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#Mafia : La saga du Parrain de Mario Puzo

N°1 au palmarès des meilleurs livres du crime organisé selon BePolar

Qui représente mieux la mafia que le personnage du Parrain ? Personne. Chef-d’œuvre de Mario Puzo, Le Parrain est surtout connu grâce aux extraordinaires adaptations de Francis Ford Coppola, considérées, à raison, comme faisant partie des meilleurs films de l’Histoire et est désormais très peu lu. C’est une grande erreur : livre authentique, mine d’informations sur la mafia, il ne se contente pas d’être la source fidèle de deux films mythiques : c’est une fresque bien plus vaste, une comédie humaine moderne dans l’univers de la mafia, LE chef-d’œuvre sur le crime organisé.

L’histoire :

Aux yeux de ses voisins, Don Corleone est un patriarche, un respectable père de famille qui a su donner à ses enfants une éducation où les rigoureux principes de la morale sicilienne s’adaptent aux nécessités de la vie américaine. Mais sa vraie famille est plus vaste ; c’est une des "familles" de la Mafia dont il est un des chefs les plus aimés, mais aussi les plus respectés, car il est raisonnable et juste. Pour eux, il est le Parrain. Le Parrain, c’est l’évocation d’un monde souterrain qui sape les fondations de l’Amérique, d’une pègre redoutable que la société voudrait ignorer, mais que de retentissants scandales ne cessent de révéler au grand jour. De New York à Las Vegas, des somptueuses villas de Hollywood au maquis de Sicile, voici le portrait d’une nation gangrenée par ses syndicats du crime, sa guerre des gangs et ses puissances occultes.

Pourquoi ce livre est important :

Le Parrain est d’abord une œuvre d’une grande authenticité : issu d’une famille d’immigrants originaires de Naples, Mario Puzo a vécu dans le quartier new-yorkais de Hell’s Kitchen, réputé être l’un des viviers de recrutement de Cosa Nostra. Il a partagé le quotidien, côtoyé des mafieux. Plus tard, en tant que journaliste, il aura un accès privilégié aux faits divers liés à la « pieuvre ». Comme Michael Corleone, Puzo s’engagea dans l’armée de l’air américaine durant la Seconde Guerre mondiale. S’il est risqué de parler de « double littéraire », on peut néanmoins penser qu’il aurait pu mener cette mala vita qu’il décrit brillamment.

Son chef-d’œuvre est tellement connu qu’on en oublie à quel point il était novateur à sa sortie en 1969. La mafia y est en effet vue de l’intérieur, non plus sous la forme de monstres sanguinaires et égoïstes mais sous l’aspect d’une famille typique qui pourrait (presque) être la nôtre. Le roman fourmille également de détails sur le fonctionnement d’une des cinq grandes « familles » du crime organisé new-yorkais, sa structure, son fonctionnement, ses combats. On y suit tout autant le Parrain et le processus de direction que les hommes de main, les caporegime, le rôle du consigliere, la « marche des affaires ». Puzo emploie avec brio le vocabulaire fleuri et le jargon du milieu.

Ce seul roman est la source fidèle des deux films mythiques (Le Parrain I, 1972, et II, 1974), multi-oscarisés (dont l’Oscar du meilleur film), considérés comme deux des plus grandes œuvres de tous les temps, régulièrement aux premières places des classements, tant des critiques que du grand public, n°2 et n°3 dans l’agrégateur de l’Internet Movie DataBase, par exemple.

Si ce succès doit beaucoup à la magnifique mise en scène de Francis Ford Coppola et à l’interprétation d’acteurs d’exception comme Marlon Brando ou Al Pacino, Puzo participa grandement, aux côtés du réalisateur, à l’adaptation du scenario, ainsi qu’à celui du 3ème opus, sorti en 1990. Les scènes et phrases cultes qui parsèment la trilogie sont imprégnés de l’ambiance du livre, qu’il s’agisse du plan d’ouverture où le Don reçoit les demandes à l’occasion du mariage de sa fille ou cette fameuse « proposition qu’il ne pourra refuser ». Ensemble, ces œuvres ont une influence culturelle immense et ont changé à jamais la vision de la mafia.

Pourquoi faut-il ne pas se contenter du film et lire le roman ? Tout simplement parce que l’œuvre de Puzo complète et enrichit les adaptations de Coppola : les protagonistes sont bien plus développés, on comprend mieux la cohérence entre les scènes, on plonge dans le quotidien de la mafia, on suit des personnages « secondaires » et on finit par comprendre que, comme nous lecteurs, qui croise la route des Corleone se trouve changé à jamais.

Le Parrain est une comédie humaine moderne retranscrit dans l’univers de la mafia, où l’hypocrisie et l’ambition mènent toujours la danse. Puzo signe là un chef-d’œuvre de psychologie humaine : les personnages y sont familiers, compréhensibles, davantage que les êtres ambitieux calculateurs et froids décrits par exemple dans les films de Scorsese. Puzo adopte volontairement, comme Balzac, un ton neutre dans son roman, il donne à voir plutôt qu’il n’impose un constat. Il ne fait pourtant pas l’apologie de la mafia, le livre est d’ailleurs beaucoup plus explicite sur ses méfaits que les films.

Puzo décrit de manière vivante des personnages iconiques dans un cadre « familial ». Viteo Corleone est l’incarnation même du patriarche, une figure tutélaire au-dessus de la mêlée des hommes, à la fois génie du crime et grand-père protecteur. Coppola l’avait bien compris : Le Parrain est une allégorie du capitalisme triomphant qui se focalise sur le fondateur de la dynastie, un être mû par une soif inextinguible de réussite, l’essor de l’entreprise criminelle puis le moment fatidique de sa succession. Trois possibilités pour le business familial incarnées par trois fils aux caractères si différents…

Puzo nous décrit un monde de pouvoir, un monde de rapport de force où les femmes sont réduites à un rôle de faire-valoir au service des hommes, un monde de violence ostentatoire servi par l’enchaînement des épisodes . Un monde, la mafia, qui nous fascine et nous révulse. Mais là on ne vous apprend rien, ami lecteur…

Ce qu’il faut retenir (pour briller en société) :

1. L’anecdote est assez connue : le nom de famille du Parrain tient son origine de la ville dont il serait originaire, Corleone, en Sicile. Mais saviez-vous que le « vrai » nom du personnage était Andolini ? Qu’il est inspiré d’un des plus puissants mafieux du XXème siècle, Franck Costello ? Que Corleone est la ville de naissance de certains vrais parrains de Cosa Nostra, notamment des tristement célèbres Toto Riina ou Bernardo Provenzano ?

2. Le studio Paramount, à l’origine du projet d’adaptation, tenait absolument à ce que le réalisateur soit d’origine italo-américaine, afin, selon les propres mots de son directeur « que cela sente le spaghetti ». Francis Ford Coppola n’était pas du tout le premier choix de réalisateur et mit beaucoup de temps à convaincre la production, qui ne lui confia le film qu’après qu’il ait exposé son projet d’en faire une métaphore du capitalisme américain couplée à la culture des immigrants italiens. Il travailla sous pression constante et failli être remplacé plusieurs fois lors du tournage.

3. La Paramount était également contre l’avis de Coppola d’engager Marlon Brando pour le personnage de Vito Corleone, arguant que celui-ci générait très souvent des retards de tournage et donc des coûts supplémentaires importants. L’acteur dut baisser ses émoluments et faire un essai, qu’il conclut de manière admirable. On lui doit notamment deux trouvailles, les cheveux colorés au cirage de son personnage, ainsi que des mouchoirs dans la bouche pour lui donner une apparence de bulldog. Son interprétation magistrale lui valut l’Oscar du meilleur acteur… qu’il refusa, pour protester contre le traitement infligé à Hollywood aux Amérindiens.

4. Al Pacino est un autre choix gagnant de Coppola, qui voulait un inconnu qui eût l’air d’un Italo-américain. Al Pacino était alors un tout jeune acteur inexpérimenté dont les grands-parents étaient originaires… de Corleone !

5. Le célèbre chanteur et crooner Frank Sinatra voulait absolument jouer le rôle de Johnny Fontane, clairement inspiré de ses liens réels avec Cosa Nostra. Il n’obtint pas le rôle.

6. Craignant une image désastreuse pour sa communauté, la « Ligue de défense des droits civiques des Italo-Américains » lança une campagne de boycott du film. Cette organisation était dirigée… par le chef d’une des cinq familles mafieuses de New York ! Celui-ci obtint que les mots « mafia » et « Cosa Nostra » ne soit pas employés dans le film.

7. On doit le célèbre thème musical du film à Nino Rota, compositeur italien attitré du cinéaste Fellini. Celui-ci fut nommé pour l’Oscar de la meilleure bande-originale de film, mais fut… disqualifié, cette musique ayant déjà été utilisé pour un film italien en 1958.

8. Le célèbre motif de marionnette sur l’affiche du film, longtemps reprise sur le livre, fait référence à une réplique de Vito Corleone à son fils Michael où il lui explique qu’il a toujours refusé d’être au pantin aux ordres des puissants et qu’il espère qu’un jour ce sera lui qui tirera les ficelles.

9. La scène de la tentative d’assassinat de Don Vito est tirée d’un fait divers réel subi par Francesco Scalice, le parrain de l’une des cinq familles new-yorkaises de Cosa Nostra, la famille Gambino, devant un étal de fruits.

10. Mario Puzo est l’auteur d’autres romans, méconnus, sur la mafia : Le Sicilien (1984) dans lequel apparaît le personnage de Michael Corleone, Le Dernier Parrain (1996), Omerta (2000). La Famille Corleone (2012) a été publié de manière posthume, le manuscrit laissé inachevé ayant été complété par Edward Falco.

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