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Mauvais coeur - Audrey Brière

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Résumé :

1922. Dans un petit bourg du nord de la France se dresse le Familistère, un immense bâtiment de brique rouge, de verre et d’acier, où sont logés les employés des fonderies Godin et leurs familles. Une communauté ouvrière unique, fondée sur une utopie humaniste. Pourtant, ce matin-là, leur institutrice est retrouvée assassinée.
Dépêché sur les lieux, l’imperturbable Matthias Lavau, enquêteur aux capacités remarquables, ne peut s’empêcher d’être étonné.
Quel étrange endroit, quelle drôle de façon de vivre... Alors que Matthias tente de percer les secrets du Familistère, Esther, son adjointe et la femme qu’il aime, réapparaît soudain. Esther, avec sa personnalité mystérieuse et abrupte, qui l’a quitté deux ans plus tôt sans explication. Malgré l’absence et les non-dits, elle est une alliée bienvenue dans l’élucidation du meurtre. Enfin, des meurtres, car bientôt un nouveau corps est découvert...
Le mal se serait-il introduit dans cette communauté parfaite ?

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Vos #AvisPolar

  • lecturesdudimanche 1er août 2025
    Mauvais coeur - Audrey Brière

    Il y a deux ans, j’ai fait la connaissance de Matthias Lavau et Esther Louve avec « Les malvenus ». Un duo particulièrement atypique, mais diablement efficace. On les retrouve en 1922, et ils ont fait du chemin… Matthias est devenu « inspecteur principal », et il semble tenir à ce « principal ». Esther a perfectionné ses talents auprès d’un illustre légiste.

    Matthias est appelé dans un étrange lieu, le Familistère de Guise, dans lequel sont hébergées les familles des ouvriers des fonderies Godin. L’idée première de ce familistère (qui a vraiment existé !) est d’offrir aux ouvriers des conditions de vie appréciables, dans un endroit où règnent l’entraide et la bienveillance. Une fois dans l’enceinte du familistère, plus besoin d’en sortir, et la vie en collectivité y est très agréable, très confortable. Du jardin d’enfants au théâtre, tout est mis en œuvre pour que ce projet social puisse motiver la mutualisation des capitaux et du travail.

    Sur le papier, rien à dire, le projet déchire ! Sauf que, bien sûr, tout n’est pas aussi merveilleux que ce que les apparences présentent. Preuve en est que Matthias doit s’y rendre afin d’enquêter sur le meurtre de l’une des institutrices.
    Matthias est un inspecteur (principal !) particulièrement solitaire et dispose de compétences mnésiques exceptionnelles : il n’oublie rien de ce qu’il a vu, lu, vécu. Jamais, quand bien même il mettrait tout en œuvre pour l’oublier. Et il a été formé aux techniques d’investigation les plus modernes par les célèbres Bertillon et Locard ! Si l’on se remet dans le contexte, Bertillon n’est nul autre que l’inventeur de l’anthropométrie judiciaire, tandis que Locard, légiste, est souvent considéré comme le père de la police scientifique.

    Autant dire que, s’il y a quelques secrets cachés au cœur du Familistère, Matthias les déterrera !
    Mais ce qu’il manque à Matthias pour être à son maximum d’efficacité, c’est Esther Louve, dont il est sans nouvelles depuis deux ans… et qui va soudain débarquer dans son enquête avec des éléments cruciaux, comme s’ils s’étaient quittés la veille, alors que ce retour ébranle profondément Matthias !

    Les deux personnages se distinguent par des traits de caractères uniques, liés à leur passé (et il est intéressant, pour vraiment bien les appréhender, d’avoir lu « les malvenus »).
    L’un est brut de décoffrage, l’autre avare de mots, l’un retient tout, l’autre remarque tout !
    Et ça fonctionne vraiment bien !

    L’auteure a du talent pour nous plonger dans une époque qui n’est pas la nôtre ! On s’y promène avec curiosité, sur les traces d’une affaire qui se révélera vite plus sombre et plus complexe qu’il n’y paraît. Et, dans cette ambiance passablement anxiogène où nos héros seront parfois en danger, il y a malgré tout ce décalage avec le ton que j’ai trouvé un brin cynique, ce qui apporte une touche de légèreté savoureuse, un peu d’humour discrètement posé là, au cœur d’une intrigue complexe.

    L’intrigue,justement, tient la route, même si les contours sont assez rapidement identifiables pour les férus de littératures noires que nous sommes. Cependant, l’originalité ne se trouve pas là, mais plutôt dans l’audace de cette plume particulièrement mordante, grâce à laquelle l’auteure parvient parfaitement à se démarquer. D’autant qu’elle nous restitue avec beaucoup de justesse une époque qui nous est inconnue, ce qui a indéniablement dû lui demander un sacré travail de recherche. Elle n’oublie pas de faire passer pas mal d’émotions par ces personnages, qui sont des écorchés de la vie, mais qui s’accroche à cette vie, envers et contre tout !

    J’ai franchement apprécié replonger dans le quotidien déroutant d’Esther & Matthias, et j’espère que cet au revoir n’était pas un adieu à ces personnages auxquels je me suis vraiment attachée !

  • Lou Mael 21 mai 2025
    Mauvais coeur - Audrey Brière

    J’ai eu la chance de recevoir ce livre dans le cadre d’une masse critique privilégiée Babelio que je remercie, ainsi que les éditions du Seuil.
    L’auteure vous propose un polar historique que j’ai adoré. C’est un coup de coeur.
    Vous pouvez lire ce livre indépendamment du premier sans être perdus pour autant mais je vous soufflerais à l’oreille que vous passez à côté d’une pépite.

    Le corps sans vie d’une institutrice est retrouvé au Familistère, un lieu, siège d’un mode de vie utopiste pour l’époque. « Une société dans la société ». Matthias Lavau, Inspecteur principal de la brigade mobile, va être dépêché sur les lieux pour mener l’enquête.

    Je retrouve, pour mon plus grand plaisir, ce personnage de Matthias ainsi que celui d’Esther Louve dont j’ai fait la connaissance dans « Les malvenus ». Un de mes incontournables 2023. L’auteure creuse davantage leur histoire personnelle faisant ainsi tomber cette façade froide qui les accaparait tant. Leur force de caractère et leur évolution dans cette société d’après-guerre sont admirables tant ils font fi des préjugés. Les autres protagonistes, parfaitement travaillés et aux profils psychologiques très diversifiés, n’ont pas à rougir non plus.

    Rien n’est laissé au hasard. On ressent tout le travail qui a été fourni en amont pour rendre l’intrigue convaincante : les descriptions sont précises et détaillées. Je me suis promenée dans les rues de Paris au début du 20e siècle tant c’est saisissant de réalisme. J’ai d’ailleurs beaucoup pensé aux films « Sherlock Holmes » de Guy Ritchie et à leur réalisation sombre et résolument moderne, au soin tout particulier qui y a été apporté et que l’on retrouve dans ce livre.
    D’autant plus qu’Audrey Brière à ce talent inégalé de donner à ce polar historique une modernité bluffante. Cette dernière se retrouve notamment à travers certains personnages, dont Esther et Matthias qui, de par leurs travails respectifs, sont directement impactés par les progrès scientifiques et techniques de l’époque. Une modernité dépeinte également à travers une société en perpétuelle mutation, ce qui a pour conséquence de nous transporter encore plus près du récit, de nous concerner davantage d’autant plus que les sujets abordés sont contemporains.

    Je suis toujours aussi fan de la plume de l’auteure, à la fois élégante et posée. Il en émane une douceur, une sensibilité qui donnent une part d’humanité à des actes terribles. J’aime également les dialogues entre les personnages qui sont dynamiques, bruts, très représentatifs des caractères de chaque personnage.

    Au final, Audrey Brière confirme son talent en réinventant le polar historique qui saura séduire à la fois les amateurs de romans historiques et ceux de thrillers contemporains.

  • gla10mu 6 avril 2025
    Mauvais coeur - Audrey Brière

    La couverture et le résumé du roman m’ont donné envie de me plonger dans le Familistère de Guise que j’ai visité il y a plusieurs années. Je ne regrette absolument pas !

    En 1922, L’enquêteur Matthias Lavau est missionné pour une enquête au Familistère de Guise où une femme a été tuée. Lui qui ne connait rien au mode de vie dans ce lieu va s’y installer le temps de son enquête alors que son moral est déjà miné par le départ soudain de la femme qu’il aime. Gabriel Saint Simon, l’admirateur gérant du lieu va être son guide. L’arrivée de son ex-compagne au Familistère va le surprendre.

    Le roman m’a tenu en haleine de bout en bout. Il n’y a pas de temps mort et l’intrigue est suffisamment complexe pour que je ne parvienne pas à la dénouer avant les révélations.

    J’ai adoré le personnage d’Esther qui est incroyable pour les années 20. Sa détermination, son obstination et sa résilience sont superbes. Matthias est un très bon personnage. J’ai apprécié être immergée dans ses pensées et ses déductions. Les caractères sont affirmés et tranchés, ce qui ajoute à l’attachement qu’ils suscitent.

    Je découvre l’autrice. Ses descriptions sont très réussies et complètes que ce soit au sujet du physique des personnages, de leurs vêtements, des lieux. Je relirai sans hésitation ses ouvrages dont le précédent qui est en lien avec celui-ci. J’ai parfaitement reconnu le Familistère de Guise et j’ai bien envie d’y retourner après cette lecture !

    Ce roman policier historique est passionnant, il plaira aux personnes souhaitant lire un bon polar, ont envie de découvrir le système des familistères et de plonger dans les années 1920.

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