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La fille sans peau - Mads Peder Nordbo

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9 #AvisPolar
5 enquêteurs
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Résumé :

Nuuk, Groenland, 2014. Une découverte sensationnelle fait frémir la petite communauté : le corps d’un viking est extrait de la glace, en parfait état de conservation. Mais le lendemain, le cadavre a disparu et on retrouve l’agent de police qui montait la garde nu et éviscéré comme un poisson. L’épouvantable procédé résonne funestement avec des affaires de meurtres non élucidées vieilles de plus de quarante ans. À l’époque, les victimes étaient toutes des hommes soupçonnés d’abus sexuels sur leurs filles. Le journaliste Matthew Cage et la chasseuse de phoques Tupaarnaq vont s’associer pour tenter de faire la lumière sur ce dont personne n’a envie de parler. Et à Nuuk, les secrets les plus tordus sont les mieux préservés, comme figés dans la glace par un pergélisol impitoyable.

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Vos #AvisPolar

  • spitfire89 21 octobre 2023
    La fille sans peau - Mads Peder Nordbo

    Un polar sombre, dynamique et rythmé, un duo bien construit est attachant. L’auteur aborde une critique sociétal avec ce livre. Colonisation danoise, pédophilie, corruption, violence et précarité. Je trouve que cette auteur est plus passionnant qu’ Arni Thorarinsson avec Einar le personnage de ce Dernier. Ici Matthew Cage cherche en parallèle des réponses sur l’abandon de son père.

    En refermant ce polar celui-ci m’a laissé une bonne impression, la lecture est fluide et agréable, plusieurs temporalités. Attention a certaines descriptions comme dans ma citation ci-dessous.

    "Aqqalu était nu. Ses vêtements formaient un tas à côté de lui. Il était allongé sur le dos, les bras écartés. Son corps était éventré de l’entrejambe jusqu’au sternum. On avait écarté la peau, qui pendait sur la glace. Sa cavité thoracique était remplie de sang noir coagulé. Les pointes de ses premières côtes luisaient au milieu des chairs sombres. Son abdomen était vide. Ses intestins, à moitié arrachés, gisaient sur la glace, mais le reste de ses viscères avait disparu. La tache de sang s’étalait sur plusieurs mètres autour du corps."

  • Bill 28 août 2021
    La fille sans peau - Mads Peder Nordbo

    J’aime beaucoup les séries TV nordiques, surtout les danoises.

    Je lis et j’apprécie beaucoup les polars nordiques, mais bizarrement ce sont les danois (hormis Jussi Adler-Olsen) que je lis le moins ! 

    J’ai été ravie de découvrir MAds Peder Nordbo, dont je vais rechercher les autres productions.

    La fille sans peau commence en 2004, à Nuuk, au Groenland où, dans une crevasse de la banquise, vient d’être découvert une momie en parfait état de conservation. Les esprits s’échauffent aussitôt et fourmillent d’hypothèses, serait ce un des premiers visiteurs vikings, un homme aussi bien conservé que le chasseur du Néolithique découvert dans les Alpes autrichiennes ... 

    Un policier est laissé près de la découverte pour éviter qu’elle ne soit emportée ... 

    Le lendemain matin, la momie a disparu et le policier est mort, éventré comme un phoque ! 

    Quarante ans plus tôt une série de cadavres nus et éviscérés a troublé le calme de l’île. Cela va-t-il recommencer ? 

    Le mort a—il un lien avec les affaires étouffées à l’époque ...

    Sur fond de mensonges, de corruption et de pédophilie un jeune journaliste va mener une enquête tortueuse qui le mènera à la découverte de sa propre histoire, ainsi qu’à la connaissance de la triste vie des fillettes inuit, de la fortes pression de la colonisation danoise ... 

    Un polar bien noir, bien glauque, dans la nuit polaire qui contrastait vivement avec l’été ...

    Une belle découverte. 

     

  • Livresovore 1er mai 2021
    La fille sans peau - Mads Peder Nordbo

    C’est avec grand plaisir que j’ai replongé dans un polar scandinave, chose que je n’avais pas faite depuis bien trop longtemps.
    Le personnage de Matthew est un peu “plat” à mon goût et ce ressenti est d’autant plus vrai lorsqu’on le voit avec Tuparnaaq qui à elle, un caractère bien tranché et ne tergiverse pas 3 heures avant de rentrer dans l’action. J’ai aussi beaucoup aimé Konrad et Ottensen.
    Si je m’attendais à ce que le corps retrouvé ne soit pas simplement un “fossile”, je n’avais pas envisagé le déroulé des événements et surtout les liens qui reliaient l’affaire passée et les meurtres présents. L’alternance des deux temporalités et d’ailleurs quelque chose qui attise la tension.
    Nordbo propose quelque chose d’assez original par sa situation politico-démographique : on comprend un peu plus la position du Groenland. Avoir situé son action sur un bloc de glace permet de “limiter” certaines actions créant ainsi un rythme peut-être plus lent mais aussi plus atypique.
    C’est un roman agréable qui tient la route et je vous reparle du tome 2 très bientôt !

  • Saveur Littéraire 2 avril 2021
    La fille sans peau - Mads Peder Nordbo

    Je suis bien embêtée. Le fond est excellent, la forme… c’est une histoire plus inégale. Découvert tout à fait par hasard, je dois ce polar des glaces, cet Arctic Noir, au résumé alléchant et profondément noir. Me voilà lancée dans La Fille sans peau, premier tome d’une série focalisée sur Matthew Cave, journaliste, et c’est le danois et groenlandais d’adoption Mads Peder Nordbo qui en est l’instigateur. Pédophilie, misère et meurtres sanglants, voici ce qui nous attend. On sait d’emblée que la rigolade n’est pas de la partie.

    Un élément qui sautera très rapidement aux yeux, et sera amené à le rester jusqu’à la dernière page : le style inégal de l’auteur, tantôt poétique et vif lorsqu’il s’agit de décrire, tantôt plat et monotone quand il s’agit de dialogues. On y trouve la description de terres immenses et insaisissables, de traditions encrées dans une population coupée du monde, de thèmes forts qui secouent et gangrènent des générations entières. Et, à côté, des dialogues sans saveur, ou très peu, où on a parfois l’impression de lire deux plumes différentes, et pas une seule. Un problème de forme plutôt que de fond, où l’on côtoie l’Histoire et les coutumes du Groenland, ses habitants chaleureux ou méfiants, prêts à oublier les douleurs du passé pour tenter de stabiliser un présent incertain ;

    La fille sans peau se lit sur plusieurs périodes, lors d’une première enquête menée par Jakob, en 1973, et celle d’aujourd’hui, avec Matthew. Des chapitres courts et glauques, qui alternent les découvertes des uns avec celles des autres, les doutes affreux et la vérité qui vient à nous, doucement, très doucement, entrecoupée d’embuches tranchantes et de cadavres affreusement mutilés. Si l’écriture a ses défauts, la tension reste malgré tout présente, bien que parfois flottante et inégale, elle aussi. Ceci dit, à travers tout ce roman, l’auteur parvient à parler d’un pays avec maîtrise, on le sent calé sur ses sujets, et respectueux des thèmes et de la culture.

    La forme qui ne passe pas, c’est une histoire de style, mais c’est aussi et surtout, une histoire de personnages. Ici, aucun des personnages n’a de caractère propre à lui, on pourrait tous les confondre. Matthew et Jakob, deux enquêteurs qui ont perdu quelque chose ou quelqu’un, en mal d’amour et de racines. Malik qui croit aux esprits, Ulrik en arrière, Lisbeth l’effacée, Leiff l’accueillant, Tuparnaaq la casse-bonbon (littéralement), et j’en passe. Comment ressentir de l’émotion et de la sympathie pour des personnages qui ne sont que des êtres d’encre et de papier, sans aucune autre profondeur que leur seul trait de caractère dominant ? Oui, certains ont des histoires larmoyantes, Matthew qui perd sa famille, Tuparnaaq victime de pédophilie, et pas qu’elle. Oui, c’est dur, glauque et affreux. Mais ça ne passe pas, les êtres d’encre ne disent rien d’autre. Ils ne sont qu’un trait, mince et transparent. Une caricature qui déstabilise complètement l’équilibre entre le fond et la forme.

    Outre les deux époques et les deux enquêteurs qui doivent résoudre des meurtres violents commis sur des suspects de pédophilie et les crises de misandrie de Tuparnaaq, qu’en est-il du fond de l’intrigue ? Glaçante et emplie de malaise, de cauchemars et de désespoir, quelque chose qui ne laisse pas indifférent, contrairement au méli-mélo des personnages. Et c’est là que le style est inégal entre ce qui est écrit et ce qui émane de l’atmosphère. Certaines phrases, certains passages sont morbides, ignobles, sanglants. Mais ils sont aussi faits pour que le lecteur ne détourne pas les yeux, même si la scène est oppressante. Ne plus fermer les yeux sur un fléau qui touche une bonne partie de la population, qu’elle soit féminine ou masculine.

    La fille sans peau, c’est donc la quête de la vérité, avec un goût amer lorsqu’on se rend compte de ce que sont les victimes, et de ce qui se passerait si on venait à arrêter le bourreau. Qui est victime, qui est bourreau, la frontière est très mince dans ces eaux glaciales. Dénouements inattendus, peut-être même tordus, avec quelques sourcils levés, dubitatifs, ou des yeux en forme de soucoupe ! On regrette quelques clichés usants, du genre un meurtrier qui ne pense qu’à violer sa prisonnière alors qu’il est sur le point d’être attrapé, ou la dure à cuire qui veut casser des noisettes parce que les hommes sont vilains pas beaux méchants et le blabla habituel. Avec un personnage tel que Tuparnaaq, le potentiel était fort, dommage que le cliché l’ait emporté sur cette chasseuse de phoques déterminée, ça ne lui rend ni justice, ni service.

    Ce premier tome est une mine d’informations et de descriptions sur un pays dont on sait peu de choses lorsqu’on ne le regarde pas. Un roman qui en dit beaucoup avec son intrigue, et hurle sa révolte, sa demande au monde entier, celle de ne plus fermer les yeux sur le fléau que vivent des générations épuisées par la pauvreté et le peu de perspectives réjouissantes dans un pays lointain. Sans être transcendant, mais sans être barbant non plus, quoi qu’on en dise sur certains personnages irritants, La fille sans peau appelle bien à une suite, et elle sera lue, promis !

    (https://saveurlitteraire.wordpress.com/2021/04/02/137-la-fille-sans-peau-mads-peder-nordbo/)

  • LesRêveriesd’Isis 8 octobre 2020
    La fille sans peau - Mads Peder Nordbo

    Comme souvent, j’ai été intriguée par la couverture et par le titre de ce roman, je ne connaissais pas l’auteur, et une furieuse envie de découvrir quelque chose de nouveau m’a saisie. Par un hasard total, je me suis retrouvée à le lire une petite semaine après Qaanaaq qui m’avait déçue, et je suis donc retournée plus tôt que prévu au Groenland.

    Dans la fille sans peau, nous sommes en 2014, une découverte fait frémir tout Nuuk : le corps d’un Viking a été extrait de la glace, en parfait état de conservation. Pourtant, le cadavre disparaît très vite, tandis qu’on retrouve celui du policier qui le gardait, un corps terriblement mutilé et une manière de faire qui n’est pas sans rappeler des meurtres non élucidés datant de plus quarante ans. Mathew Cage, journaliste local, se penche sur ces cold cases et en dérange plus d’un avec son travail.

    Lorsque j’ai entamé ce livre, sans avoir relu la 4e de couverture, j’ai eu un petit coup au cœur en me retrouvant à Nuuk. J’ai même sérieusement envisagé de changer de lecture, tant j’étais échaudée, et finalement, je me suis laissée porter. Le premier chapitre a su aiguiser ma curiosité et, en peu de pages, j’ai accroché au personnage de Mathew. C’est un journaliste torturé par ses démons et par son passé, il fuit sa vie autant qu’il fuit les fantômes de son passé, et pour cela, il est allé dans ce petit village loin de la foule, loin de l’agitation. C’est un personnage aux fêlures béantes, mais qui ne sombre pas dans l’excès pour autant. Il a été agréable d’exhumer avec lui les vieux articles, les vieilles affaires et d’essayer de recroiser les indices pour lever le voile sur des cold cases tout en éclairant les événements récents. J’ai apprécié la chaleur des personnages secondaires, notamment Leiff et son épouse, j’ai beaucoup aimé le personnage de Jakob aussi. La jeune femme qui épaule Mathew est également très intéressante. Si elle est dure et sèche au premier abord, nous comprenons vite qu’elle réagit plus en animal blessé qui peine à accorder sa confiance qu’en personnage méchant. Peu à peu, ses propres fêlures se montrent et l’humanisent. C’est un personnage qui évolue énormément et qui devient très vite attachant, comme Paneeraq l’est.

    Le récit en lui-même suit une structure intéressante. Nous suivons d’abord les faits de 2014, puis par un récit enchâssé, nous sommes emportés en 1973 lors des premiers meurtres et nous suivons les déductions de Jakob, enfin à l’instant crucial, nous re-basculons en 2014 afin d’achever de dénouer les liens du passé et du présent. Cette construction est savoureuse car elle donne une large place aux personnages importants, elle laisse entendre plusieurs voix et permet de démultiplier les suppositions et les hypothèses. Elle maintient également le suspense car durant très longtemps nous pensons que certains personnages sont morts, nous spéculons sur l’identité du corps retenu dans la glace et nous arrivons à être surpris.

    Finalement de cold cases en crimes actuels, nous suivons un fil directeur qui ne se dévoile à nous que progressivement et la cohérence entre les affaires est à la fois surprenante et parfaite. L’ensemble est parfaitement construit et permet de convaincre réellement. Le lecteur n’assiste pas à la résolution d’une enquête, mais à la résolution de trois enquêtes.

    Enfin, les paysages enneigés et les traditions de ces contrées sont ici exploitées de manière à faire sens. Il n’y a pas de grande pause explicative qui entraverait le récit. Nous trouvons des descriptions qui permettent de nous figurer les lieux, des détails, des précisions sur les us qui arrivent à point nommé et entretiennent la magie du récit, notamment tout le passage autour de l’âme des morts et des esprits qui frapperaient parce qu’on a ramené un mort à la surface. Ce sont autant de petits détails qui enrichissent le récit sans l’alourdir. Même la part de politique autour du Groenland reste assez mince pour ne pas freiner la lecture.

    Ainsi, j’ai passé un excellent moment à Nuuk avec les personnages de ce récit. J’adore les cold cases, donc j’ai été servie : des rebondissements inattendus, des personnages complexes que l’auteur sait rendre émouvants et une fin saisissante. Un vrai plaisir à lire !

  • GoodBooksGoodFriends 26 juin 2020
    La fille sans peau - Mads Peder Nordbo

    Confinée moi ? Pas du tout ! Tenez, ce week-end, j’étais à Nuuk, en plein Groenland.
    Alors, si je pensais faire une petite visite touristique, appareil photo en main et aurores boréales à la pelle, j’en ai été pour mes espérances.
    Car La fille sans peau ne m’a pas épargnée, cadavres congelés, cadavres éviscérés, cadavres qui disparaissent, cadavres, cadavres...
    Matthew Cave est danois et journaliste à Nuuk. Il est envoyé couvrir la découverte d’un corps congelé dans une crevasse, mais rapidement plusieurs autres meurtres ont lieu. Pour se changer les idées, Matthew se penche sur une affaire non élucidée de meurtres datant de plus de 40 ans (personnellement je doute de l’efficacité de cette méthode mais sans ça, il n’y aurait pas de livre alors merci Matthew pour tes idées tordues).
    Et c’est parti pour 10 jours effrénés, en compagnie de Matthew et ses acolytes, mais aussi de Jakob, un policier ayant enquêté sur les meurtres de 1973, dont Matthew a récupéré le carnet de notes. J’ai beaucoup aimé Tupaarnaq, une jeune femme fraîchement sortie de prison, sorte de Lisbeth Salander à la sauce groenlandaise.
    Concernant l’enquête ou plutôt les enquêtes, elles ne révolutionnent pas le genre policier. J’ai d’ailleurs trouvé assez rapidement la clé du mystère des cold cases. Mais le rythme est bon, les rebondissements s’enchaînent et je ne me suis pas ennuyée une minute.
    Au-delà de l’enquête sur les meurtres, j’ai malheureusement appris les tristes statistiques concernant les viols d’enfants (un adulte sur trois aurait été victime de viol durant son enfance), le taux de suicide et la violence dans les foyers au Groenland.
    En refermant ce livre, je tourne aussi la dernière page lue dans le cadre du Grand prix des lectrices Elle. Voilà c’est (presque) fini, merci pour ces belles lectures !

  • Musemania 20 avril 2020
    La fille sans peau - Mads Peder Nordbo

    Il s’agissait de la première fois que je me lançais dans la lecture d’un polar groenlandais et ça ne sera sûrement pas la dernière fois, même si je dois d’ores et déjà vous l’avouer : me retrouver dans les patronymes groenlandais à été parfois un travail de longue haleine. Pourtant, je suis une très grande amatrice des polars nordiques mais j’ai trouvé que la difficulté était d’un cran plus élevée.

    Matthew Cave est un journaliste danois qui s’est réinstallé depuis peu au Groenland, en quête notamment de son père, disparu lorsqu’il avait 4 ans. Une momie vient d’être trouvée dans les glaces, sujet qui pourrait susciter un scoop international pour lui. Mais c’est alors que surviennent des meurtres sanglants, lesquels semblent intimement liés à ceux qui ont été commis 40 ans auparavant. Matthew s’associe alors à une délinquante locale souhaitant mettre en lumière les responsables.

    Je dois vous avertir que c’est assez glauque. L’auteur, Mads Peder Nordbo, dépeint un Groenland très sombre, très lugubre, assez éloigné des belles cartes postales avec de belles étendues sauvages, beaucoup de glaces et des petites maisons multicolores. Au fil des pages, ce décor m’a plus fait penser à celui de l’Europe de l’est des années 70-80, voire même de l’ambiance de Tchernobyl, dans la série du même nom. Pourtant, Mads Peder Nordbo sait de quoi il parle, puisqu’il est lui-même danois et y a vécu plusieurs années.

    Terre sauvage, soumise aux conditions climatiques rudes, l’auteur nous décrit un peuple partageant de terribles secrets, dotant de nombreux individus des pires vices qui soient. En plus des crimes bien sanguinolents, des thèmes très durs y sont abordés comme la pédophilie ou l’inceste. Âmes sensibles, s’abstenir ! Alliant son récit aux coutumes et traditions ancestrales, j’ai trouvé cela très intéressant et beaucoup aimé découvrir ces secrets de ce peuple si lointain.

    L’écriture est parfois un peu « brouillonne » mais c’est entièrement pardonné puisqu’il s’agit du premier polar de cet écrivain danois. Avec le temps et un peu de travail, ses petits défauts pourront vite s’estomper. De plus, je salue le travail de traduction par Terje Sinding qui a dû être considérable.

    Sachez qu’il s’agit du premier tome inaugurant une trilogie. J’espère que, nous lecteurs francophones, ne devrons pas attendre trop longtemps avant de découvrir la suite.

    Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices Elle 2020, sélection « Polar », du mois d’avril.

  • VALERIE FREDERICK 13 avril 2020
    La fille sans peau - Mads Peder Nordbo

    Un polar nordique, danois pour être plus précis, qui se lit très bien car il mêle à l’intrigue policière des situations appartenant plutôt au thriller : désir de vengeance, tortures, viols.
    La nature y a une place prépondérante, ainsi que quelques références aux légendes des Inuits : « Je pense que tout a une âme. Quand les liens sont assez forts, on est unis pour toujours. Avant la naissance et après la mort. » Néanmoins, c’est aussi une lecture exigeante tant pour retenir les noms des divers protagonistes que pour comprendre les liens entre les uns et les autres lors des étapes successives de la résolution de l’enquête.

    Nous sommes ici en 2014, en présence de Matthew, un journaliste danois envoyé en mission au Groënland pour couvrir la découverte d’un corps momifié dans la glace. Les scientifiques sont persuadés qu’il s’agit d’un Viking enterré là depuis des siècles.

    Mais voilà que, durant la nuit qui suit la découverte, la momie disparaît, le policier qui la gardait est sauvagement assassiné et le matériel du collègue photographe de Matthew dérobé. Étrange…

    Matthew, déçu de ne pas pouvoir réaliser le scoop dont il rêvait, va se lancer dans une enquête aux multiples rebondissements, aidé par une chasseuse de phoques tatouée des pieds à la tête. Un mystérieux carnet ayant appartenu à un policier prénommé Jacob va lui être remis. Celui-ci contient des indices portant sur une enquête de meurtres sauvages et de viols sur fillettes perpétrés en 1973. Notre journaliste va vite repérer des éléments étrangement similaires aux deux enquêtes et se lancer dans une quête pour la vérité, à ses risques et périls.

    Bref, un polar intéressant mais qui souffre d’une complexité exagérée (et surfaite, à mon avis) et d’un style d’écriture assez fade.

  • Lettres et caractères 9 avril 2020
    La fille sans peau - Mads Peder Nordbo

    Le Grand prix des lectrices Elle 2020 s’achève avec la lecture de La fille sans peau et heureusement pour moi, la dernière bouchée de cette aventure livresque aura été savoureuse.

    Dans ce jury, nous avons eu à lire 9 polars et ça n’a pas été toujours une partie de plaisir tant l’ennui m’a souvent guettée au détour d’une page souillée d’hémoglobine. Je n’ai quasiment jamais réussi à m’intéresser à une enquête policière, les flics de l’un me semblaient ressembler en tous points aux flics de l’autre. Et puis, au milieu de tout ça, il y a eu de rares mais belles surprises comme La fille sans peau de Mads Peder Nordbo.

    L’histoire démarre en 2014 à Nuuk, la capitale du Groenland. Matthew Cave, journaliste est dépêché par son rédacteur en chef sur un scoop susceptible d’intéresser le monde entier : la découverte d’un corps momifié d’un Viking. Une avancée scientifique majeure qui va se transformer en quelques heures seulement en point de départ d’un crime sordide quand la dépouille du Viking aura disparu et que le policier chargé de veiller sur elle aura été retrouvé éviscéré. Dès lors les questions fusent : pourquoi avoir volé ce corps ? Qu’avait-on à cacher ? Et pourquoi ce meurtre ressemble-t-il étrangement à une série d’assassinats perpétrés 40 ans plus tôt ? Pour percer ce mystère, Matthew va remettre le nez dans de vieilles affaires qui ont secoué la communauté inuite : des histoires d’incestes malheureusement très répandues dans certaines familles du coin…

    Une fois ce résumé posé, vous vous demandez certainement ce que ce polar pouvait bien avoir de plus que les autres ? Trois choses selon moi.

    D’abord, le personnage principal, Matthew Cave, n’est pas flic mais journaliste. Ca n’a l’air de rien dit comme ça mais pour la lectrice que je suis, ce changement d’univers est une vraie bouffée d’air frais. Moins de flingues, plus de scoops, voilà la clé du bonheur ! Ceci dit, et pour être tout à fait honnête, l’auteur n’a malgré tout pas résisté à en faire un énième énergumène cabossé par la vie mais celui-ci tient encore debout sans avoir besoin de s’envoyer des hectolitres d’alcool dans le sang. Il préfère la nicotine pour se détruire à petit feu, à chacun ses plaisirs…

    Deuxième point positif : le décor. Avec ce polar je me suis découvert un intérêt totalement insoupçonné jusque-là pour les terres inhospitalières du Groenland (lecteurs de Qaanaaq, je vous vois venir… sauf qu’ici l’auteur est Danois et a vécu au Groenland, c’est un vrai de vrai en somme). Changement de décor mais aussi d’us et coutumes, ce que j’ai adoré. J’ai eu l’impression de partir en exploration et je compte bien placer lors de mon prochain dîner mondain - en 2045 si tout le monde respecte bien le confinement d’ici là - le mot ulu (ou ulo si vous préférez) dans une phrase du genre : "mince, je viens de faire tomber mon ulu, en auriez-vous un autre à me donner ?" Facile, n’est-ce pas ?

    Enfin, troisième élément qui plaide en la faveur de ce roman : l’écriture. Et là je sais pertinemment que je vais à l’encontre de l’avis de pas mal des autres jurées qui se sont désespérées de cet enchaînement de "sujet - verbe - complément" mais de mon côté, ça m’a offert un peu de répit dans ce monde de circonvolutions littéraires. Je n’en pouvais plus de ces auteurs qui se gargarisent de leur style et se regardent écrire comme d’autres s’écoutent parler. J’ai eu un petit trop plein stylistique ces derniers temps avec l’impression de subir l’ego démesuré de certaines plumes magistrales mais oh combien fatigantes à lire à la longue. Alors oui, l’écriture est simplissime mais je ne la trouve pas pour autant mauvaise. Est-ce dû au style de l’auteur, à sa culture ou à la traduction ? Toujours est-il que je trouve cette écriture rythmée, efficace et factuelle. Surtout, elle est mise au service d’une intrigue sans temps morts, l’auteur ne cherchant pas à se lancer dans des descriptions interminables. Donc pour moi c’est une belle surprise là encore.

    Maintenant, il y a quand même un point qui me chagrine dans tout cela : les noms des personnages ! Comment voulez-vous vous y retrouver au milieu de Tupaarnaq, Paneeraq, Ottesen et Leiff ? Ce doublement de lettres dans les prénoms m’a perturbée à plusieurs reprises (si quelqu’un en connait la signification, ça m’intéresse !). J’ai éprouvé bien des difficultés à me rappeler qui était qui mais cette perte de repères fait aussi partie du charme de ce roman.

    Voilà donc un polar venu du froid qui m’a fait chaud au cœur.

    Avis complet sur le blog lettres-et-caracteres.com

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