibilité pour me laisser pantelante et définitivement accro à l’écriture et à l’univers de ce grand auteur.
    Une plume merveilleuse, délicate tout en retenue, mais qui envoie du lourd à chaque phrase !
    Une véritable onde de choc pour moi qui dès les premières lignes m’aura transportée dans cette vallée du Gour Noir.

    Nous allons suivre une famille au coeur de ces montagnes rocailleuses. Les personnages, tout comme les paysages transportent des codes et des valeurs qui sont exposés tout au long du roman.
    Malgré des caractères bien différents, un lien si puissant unit cette fratrie que leur équilibre serait mis à mal si l’un d’eux venait à manquer à l’appel.
    L’amour, le travail, la dureté de la vie, l’obéissance, mais également le besoin d’indépendance, autant de choix qui vont apporter leurs lots de conséquences au sein de cette vallée.
    Malveillances, complots, révoltes, meurtres, tout ne sera pas si paisible.
    Cette sensation de toute-puissance qu’est la plénitude d’un corps au bout d’une corde balancée sur une extrémité de viaduc pourrait, ainsi, s’apparenter à un pur moment de bonheur... le meilleur de toute une vie. Ce qui est d’ailleurs remarquablement bien illustré par cette cover qui est très visuelle et qui nous amène à repenser certaines scènes du récit.

    Dans "Buveurs de vent" il n’y a ni faiblesse ni temps mort, dès les premières lignes nous savons que nous allons lire du grand Bouysse. Il a ce don incroyable que peu d’auteurs ont, celui d’une véritable empreinte littéraire qui est reconnaissable en seulement quelques mots.
    Un roman noir, rural, mais qui compose avec une magie si poétique que le tout en est extraordinaire.
    Cette soif de liberté et d’union fraternelle est retranscrite avec justesse rien qu’avec ce titre qui en est un véritable reflet.
    Vous l’aurez compris ce livre je le conseille à tous les amoureux des jolis mots qui cherchent un roman noir d’exception.

    www.lesmotsdelau.fr

  • Aude Lagandré 22 août 2020
    Buveurs de vent - Franck Bouysse

    Le Gour Noir est une vallée dans laquelle la vie semble figée. La centrale électrique construite là emploie la plupart des habitants et Joyce, son constructeur paranoïaque et dominateur dirige cet endroit d’une main de fer. La famille Volny se compose de Martha, la mère, bigote à souhait qui rêvait de recréer les 12 apôtres et de Martin, un homme rongé par les horreurs de la guerre. Ensemble, ils ont eu 4 enfants : Marc passionné de littérature, Mathieu l’amoureux de la nature, Mabel seule fille de cette fratrie ayant une forte conscience d’une liberté à conquérir et Luc « ce fils incomplet, simple d’esprit ». Lina la grand-mère est morte et Élie le grand-père amputé d’une jambe à la mi-cuisse veille sur l’équilibre de cette famille, remplaçant ces parents qui ne savent pas aimer. La fratrie, unie, a sa propre musique, ses habitudes dont celle de se suspendre sur le barrage, au bout d’une corde pour respirer le vent au passage du train. C’est là qu’ils tissent des liens, rêvent, se protègent les uns les autres et s’aiment.

    Si l’ambiance du roman est assez noire, c’est bien l’amour puissant qui reste la pierre angulaire de cette histoire. L’amour refusé, celui des parents qui ne savent pas comment s’y prendre, celui de la fratrie où les protagonistes « poussent » comme ils peuvent, à coup de ceinturons ou à coup de tendresse, l’amour et la vie à conquérir. Comme le dit Franck Bouysse « Chez moi, l’amour a sauté une génération. »

    Je n’en dirai pas plus sur ce roman qu’il vous faudra découvrir seuls. C’est indispensable pour laisser naître vos propres émotions et trouver en vous les clés qui vous feront tomber en amour devant la force des personnages. Si le terreau reste l’enfance, la fratrie, l’amour qui contraste admirablement avec le noir de cette vallée où « En vérité, les âmes dociles qui peuplaient ce coin du monde étaient prisonnières de la toile au jour de leur naissance. » le souffle du vent donne la musique du roman. Dans cette vallée où il est de mise de « Surtout ne jamais croire aux rêves, ne pas même les respecter, avec le sentiment chevillé que sinon, ce serait leur plus grande défaite. Accepter les défaites sans mener les guerres. En refusant le combat, rien de grave ne pourrait arriver. », quatre âmes vont à la rencontre de leur destin programmé ou pas, chacun à leur façon, même si « Martin ne regrettait rien. Il voyait en ses enfants des animaux dociles incapables de rébellion. »

    Buveurs de vent est un tableau dont jaillie une formidable lumière, à différents endroits, selon l’angle d’observation. Si les liens de cette fratrie restent indestructibles dans le torrent de la vie qui parfois se déchaîne, la lumière vient aussi de certaines remises en question « Je voudrais essayer d’être meilleur. — (…) comprendre que le silence est une vaste prison où l’on enferme ses peurs. »

    Les romans de Franck Bouysse craquellent les carapaces, mettent en lumière ce qu’on met des années à cacher, déterrent des émotions enfouies, des souvenirs enterrés. Ils sentent l’enfance déçue, les rêves brisés, l’âpreté de la terre, le cœur sec de ceux qui en sont esclaves, le silence au dîner quand seul le patriarche est autorisé à parler, les enfants qui passent une vie entière à se faire tout petits… Quand la « charité paternelle » s’abat, c’est qu’elle est forcément méritée. Elle n’est jamais remise en question.

    Dans les romans de Franck Bouysse, la littérature sauve, la nature abrite, les rêves de liberté percent parfois les nuages, la candeur met à l’abri. Ses romans se méritent. Ils demandent que le lecteur s’ouvre à cette poésie saisissante, au choix des mots, aux émotions qui affolent et font chavirer les âmes cernées de murs défensifs. « La vie, il faut la laisser déborder tant qu’il y en a. »

    Émue aux larmes par la relation profonde entre Mabel et son grand-père, de ceux que nous aurions tous aimé avoir, il me reste quelques mots… Ceux à prononcer aux enfants dont la liberté est à prendre, dont l’unique dessein doit être celui de vivre, de partir parfois sans se retourner. « Toi, t’es comme le soleil, tu brilles tous les jours et personne a conscience du miracle que c’est. (…) N’attends rien d’ici. Tes rêves, ils viendront jamais pousser la porte. Il faudra que tu ailles briller ailleurs, t’auras pas d’autre choix. »

    Il y a chez Franck Bouysse quelque chose qui me touche profondément : des blessures d’enfance, des silences rugissants, des obsessions de liberté. Les femmes de ses romans sont profondément libres, même enfermées, comme si la volonté de l’auteur résidait uniquement dans son désir de les faire s’épanouir même sous leurs jougs. Elles n’en sont que plus lumineuses mises côte à côte d’autres, plus rétrogrades, incapables de sortir du milieu dans lequel elles sont nées. C’est cette lumière, au cœur de l’obscurité qui me fait tant apprécier l’oxygène de ses histoires en pleine asphyxie…

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